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Laurent Coulondre en concert au Nice Jazz Festival

© Photo Y.P. -

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C’est la fête, la fête !

Meva Festa. Mélange de Catalan et de Brésilien.
C’est SA fête, et c’est la vraie première fête de cette nouvelle édition du Nice Jazz Festival pour les spectateurs du Théâtre de Verdure.

Pour le tout premier concert de cette édition 2023, Laurent Coulondre a enflammé le cœur et l’âme du public.
Au point que, fait rarissime, une standing ovation au bout seulement d’une heure de festival saluera la prestation de ce tentet d’exception.

Sur la scène le pianiste réputé pour son éclectisme dans ses choix artistiques (on se souvient de son magnifique opus « Michel on my mind », sacré meilleur album instrumental aux Victoires du Jazz en 2020), le pianiste est venu présenter son dernier projet en date.
Un projet axé sur la fête que peut distiller la musique sud-américaine en général.
Ce concert va démontrer combien le concept va être décliné au-delà de toute en espérance en matière de totale réussite.

Laurent Coulondre est venu avec quelques uns des plus grands soufflants de la scène jazz hexagonale, puisque nous allons retrouver Nicolas Folmer et Alexis Bourguignon aux trompette et bugle, Lucas Saint Criq aux saxos alto et baryton, Robinson Khoury au trombone (retour pour lui à Nice, puisque l’an passé il jouait avec Michel Portal), Christelle Raquillet à la flûte traversière.

Il est venu également avec Léo Chazallet à la basse et deux magnifiques percussionnistes originaires du continent sud-américain en la personne de Adriano Tenorio DD et Inor Sotolongo. (Leurs sets respectifs comportent une foultitude d’instruments un peu étonnants parfois fabriqués par leurs soins… )

Tout commence avec Agua bon.
Immédiatement, ce qui nous saute aux oreilles, c’est la qualité mélodique des différents thèmes, le groove et la pulsation de braise, et puis surtout les arrangements majestueux de la section cuivre, avec des breaks impressionnants !

C’est Lucas Saint Criq qui ouvre le feu en matière de solo, pour un vertigineux voyage dans les volutes de l’alto, avec la grande technique de l’instrument qu’on lui connaît.
Le patron ne sera pas en reste puisque immédiatement la dernière note de sax envolée, il nous démontre s’il en était encore besoin sa virtuosité, que ce soit au Steinway ou au clavier Norlead Stage 4.
Coulondre est un grand improvisateur, avec un sens époustouflant du développement harmonique.
Ses envolées ne sont jamais ennuyeuses, avec toujours le souci de ne jamais tomber dans une virtuosité gratuite ou élitiste.
Laurent Coulondre n’a rien à envier aux grands pianistes sud-américains ou à ceux de la redoutable école cubaine.

Ici, la fête est populaire, son jazz est un jazz véritablement festif.
Un jazz de chaleur, de feu. Un jazz destiné à vous faire bouger, à vous procurer des frissons.
Les envolées de cuivres, les percussions omniprésentes et brûlantes et vous emmènent dans des contrées de joie et de plaisir intenses.

Avec ce premier titre, on comprend immédiatement le projet : ça joue, ça pulse, ça groove, ça vibre, et sur scène on s’amuse à jouer. A moins que ce ne soit le contraire.

Voici le titre éponyme, Meva Festa, avec notamment un magnifique solo au bugle de Nicolas Folmer.
Ce deuxième titre confirme toutes les sensations procurées par le premier.
Nous comprenons dans le public que nous allons vivre un sacré moment musical.

Nous allons faire la connaissance de Laura.
Le troisième titre, certes, mais surtout l’égérie de Laurent Coulondre. Laura Dausse, par ailleurs directrice artistique de ce projet.
Immédiatement après une intro intense au piano, Christelle Raquillet lance le thème sur un ryhtme un peu plus lent que les deux précédents.
Immanquablement, on pense aux compositions de Flora Purim ou Alice Coltrane.
C’est magnifique.

Robinson Khoury se verra fort applaudi pous sa prestation dans Piment Doux. Lui aussi est un grand technicien de son instrument, mais nous la savions déjà.

Laura Dausse va bouleverser les spectateurs avec Isla Perdida, et surtout Wild Life, un titre composé au Costa-Rica, inspiré par la nature luxuriante.

© Photo Y.P. -

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Mademoiselle Dausse va nous procurer bien des frissons dans le dos et sur les bras.
En grand vocaliste qu’elle est, elle se lance dans un scat totalement maîtrisé, avec des envolées lyriques dans les aigus et hyper-aigus remarquables.
C’est beau, c’est intense, c’est magnifique. Nous retenons tous notre souffle.

Et puis les deux percussionnistes vont s’en donner à cœur joie pour un long passage qui leur sera réservé. Quelle puissance, quelle rythmique, quelle pulsation !

Il faudra hélas songer à se quitter, après El Jonito, un morceau composé en référence à…Rosny-Sous-Bois.
Un dernier groove, un dernier latino-funk qui donne des fourmis dans les jambes.

C’est la règle du jeu : dans les festivals, les prestations des différents artistes sont moins longs que clors d’un concert.
Standing ovation, donc. Ô combien méritée.

Sébastien Vidal, le directeur artistique du festival a fait très fort.
Les spectateurs du théâtre de verdure se souviendront longtemps de ce tout premier concert.
Une ode au jazz sud-américain, au soleil, à la vie.
A la fête !

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