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REVELATION : à l'origine, les trois sœurs étaient quatre !

Capture d'écran du site Gazeta.ru -

Capture d'écran du site Gazeta.ru -

Notre confrère russe Toporkov Timofei Vasilievich, grand-reporter au quotidien d’investigation en ligne Gazeta.ru, vient de créer la surprise chez les amateurs de théâtre en général, et auprès des fans du grand Anton Tchékhov en particulier.


En effet, M. Vasilievich a réussi au prix de grands efforts (c’est pratiquement l’enquête d’une vie) à mettre la main sur un manuscrit complètement inédit de l’auteur de La cerisaie, La mouette ou Oncle Vania.


Après de multiples tractations auprès de la mafia moscovite dont on connaît les méthodes à la fois expéditives et définitives, le désormais célèbre journaliste a réussi à se procurer un texte qui n’en doutons pas va faire parler de lui.

Tchékhov, donc, aurait initialement prévu d’écrire une pièce intitulée « Les quatre sœurs » !

Ainsi, comme les trois mousquetaires, Olga, Irina et Macha étaient quatre, puisqu’à l’origine, une cadette prénommée Nikita côtoyait ses aînées.

Dans la version originale, Nikita s’ennuyait ferme elle aussi dans la campagne profonde russe, même si le fait d’être quatre aurait permis à ces jeunes filles de jouer aux quatre coins ou à la belote.

A cet égard, une magnifique tirade débutait la scène 2 de l’acte I de la première version de la pièce :
« -
Никита : Да ладно, девочки, только потому, что папа умер год назад, это не значит, что у вас не должно быть маленького уголка!»

Ce que nous pourrions traduire de nos jours par : «Allez, les filles, ça n'est pas parce que papa est mort voici un an qu'il faudrait s'interdire une petite coinchée !»

On mesure bien à l'aune de cet extrait l’extraordinaire intensité dramatique de la version originale de cette pièce.

Alors évidemment, une question se pose : pourquoi Tchekhov a-t-il finalement écrit «Les trois sœurs», faisant par la même occasion passer Nikita à la trappe ?

Eh bien, toujours selon Toporkov Timofei Vasilievich, il faut chercher du côté des propriétaires de théâtre.
En effet, effrayés par le fait qu’avec quatre sœurs la pièce risquait de durer beaucoup plus longtemps qu’avec trois, ces derniers auraient donc demandé au dramaturge de réduire la fratrie Prozorov à trois filles.


Il faut comprendre le jeune Anton, encore inexpérimenté, timide malgré ses années d’études de médecine : afin d’assurer un train décent à sa maisonnée, il se résolut donc d’obtempérer.


Quoi qu’il en soit, ne doutons pas que les plus grands metteurs en scène français se rueront sur ce texte, quitte à retenir les spectateurs 34 heures d’affilée, avec distributions aux entractes de Pirojki, de Brotsch ou encore de copieuses portions de bœuf Stroganov et son accompagnement de Goloubtsy.

Merci
beaucoup, Toporkov Timofei Vasilievich, pour cette découverte majeure, l’une de celles qui assurément bouleversent le monde du théâtre !

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