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Baptiste Trotignon en concert au Bal Blomet - Brexit Music !

© Photo Y.P.

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© Photo Y.P. -

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God save the Baptiste !

Résumé des épisodes précédents.
Nous avions laissé Mister Trotignon dans une situation que n’aurait pas reniée Alexandre Dumas, puisqu’en compagnie de trois autres mousquetaires du piano jazz hexagonal (les dénommés Legnini, Zulfikarpašić et De Bethman) il avait donné une série de concerts mémorables en général et celui de Marciac en particulier.
Souvenez-vous, c’était ici.

Depuis, l’eau de la Tamise a coulé sous le London Bridge, et Baptiste Trotignon est venu nous présenter hier son nouveau projet.
Un nouveau projet ? No, by Jove ! A new project, my dear !

Dans ce nouvel album intitulé avec humour Brexit Music, le pianiste arrange-dérange-réarrange des « tubes » de la british pop-rock music.
Oh yes ! Indeed !

« Reprendre une chanson connue est une chose fréquente chez les jazzmen, et comme beaucoup d’autres je l’ai souvent fait par petites touches, mais l’idée d’un album entier exclusivement autour de la pop musique anglaise n’allait pas de soi : rester vivant et « fun » sans le texte avec le matériau souvent simplissime des chansons, et même si la plupart d’entre elles ont accompagné avec bonheur et excitation mes années adolescentes, c’est un challenge! », nous précise le pianiste sur le dossier de presse de l’album

J’en veux pour preuve les deux premiers morceaux qui vont nous être proposés.
Un enchaînement de Money, des Pink Floyd et de Message in the Bottle, du groupe Police. La transition sera très habile, tout en douceur, comme imperceptible.

Entendons-nous bien.
Ici, il n’est pas question de jouer à deviner ce que nous entendons.
On peut faire confiance à Baptiste Trotignon pour prendre à bras le corps les versions originales pour en faire de nouvelles œuvres à part entière.
Cette démarche d’appropriation fonctionne à la perfection pour chaque titre.

Et nous de retrouver les spécificités du musicien, avec ce toucher assez particulier et immédiatement reconnaissable, à la fois délicat et intense, précis et foisonnant.
Jamais ici il n’est question de jazz trop bavard. Même s’il joue très vite, comme à l’accoutumée, nous comprenons en permanence son lyrisme, sa sensibilité et son immense talent d’improvisateur.

De grands moments nous attendent.
Bien entendu, je ne vous citerai pas tous les titres très connus que nous allons entendre ce soir. Je vous laisse découvrir par vous même lors d’un prochain concert.
Sachez seulement que Led Zeppelin, Les Stones, Queen, Radiohead ou encore les Beatles seront invités sur scène.

A chaque fois, nous retrouvons une belle progression dans les arrangements.
On commence souvent par une introduction très douce, aux accords complexes et puis soudain, le thème surgit, alors que l’on ne s’y attendait pas.

Il va s’agir de distiller une progression implacable pour parvenir parfois à une folle énergie.
Le public est parfois mis à contribution sur des rythmes binaires pour frapper dans les mains.

Au cours d’un même titre, plusieurs rythmes peuvent se succéder, avec des changements eux aussi très subtils, totalement maîtrisés.

 

© Photo Y.P. -

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Baptiste Trotignon n’est pas seul.
Il joue avec deux musiciens non pas anglais, mais Néo-zélandais et Américain.
Matt Penman est à la contrebasse et Greg Hutchinson trône derrière ses fûts et ses cymbales.

Un sentiment de cohérence va régner en permanence.
Ces trois-là s’amusent sur scène, c’est évident !

Matt Penman ravit les spectateurs avec ses soli très maîtrisés, à la fois dans le haut du manche et avec un jeu au pouce dense et rapide, qui produit des petits glissandi très jubilatoires.
Ses walking-basses sont impressionnantes, son swing est profond, intense, et donne des fourmis dans les jambes.

Le jeu de Greg Hutchinson est lui aussi très subtil, fait de contrastes permanents avec des rythmes souvent plutôt doux que viennent ponctuer de grands coups de cymbale ou de tom.

Les enchaînements de rythmes dont je parlais un peu plus haut reposent bien souvent sur lui.
Le musicien va s’en donner à cœur joie à faire participer le public en divisant les spectateurs en deux, certains frappant les temps, les autres doublant à la croche les frappes dans les mains.
Du grand art !

L’heure et demi passera beaucoup trop vite. On ne peut qu'être emporté par cette musique festive, et d'une certaine manière très ludique.

Le public applaudira chaleureusement le trio.
Ce concert est de ceux qui restent dans les mémoires, et donne envie d’écouter le plus rapidement possible en sortant du Bal Blomet l’album dont était issue la majorité des morceaux joués hier soir.

Au fait, il reste beaucoup de morceaux so british à mettre en boîte,
Mister Trotignon !
You know what you still have to do !

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