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Ayo en concert à Jazz in Marciac

© Photp Y.P. -

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© Photo Y.P. -

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ROYAL !
C'est le titre du dernier album en date de Mademoiselle Joy Olasunmibo Ogunmakin, plus connue sous le pseudonyme de AYO.


ROYAL ! C'est l'un des nombreux épithètes qui pourraient qualifier le concert de ce soir.
Royal. Magnifique.

AYO, "la fille à la guitare", comme elle dit souvent. Certes.
Mais AYO, c’est avant tout la voix.
Une voix chaude, ronde, sensuelle, avec ce timbre et ce petit souffle caractéristique qui la rendent unique.
Une voix à la tessiture impressionnante et aux multiples couleurs, de la douceur et la suavité pour chanter l’amour de son prochain, la tolérance, l’altérité, la différence et le respect, au growl le plus puissant lorsqu’elle crie la rage, la douleur ou la révolte.

Après avoir laissée l’an dernier dans une inattendue et pourtant formidable formule trio, avec son pianiste attitré Gaël Rakotondrabe et l’épatant saxophoniste Samy Thiébault (Awé!), je la retrouve pour cette tournée entourée de quatre musiciens prestigieux.

Le pianiste est toujours là. Aux guitares, c’est Matthis Pascaud qui officie, Le grand Laurent Vernerey a délaissé sa basse électrique au profit d’une contrebasse, et Raphäel Chassin sera le batteur du concert.

Dès les premières notes, des frissons parcourent les dos marciacais.
Rest assured, et Beautiful.
L’émotion est là, intense, réelle, sincère, très souvent bouleversante. Pas besoin d’effets inutiles.

De grands moments musicaux et humains nous attendent.

Throw it away, comme un cri, lancé à la face du monde, pour dire et redire de profiter de l’instant présent… Demain sera un autre jour.
Elle en profite pour nous remercier de lui offrir du temps, ce temps qu’elle considère comme le plus beau cadeau que l’on puisse

It’s supposed to be love. Une composition tirée du premier album, Joyful, en 2006.
Les musiciens permettent à la chanteuse de déposer ses mots dans un magnifique écrin.
Les arrangements sont somptueux, le pianiste et le guitariste partageant des moments en solo et des contrepoints venant en écho aux notes de la chanteuse, le duo basse-batterie assurant une rythmique particulièrement efficace.

Ocean. Une chanson pour dire sa passion pour « la mer qui est aussi notre mère ». La chanteuse est une grande surfeuse devant l’éternel. Les notes et les vagues, liées intimement.

Et puis un grand moment d’émotion.
Rosie Blue, en hommage à une amie proche qui a choisi volontairement de quitter ce monde.
Ayo est très émue, en évoquant cette disparition. Nous, dans la salle, nous n’en menons pas large…


Les spectateurs vont ensuite s’enflammer pour une somptueuse version du célèbre Né quelque part, de Maxime Le Forestier.
On choisit pas sa famille, on choisit pas ses parents, écrivait et chantait l’auteur de San Francisco.

Ayo rappelle qu’en 2022, des hommes, des femmes, des enfants n’ayant rien choisi du tout sont obligés de partir, de tout quitter, de tout abandonner, pour fuir… Avec souvent une issue dramatique.
Le public applaudira énormément ce titre,

Après Rebel, ce sera le titre que tout le monde attend, bien sûr.
Down on my knees, applaudi dès les premières mesures.
Le titre de la célébrité, incontournable, chanté en chœur par les innombrables fans.
Elle a repris la guitare, qu’elle utilise également comme instrument de percussion.
« 
A genoux, je t’en supplie, ne me quitte pas », disent les paroles…

Les trois derniers morceaux seront très intenses, Fix me up, Just like I can’t et Life is real.
les musiciens auront beaucoup de place. Laurent Vernerey sera très chaleureusement applaudi pour son solo très remarqué.
Ayo la généreuse, qui permet aux autres d’exister.


Pour le rappel, la chanteuse a choisi Royal, justement. Le titre éponyme, comme pour boucler la boucle.
Ce qui est royal, nous confiera-t-elle au cours de cette soirée, ce ne sont pas les couronnes, les titres ou les honneurs, ce qui est royal, c’est ce qui se trouve au plus profond de nous.


Les spectateurs se lèveront pour saluer ce concert comme il se doit.
Cette bonne heure et demie aura laissé un mémorable souvenir dans les âmes et dans les cœurs.

Un magnifique moment de musique et de fraternité, cette fraternité dont nous avons tellement besoin actuellement.

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