Stomp

Les gamelles, melles, melles, les bidons dons dons,
Les gamelles, les gamelles et les bidons !

C’est en effet une magnifique collection de bidons plus ou moins imposants et d’ustensiles de cuisine métalliques en tous genres qui nous attendent sur la scène du théâtre Bobino, dans une scénographie très urbaine, très downtown.
Tel est en effet le décor de ce spectacle qui a fait le tour du monde depuis sa création à Brighton en 1991, par Luke Cresswell et Steve McNicholas.

A ce jour, près de 15 millions de spectateurs ont pu applaudir à tout rompre ce spectacle.
Oui, vous avez bien lu...15 millions.

Jusqu’au 16 juillet prochain, la troupe de Stomp fait escale à Paris pur ensuite entamer une grande tournée française, et ce jusqu’au 25 novembre prochain.

To Stomp.
Littéralement piétiner, marcher avec des pas lourds et pesants, écraser avec les pieds.
Stomp. Au figuré, danser en faisant du bruit avec les pieds qui frappent pesamment le sol.

Stomp, ce sont huit danseurs-musiciens-comédiens qui vont nous proposer un spectacle mêlant bien des disciplines : la danse, le hip-hop, la musique de percussions, qu’elles soient instrumentales ou corporelles, ces percussions, sans oublier de grands moments de comédie.

Ces huit-là vont donc se situer dans une dimension artistique qui pourrait relever du monde de l’enfance : « on dirait qu’on ferait-ci avec cet objet, on dirait qu’on utiliserait cet autre comme ça... »

En effet, durant presque cette heure et trois quarts d’heure que va durer ce spectacle, en grand groupe de huit, en ensemble plus restreint ou en solo, les six garçons et les deux filles vont nous proposer une série de tableaux au cours desquels ils vont soit danser en utilisant des objets assez incongrus, soit en les utilisant pour rythmer ou pour générer des sons percussifs.

La tentation est grande pour moi de vous dresser une liste exhaustive de ces objets souvent un peu surréalistes, mais je m’en garderai bien, afin de vous laisser découvrir par vous-mêmes.

Il s’ensuit des chorégraphies très réussies, aux rythmes endiablés, toujours variés et renouvelés.
Oui, pour groover, ça groove !
Ca pulse, ça donne envie de se lever, de bouger. Je défie quiconque de ne pas avoir envie de se joindre aux artistes et de frapper dans ses mains.
Les danseurs savent nous embarquer dans leurs délires communicatifs.

Ces artistes sont de vrais musiciens.
La façon dont ils dissèquent une cellule rythmique de fer, de feu, pour s’en approprier chacun chacune un élément pour en faire un tout, cette façon est fascinante et magnifique.
On ne peut qu’être sidérés par cette capacité à mettre en œuvre ces cellules rythmiques partagées, pour en faire une subtile pulsation de braise.

Stomp, ce sont donc huit artistes. Huit corps en mouvement incessants.
La morphologie des membres de la troupe a évolué depuis la création du spectacle.
Désormais, on retrouve sur scène l’image de notre monde, et non seulement des Tailles 34 : des filles rondes, des hommes enveloppés, sans oublier une diversité d’origines telle que notre société doit figurer désormais : mélangée, mixte, plurielle.
Une troupe multiple faite de la plus diverse des compositions.

Danseurs, musiciens, jongleurs.
Parfois, les objets inanimés dont on se demande vraiment s’ils n’auraient quand même pas une âme, les objets semblent prendre vie, semble virevolter d’eux mêmes. Ils sont manipulés avec virtuosité, comme ces …………………….. qui sont lancés habilement au dessus des têtes, ou encore ces …………………….. qui sont utilisés de façon très enflammée !
Cette dernière séquence est très poétique.

La mise en scène se joue sur deux niveaux, et les artistes ne ménagent pas leur peine, également dans la dimension verticale.

L’humour n’est pas oublié, puisque très présent tout au long du show.
Ce sont notamment les contrastes corps rond/objet plus petit que les autres qui déclenchent les rires en cascade.
Il y a parfois quelque chose du domaine du clown, aux prises avec des objets disproportionnés ou récalcitrants…

Le mise en scène est d’une redoutable précision.
Tout s’enchaîne avec une fluidité déconcertante, un gros travail doit être fourni en coulisses pour gérer tous les accessoires.
Les lumières elles aussi très précises soulignent de très belle façon les différents moments, avec parfois des projecteurs-douches très judicieux.

Quant au son, il est parfait. Des micros très discrets permettent de reprendre tous les bruits et les sons générés.
Les coups portés dans les énormes bidons vous résonnent alors dans les tripes et vous font vibrer.

Nous serons mis à contribution afin de participer nous aussi, à hauteur de nos petits moyens, à ce spectacle. Là encore, je n’en dis pas plus...

Un spectacle qui fait beaucoup de bien par les temps qui courent : il vaut mieux danser avec des poubelles que d’y mettre le feu.

Standing ovation finale ! Comment s’en étonner !
Ne manquez surtout pas cet incontournable show qui ne passe pas si souvent que ça en France.
Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas !

Stomp - Théâtre Bobino Paris

Du 20 juin au 16 juillet 2023

https://bobino.fr/event-pro/stomp/