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Les Wriggles se mettent en quatre

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Eux, je les aime. Vraiment.
Eux, ce sont les quatre membres du groupe Les Wriggles. (Prononcer Les Wriggles.)

Et ce, depuis 1995, date de la formation de ce groupe qui me fait voir depuis la vie en rouge.
Le rouge des costumes de scène de Fabien Marais, Emmanuel Urbanet, Stéphane Gourdon et Antoine Réjasse, certes, mais surtout le rouge de l’humour noir, le rouge de ces sketches musicaux qui portent un regard à la fois hilarant et sans concession aucune sur nos sociétés plus modernes les unes que les autres.

En rouge et rouge !
Les quatre compères sont venus avec leurs guitares et leurs ukulélés au Théâtre du 13ème art nous présenter leur tout dernier album studio en date, Quatre étoiles.
L’impatience était donc grande pour tous les fans de découvrir sur scène les nouvelles chansons.

On ne change pas une équipe qui gagne.
Nous allons retrouver pour notre plus grand bonheur tout ce qui fait l’identité artistique de ce quatuor unique.
Nous allons rire, beaucoup, énormément. Un rire sain, nécessaire et salutaire, qui appuie là où ça fait mal, là où souvent notre monde ne va pas comme il devrait aller.

Les cinq compères sont des auteurs, des comédiens, des musiciens et des chanteurs accomplis.
Guitaristes, ukulélistes (?), tous chantent, dans leur tessiture respective.

Le métier et le talent sont là : une vraie cohérence vocale, une belle pâte sonore se dégagent en permanence de l'interprétation de ces chansons.
Les très beaux arrangements vocaux façon close-harmony sont signés Michel Puyau, que les fidèles de ce site connaissent bien en tant que membre d’un autre groupe mythique, à savoir Chanson Plus Bifluorée.

Mis en scène avec une fluidité et une efficacité toujours aussi percutante par Sébastien Lalanne, les quatre nous démontrent encore et toujours leur talent de comédiens.
Sur scène, avec seulement quelques accessoires, ces instantanés, ces petits moments de vie d’une acuité sociétale très pointue raillant nos travers sociétaux sont traités comme des saynètes clownesques drôlissimes.

Mais on le sait, les grands clowns savent mêler à leurs facéties une grande poésie. Avec les Wriggles, cette poésie est également et toujours présente, dans des chansons dont le ton devient plus grave, comme le titre Papillons, grand classique extrait d’un précédent album.

De très grands moments nous attendent.
Au fond les Wriggles nous invitent à une Barbeuc-party organisée par quatre « gaulois de souche » qui vont ériger la beaufitude en art de vivre autour de la barbaque qui grille en dégageant une fumée opacifiant la réflexion citoyenne.
Des types qui se sont par ailleurs rassemblés dans un collectif très particulier, le CFMR (non, je ne vous livrerai pas la signification de cet acronyme), qui vont nous faire réfléchir malgré eux au concept du « Me too ».
Hilarant vous dis-je ! Un rire un peu coupable, mais pour mieux dénoncer !

La chanson qui fait gerber nous rappellera qu’effectivement, la gerbe que notre société engendre est bien pire que celle provoquée par les boutons d’acnée entre les sourcils.

Une chanson douce mais qui fait froid dans le dos, La françavaise, sur une une parodie de textes de Gainsbourg, sonne comme un terrible avertissement : « Je suis venue vous dire que j’arrivais… Nous nous aimions, le temps d’une élection ».
Oui, chez nous, dans notre pays, l’extrême-droite est aux portes du pouvoir.

D’autres qui souffrent, dans La révolte des rênes, ce sont les trois rênes du Père-Noël, qui vont découvrir que les négociations salariales avec leur patron à la houppelande rouge et à la barbe blanche comportent bien des risques.

Une chanson très électro, Sboudibou, nous présente une créature que n’aurait pas reniée Philippe Katherine. Pour groover, ça groove ! Stéphane Gourdon nous rappelle tout son talent en matière d’human-beat-box.

Dans Babyboumer, un constat terriblement réaliste est jeté à la face des sexagénaires concernés. Rire jaune pour humour noir, ou le contraire.

Le Danemark va-t-il établir un consulat à Moulins-sur Allier ? C’est très probable, dès que M. Michael Starbæk Christensen ci-devant Ambassadeur du pays du smørrebrød découvrira la nouvelle chanson Aimé, avec le héros matérialisé sur scène avec là aussi beaucoup de poésie.

Je vis toute seule avec un chien, Sixtine, voici d’autres portraits de femmes, intimistes, drôles et touchants.

Un qui n’est pas à la noce (éternelle ou pas), c’est Jérémie, qui devant les horreurs proférées par son père sur son lit de mort, n’aura d’autre envie de faire comme France Gall : débranche ! Là encore, les zygomatiques des spectateurs sont mis à rude épreuve !


Pour notre plus grand plaisir, nous retrouvons des classiques, Poupine et Thierry, ainsi que la célèbre Julie, La petite olive.
Et puis également Bourguigon, à la « gloire » d’Internet.

Le public évidemment composé d'aficionados, mais aussi de jeunes gens dont certains n’étaient pas nés en 1995, ce public qui ne boude pas son plaisir, rit, chante, reprend en chœur certains refrains, tape dans les mains.

Encore une fois, comme à chaque spectacle, une standing ovation finale est réservée aux quatre garçons.
Quoi de plus logique et normal !
Ne manquez surtout pas ce quatuor vermillon et détonant !

Ah ! J’allais oublier…
Ce nouveau spectacle
des Wriggles est en odorama, (nooooooon ? Si si…), avec une phénoménale technologie olfactive mise en œuvre !

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