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Beth Hart en concert à Jazz in Marciac

© Photo Y.P. -

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Une Beth de scène !

Après ces deux années de confinement et de restrictions sanitaires, durant lesquelles Beth Hart a enregistré un album-hommage à Led Zeppelin, avec des reprises survitaminées des incontournables du groupe, là voici qui cent fois sur le métier remet son ouvrage avec une tournée européenne la faisant poser ses flight-cases à Marciac.

Beth Hart la phénomène. Beth Hart la showoman !
Celle qui sait travailler et remuer un public comme peu savent le faire encore.
Elle va d’ailleurs le prouver très tôt dans le concert, dès le premier morceau, Levee, en descendant au contact des spectateurs et en courant comme une belle diablesse dans les travées du chapiteau, laissant longuement ses musiciens se débrouiller tout seuls sur le plateau.

Beth Hart la fascinante, avec un étrange costume de scène, fait d’une espèce de fine combinaison moulante, très moulante, avec une grosse ceinture digne des mestres de Game of Thrones, avec de gros brodequins hors d’âge aux pieds, une espèce de longue paille aux lèvres ou à la main...
Rock n’ Rolls is not dead. Nous l’allons très vite comprendre. Le show sera intense et assumé, y compris dans les poses lascives sur les enceintes.

© Photo Y.P. -

Beth Hart, la voix. Rauque, éraillée, sauvage, âpre même, mais toujours envoûtante, toujours prenante.
Une voix très bien mise en valeur par l’ingénieur du son, une voix qui vous procure des frissons dans le dos, et vous fait dresser les poils sur les avant-bras.
Oui, cette fille est l’héritière des grandes chanteuses rock-blues-gospel des années 79.
Comment ne pas penser évidemment à Janis Joplin...

Les quatre premiers morceaux seront résolument rock, avec les trois gaillards qui sont à ses côtés.
Delicious, If I tell you I love you et Bad Woman Blues sont pratiquement enchaînés.
Le son est fort, puissant, la rythmique au fond du temps de Tom Lilly à la basse et Bille Ransom aux drums est lourde et intense, les riffs à la Gibson de Jon Nichols sont furieux et saturés, comme on les aime.
Elle raconte les peines et les quelques joies de l’existence, Beth Hart, des morceaux de vie vécus, des instantanés d’une existence démarrée à Los Angeles.

Et puis, dès Baddest Blues, elle s’installe à cour au clavier d’un petit piano Yamaha sur lequel sont posées quelques (fausses) bougies.
Un blues intense qui permet aux musiciens de s’exprimer pleinement, transportant alors Marciac dans les bars un peu glauques du Middle-west.

Des titres plus intimistes vont alors se succéder.
Elle reste seule sur scène.
Voici une magnifique reprise d’une chanson de Tom Waits, Chocolate Jesus, qu’on peut trouver sur l’album Mule Variations, paru en 1999.
Les spectateurs en général et votre serviteur en particulier sont alors saisis par l’intensité de ce qu’elle nous fait écouter. Sous le chapiteau, on entendrait les mouches voler.

War in my mind, puis une chanson « for them », Rub me for Luck.

Eux, ce sont les grands qui l’ont marquée ou qu’elle a côtoyés. Bonamassa, bien entendu, mais également Eric Clapton, Jeff Beck, sans oublier un certain Jimmy Page.

Tous ces titres au piano sont autant de cris, d’adresses au public pour chanter des sentiments personnels profonds, vrais, de ceux dont on il est vital pour l’artiste d’exprimer.

Comme son évocation de sa vile natale, celle qu’elle a connue toute petite et dans laquelle elle a grandi, Los Angeles. C’est My california.

L’émotion est tellement intense que son mari, Scott Guetzkow surgit de la coulisse pour la serrer dans ses bras et l’embrasser.
Elle pleure.

La prochaine chanson, Whitout words, sera pour sa maman, « âgée et en colère », nous confiera-t-elle.
Sa maman qu’elle avait tenu à faire venir à l’Olympia parisien, en 2013, là où la chanteuse rêvait depuis toujours de se produire.
La mélodie est très travaillée, là encore, beaucoup d’émotion affleure de ce titre bouleversant.

Sugar Shack, la cabane à sucre. Un autre cri d’une femme délaissée par l’être aimée.
Baby, you've been gone a while
I need you here to make me smile
Baby, come back
To the sugar shack…


Les quatre artistes finiront le concert face à nous, en ligne au plus près possible du devant de scène.
Bill Ransom tape sur une seule caisse claire et sur des bongos.
Beht Hart est toujours aussi bouleversante avec Baby shot me down, Fat man et Lullaby of the Leaves.
Elle s’allongera sur la scène, déchirante et toujours aussi envoûtante.

Le public marciacais réservera une véritable ovation à la chanteuse, les fans de longue date, comme ceux qui découvraient son univers.

Beht Hart, l’une des artistes majeures rock-blues outre-atlantique.
Un concert ô combien marquant !

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