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Delvon Lamarr Organ Trio

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Le soleil est en train de se cacher derrière les chênes centenaires du site bellifontain qui accueille désormais le Festival Django Reinhardt.


Sur scène, les backliners ont installé le légendaire orgue Hammond.
Le rotor de la cabine Leslie tourne déjà lentement.
Delvon Lamarr et ses deux musiciens peuvent pénétrer sur la grande scène.


Durant presque une heure et trente minutes, son « monstrueux » funk-soul-ryhtmn & blues au groove profond, martelé, épuré, va déferler sur les quelque dix mille spectateurs présents.


Originaire de Seattle, Delvon Lamarr a la chance d'avoir une épouse opiniâtre : c'est elle qui l'a décidé à monter son propre trio.
Comme elle a bien fait !

Flanqué de Jimmy James à la guitare électrique et de Doug Port aux drums, Mister Lamarr va faire bouger les jambes, les corps et les âmes !


« Organiste à l 'ancienne », comme le précise d'entrée Sébastien Vidal, le directeur-artistique du festival, il joue les basses au pédalier. Sa main gauche se consacre à l'harmonie de la ligne mélodique jouée à la main droite.
Sa musique fleure bon les années 70's, 80's.... Comment ne pas penser à la rythmique de James Brown !...


La virtuosité de l'organiste est impressionnante.
Pour autant, un sentiment de facilité et d'amusement se dégage de la personne du musicien, qui se montre jovial, débonnaire, dodelinant de la tête et bougeant les épaules.

Les morceaux sont très épurés, souvent faits d'un seul, voire deux, trois accords avant d'arriver au pont.
Les thèmes sont assez simples, mais leur développement est prodigieux d'inventivité, de finesse et de délicatesse. La progression est très subtile !
Mister Lamarr possède une bien belle technique et un sacré toucher.

Doug Port à la batterie lui procure une rythmique infernale. Ce batteur est un véritable métronome, jouant du kick tout au fond du temps.
Que ce soit sur les tempi rapides ou plus lents, le musicien est une vraie assise pour ses deux compères.
Le groove est profond, lourd et à la fois aérien.
Son solo fera écarquiller les yeux et les oreilles des spectateurs. Frissons garantis !

Et puis, il y a Jimmy James qui assure la partie guitares.
Il utilise soit une guitare demi-caisse style Gretsch, qui lui confère un son très « chicago blues », le blues du nord-est des Etats-Unis. Là, j'ai pensé également au son de B.B. King, Muddy Waters.
Il utilise également une bonne vieille stratocaster, notamment pour de monstrueux solos à la Poppa Chubby. Le son est alors saturé, avec un hommage à Hendrix, en jouant avec les dents.

Lui aussi assure ! Ses « cocottes », ses riffs décoiffent ! Sa façon de dialoguer musicalement avec le patron est bluffante. Les deux s'amusent, rient ensemble, se provoquent, à qui déclenchera le plus beau contretemps, la plus belle syncope...

Tous les trois s'amusent, sont contents d'être sur scène, c'est évident. Tous respirent la joie, la bonne humeur, comme si c'était un concert unique, alors que leur tournée comprend de nombreuses dates.


Au fur et à mesure de ces quatre-vingt-dix minutes, les spectateurs quittent leur chaise, s'approchent de la grande scène et dansent, se déhanchent en rythme prennent un grand plaisir à suivre la musique du trio.

Le set se terminera par un petit medley, avec Deep-Purple et Nirvana.

Je vous conseille si vous voyez passer Delvon Lamarr et ses acolytes du côté de chez vous (il est en tournée estivale en France), je vous conseille vraiment le déplacement.
Il sera notamment en concert le vendredi 6 septembre prochain, au Festival Jazz à la Villette, à Paris.
Je vous garantis qu'il vous sera impossible de rester immobile en les écoutant !

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