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Mazzika en concert

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Mazzika, l’hommage à Oum Kalthoum, Fairuz, Warda, les grandes divas de la musique arabe.

Mazzika, ou comment la musique orientale a rassemblé hier le public métissé monterelais, des spectateurs qui, dans un même élan spontané, dans une même communion, ont réservé une longue, très longue standing ovation finale aux vingt deux musiciens sur le plateau, après une heure trente d’un concert mémorable.

Hier, dans la magnifique salle du tout nouveau théâtre le Majestic, la musique de ce grand orchestre a donné à tous le sentiment d’appartenir à une même Fraternité : celle d’hommes et de femmes qui, transcendant différences, origines, religions, nationalités, ont vibré tous ensemble.

L’obscurité tombe sur la salle, le rideau s’ouvre sur les vingt musiciens, bientôt rejoints par leur chef d’orchestre, la très talentueuse violoniste soliste Amal Guermazi.
Un autre symbole, au passage : c’est une jeune femme qui dirige d’une main de fer dans un gant de soie bleue tous ces messieurs en smoking et ces trois choristes en robe noire.

Une section de cordes, un clavier Korg 1/4 de ton, un pianiste, un accordéoniste, des joueurs d’oud et de qanun (la cithare arabe), des percussionnistes, un batteur, un bassiste, trois choristes, donc, le personnel musical sur le plateau est très impressionnant.

Par le nombre, certes, mais surtout par le talent.

Mademoiselle Guermarzi donne immédiatement le ton de la soirée, avec l’une des chansons les plus populaires du répertoire chaabi de la musique algérienne : Ya rayah.

Et nous, tous ensemble, de frapper dans nos mains, tellement la pulsation et le rythme sont intenses, tellement la mélodie nous transporte !
Et nous d’avoir tout de suite envie de bouger, de danser même, de participer avec nos petits moyens à ce que nous entendons.

 

Et puis, la chef pose son violon et son système HF, pour aller chercher celle qui va véritablement incarner les trois grandes dames mentionnées plus haut.

Voici la chanteuse libanaise Carla Ramia.

De sa voix suave de mezzo, une voix parfois un peu rauque, avec une impressionnante technique vocale, exprimant de façon magnifique les subtilités de la langue arabe, elle provoque dès ses premières notes une émotion toute palpable.

Je peux vous garantir qu’il était impossible qu’un frisson ne vous parcoure pas le dos et que les poils ne se dressent pas sur vos bras, tellement ce que la chanteuse nous donne à entendre est beau.

D’autant que le son diffusé en façade est excellent. Quelle précision, dans la reprise de tous ces instruments !

L’ingénieur du son Walid Haddad maîtrise parfaitement quant à lui l’impressionnant dispositif sonore de la salle.

 

De très grands moments nous attendent !

Comme cette première reprise d’Oum Kalthoum, l’une de ses plus célèbres chansons, Ya Nassini, Ya Msharni, une magnifique chanson d’amour.
ماخطرتش على بالک یوم تسأل عنى وعنیه مجافیها النوم یا مسهرنى

دانا قلبى بیسألنى إیه غیر أحواله و یقول لى بقى یعنى ما خطرتش على باله

أمال غلاوة حبک فین وفین حنان قلبه على

وفین حلاوة قربک فین فین الوداد والحنیه

« Te souviens-tu de moi,
Mes yeux ne dorment jamais,
Tu me gardes éveillée toute la nuit... »

Le titre Rajeen Ya Hawa de Fairuz va lui aussi déclencher un tonnerre d’applaudissements, dès les premières mesures.

اجعين يا هوى "

راجعين

يا زهرة المساكين

راجعين يا هوى

على دار الهوى

على نار الهوى

راجعين"

« Nous reviendrons, mon amour,

cet amour fleur des pauvres.

Nous reviendrons, mon amour,

Pour nous aimer dans notre maison. »

 

Deux autres incontournables chansons vont déchaîner l’enthousiasme.

Ghannili shway shway. Oum Kalhtoum encore, toujours. 

Et puis voici un « tube » composé en 1919 par Sayed Darwich, et qui en 1977 connaîtra une retentissante célébrité en Europe grâce à Dalida, Salma Ya Salama.
La chanteuse en fera l’un des airs orientaux les plus populaires jamais enregistrés. (Votre serviteur a d’ailleurs été l’un des premiers à applaudir aux premières mesures de l’introduction.)

Les mots qui disent la nostalgie des Egyptiens exilés, leur sagesse et leur quête de paix.


La chanson de Warda, Ha’ramt Ahebak, (J'en ai fini de t'aimer) provoquera elle aussi beaucoup d’émotion dans la salle.

 

Standing ovation finale, donc, totalement justifiée et méritée, pour remercier tous ces artistes.

Le public, avec plein de notes dans les oreilles et d'étoiles dans les yeux sort de la salle en reprenant en chœur certaines chansons entendues ce soir.

 

Mazzika sera en concert à Paris pour un hommage à Oum Kalthoum le samedi 10 septembre prochain.

Ce sera au Bataclan. Un autre très beau symbole !

Un grand merci à Samira, ma voisine de siège pour un soir, qui m’a considérablement aidé afin de rédiger ce papier !

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