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Maya, une voix

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Maya, celle qui a dit oui !
A plusieurs reprises, elle a dit ce « mot puissant ».
Dont une restée célèbre outre-atlantique.


Peut-on refuser au nouveau président élu Bill Clinton de lire un poème lors de sa cérémonie d'investiture en 1993 ?
C'est à cette occasion que nous la découvrons, Maya Angelou, née Marguerite Johnson en 1928 à Saint-Louis, Missouri.

 

A ma grande honte, je dois vous avouer que je ne connaissais pas Miss Angelou, auteure, chanteuse, danseuse, poétesse, puis activiste et militante pour les droits civiques des noirs au pays de l'Oncle Sam, ayant côtoyé Malcom X, ayant coordonné la section new-yorkaise de l'organisation de Martin Luther King.
Shame on me !


Grâce à Eric Bouvron, Molière 2016 du meilleur spectacle privé pour Les cavaliers, d'après Kessel, grâce à Eric Bouvron donc, nous allons faire connaissance avec cette femme engagée.


Et surtout, nous allons découvrir l'enfance de la petite Marguerite.
L'enfance. La période qui fonde ce que vous allez devenir, les années essentielles qui façonnent la personnalité, le caractère.
Et parfois qui engendre un profond traumatisme. (Je n'en dirai pas plus, je vous laisse découvrir...)
Une profonde blessure psychique qui vous rend muet pendant de longs mois.
C'est ce qui nous sera conté. La petite Maya va décider de se réfugier dans le plus total des mutismes.

La voix qui disparaît à cause d'un adulte, la voix qui revient grâce à une autre rencontre, bienveillante, charismatique et permettant la mise en route de la résilience.


On le sait, Eric Bouvron aime voyager. Une nouvelle fois, nous sommes invités à remonter le temps, et à quitter Washington DC pour le Missouri.

 

Cinq comédiennes-chanteuses vont nous la raconter cette histoire-là. Et de bien jolie manière.
Une histoire musicale.

Parce que toute l'enfance de Maya Angelou a baigné dans la musique.
Celle des champs de coton, celle des premiers standards de jazz, celle des blues aux douze mesures lancinantes, celle que chantaient les prisonniers enchaînés à leur co-détenus des chain-gangs.

Dès le début, nous sommes mis dans le bain.

Les cinq femmes pénètrent sous la voûte en pierre du plateau de l'Essaion et prennent place chacune sur une chaise haute.
Julie Delaurenti donne la pulsation en tapant sur ses cuisses. Avec Tiffany Hofstetter, Audrey Mikondo, Vanessa Dolmen, elles entament une première chanson, les cinq voix résonnent amplement, avec une grande homogénéité.

Et bien entendu, la voix de celle qui va interpréter l'héroïne de ce spectacle.
Ursuline Kairson.
Dont le timbre suave, rond, généreux, dont la tessiture étendue, dont le sens du rythme vont bientôt nous enchanter.

Miss Kairson, née à Chicago, est une authentique Show-woman, qui a participé à de nombreuses comédies musicales, en compagnie de Leonard Berstein, excusez du peu, Mickey Ronney, Cab Calloway.
Chez nous, elle a été la vedette de nombreuses revues au Paradis Latin, avant de revenir à ses premières amours : le Gospel.

Le talent est là, le métier également.
C'est un véritable régal que d'écouter ses interprétations a capella des chansons composées par Nina Forte, et de nombreux standards de blues et de jazz.

Les quatre autres filles, outre chanter elles aussi, interpréteront de nombreux personnages, aussi bien féminins que masculins.
Le procédé fonctionne à la perfection, toutes font en sorte de toujours nous permettre parfaitement de suivre ce qui se déroule sur scène. Nous ne sommes jamais perdus.

 

C'est un bien joli spectacle musical qui certes permet de découvrir (ce fut donc mon cas) l'existence et la destinée de cette femme militante des droits civiques américains, mais c'est également un spectacle qui parle d'espoir.
Des souffrances vécues, certains parviennent à tirer une volonté, une force et une énergie capables de soulever des montagnes.

Direction le Missouri, avec cette escale à l'Essaïon !

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