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Quadrille

(c) Photo Y.P. -

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Voici un quadrille joliment troussé !
Florence le Corre, metteure en scène, et la toute jeune compagnie Bonsaï nous proposent de retrouver Sacha Guitry et sa misogynie légendaire.


Ah ! Guitry et les femmes !
Comme il le disait lui-même : « On n'est jamais trompé par celle qu'on voudrait. »
Voici en quelque sorte le propos de la pièce. Ici, ce sont les femmes qui trompent. Ou qui voudraient tromper.
Quadrille est la démonstration dramaturgique de ce postulat.


Paulette Nanteuil, maîtresse du Rédacteur-en-chef de Paris-Soir Philippe de Moranes, Paulette, donc, ne restera pas insensible aux charmes du Carl Erikson, le jeune acteur play-boy américain, de passage à Paris.


Claudine, l'amie de Paulette, ne restera pas non plus indifférente aux charmes de la star venue du Pays de l'Oncle Sam.
Les relations entre ces quatre personnages vont être étudiées à la loupe.


C'est Philippe Person qui interprète le rôle de Philippe, le rédac-chef.
L'ancien patron du Lucernaire parvient haut à la main à nous faire croire à son personnage.
La difficulté, lorsqu'un comédien joue un rôle interprété par Guitry, c'est de ne pas tomber dans une pâle et ridicule imitation, ce qui n'aurait absolument aucun intérêt.


En même temps, il faut que le comédien sache où positionner le curseur, de ne pas pousser le potentiomètre ni trop près ni trop loin !
Il faut être soi-même tout en défendant les répliques du « Maître ».
Person l'a bien compris, il est parfait dans ce rôle.

 

Nicolas Boullis sera la star hollywodienne. Lui aussi joue sa partition avec conviction, son accent à couper au couteau est digne d'un cow-boy en visite à Paris.
 

Les filles ne sont pas en reste !
Florence Le Corre elle-même et Aurélie Treilhou, respectivement Claudine et Paulette sont elles aussi très inspirées.
On croit totalement à leur personnage. Elles nous font rire, chacune dans son registre.

Il faut mentionner également Gloria Hérault, en soubrette rouée. La comédienne est drôle, spirituelle, à jouer un peu décalé. On attend ses interventions avec impatience.

La mise en scène est précise, enlevée, tout en finesse.
Melle Le Corre a su mettre en place une sacrée dynamique entre ces quatre éléments formant le carré amoureux.
Tout ceci est savamment orchestré, avec des pianii et des fortissimi habilement négociés.

C'est donc un nouveau très beau moment que j'aurai passé au Funambule théâtre. La pièce, écrite en 1937 et montée en 1938, garde tout son charme un peu kitsch.


On s'amuse, on rit sans prétention, on est heureux de retrouver une partie de l'oeuvre de M. Guitry.

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