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Michel Portal en concert au Nice Jazz Festival

© Photo Y.P. -

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Quand la musique de la légende du jazz qu’est Michel Portal vous transporte vers un lieu et un temps uniques, où règnent lyrisme, poésie, beauté et sérénité.

Cette impression rarissime d’être confronté à un moment qui vous embarque vers l’Essentiel, avec un grand E. Au sens premier du terme.
Ce que seuls les immenses musiciens peuvent vous donner.

Dix ans.
Dix ans que le multi-instrumentiste basque ne nous avait pas offert un nouvel album. C’était « Baïlador ».

Je voulais une musique heureuse, vivante, explosive... Quelque chose qui soit ouvert à l’instant présent et qui renoue avec le plaisir du partage et du collectif après toutes ces semaines d’emprisonnement et de solitude. (...) C’est une musique qui se moque des styles, qui choisit la vie, qui fait tomber les murs!”, nous dit cet éternel jeune homme à la tignasse immaculée.

Le titre ? MP85 !
On a bien compris la signification de ces deux lettres et de ce nombre.
Depuis novembre dernier, le nombre a d’ailleurs été incrémenté de une unité...

Un album enregistré avec de jeunes musiciens qu’il connaît bien, et qu’il est venu présenter hier soir aux heureux spectateurs du Théâtre de verdure du Nice Jazz Festival.

Pour cette série de concerts, il est entouré de quatre musiciens ô combien talentueux, dont le complice depuis de nombreuses années, le formidable pianiste et claviériste franco-serbe Bojan Zulfikarpašić, alias Bojan Z.

Robinson Khoury est au trombone, le jeune batteur belge Lander Gyselinck à la batterie, et Julien Herné à la basse électrique.

Tous les cinq, dans un mélange de pureté et d’énergie totalement maîtrisé, vont nous embarquer dans le désert africain, et celui des villes, désertes ou pas, les montagnes d’Arménie, ou encore à Cuba, mais aussi au plus profond de nous mêmes.
Le voyage musical qui provoque le voyage intérieur.

Michel Portal le musicologue, rapporte de ses virées à travers le vaste monde des idées et des thèmes passionnants, après avoir écouté et dialogué avec les musiciens locaux.

Michel Portal le multi-instrumentiste…
Clarinette basse, clarinette Sib, saxophone soprano. Il a laissé le bandonéon à la maison.

Les notes veloutées, suaves mais aussi les plongées de les graves, ou grandes envolées dans le registre aigu, caractéristiques du musicien vont nous envoûter.
Encore et toujours. Purement et simplement.

 

© Photo Y.P. -


Nous entendrons un grand nombre de compositions du nouvel album.
C’est le sublime African Wind qui ouvre le bal.

Le vent… Le souffle…

L’air, l’élément qui sort du corps humain et qui en se prolongeant dans le bois noir, le métal doré se transforme en thèmes musicaux magnifiques.

Des thèmes qui à plusieurs reprises me feront encore une fois monter les larmes aux yeux, tellement l’émotion générée par ce qui est joué est forte.
Ce sera le cas notamment dans le titre Desertown.
La beauté faite de pureté et de poésie lyrique.

Des titres qui vont déployer une grande énergie vous également nous être proposés.
Ce sera le cas notamment de Full half moon, pour lequel Bojan Z. utilise son piano comme un instrument à percussion.

Les interactions entre Michel Portal et le virtuose Robinson Khoury sont passionnantes.
Que ce soit ensemble, dans des lignes mélodiques superposées, à l’unisson ou dans des intervalles complexes, ou bien encore dans des alternances de traits ressemblant à des questions réponses, ce que le clarinettiste et le tromboniste nous font entendre est magnifique.

On comprend bien alors, s’il en était encore besoin, que Michel Portal est l’un de nos plus grands compositeurs actuels.
Il faut noter qu’il joue toujours en lisant ses partitions, et que parfois, comme à son habitude, il se montre insatisfait de ce qu’il vient de jouer, alors que nous, les spectateurs sommes admiratifs et subjugués.
Michel Portal, le perfectionniste.

La rythmique assurée par l’irréprochable tandem Lander Gyselinck-Julien Herné. Les deux complices permettent aux trois autres de poser leurs notes sur somptueux un tapis musical.

Une complicité de tous les instants, une véritable osmose entre les cinq artistes vont régner tout au long de ce concert.
Leur discours musical est d’une totale et absolue cohérence.

Un long rappel nous sera offert. Comme le précisera avec l’humour qui le caractérise le pianiste : « Michel Portal – Protocole : 1 à 0 ! »

Nous, le public du Théâtre de verdure, dans une totale unanimité, nous nous levons tous, tous ensemble, tous remués et bouleversés par ce à quoi nous venons d’assister.

Conscients d’avoir assistés à un moment rare, unique.

Comment jamais assez remercier Michel Portal ?

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