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Anaïs Nin, une de ses vies

© Photo Y.P. -

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« Vous m'avez l'air bien ravagé ! »
Paris, années 1930.
C'est par ces sept mots que commence la relation tumultueuse qui va lier Anaïs Nin et Henry Miller.
Tout débute par une conférence, avec une adresse au public et une oratrice interrompue par Miller, lui demandant de parler plus fort.
L'oratrice qui prendra néanmoins le temps de rappeler que « le rôle de la femme est de reconstruire le monde » !

 


Ces deux-là tombent amoureux l'un de l'autre.
Mais ce que Melle Nin ne va pas tarder à remarquer avant tout chez le futur auteur de Sexus, c'est sa femme, June Miller.


La passion amoureuse et charnelle va s'emparer de ces trois-là. Anaïs Nin sera l'élément commun aux deux relations qui vont se former.


Nous ferons également la connaissance du père de l'auteure, ainsi que du Dr Otto Rank, son psychanalyste.


Ecrite et créée à Ne-York en 2006 par Wendy Beckett, produite dans le monde entier, (dont notamment à Tokyo en 2015), cette pièce exige de solides comédiens.
Ici, c'est pleinement le cas.
Quatre remarquables acteurs vont nous raconter cette histoire-là.


Dans une première partie, il s'agira de montrer les relations qui s'installent entre Anaïs Nin et le couple Miller.
Nous allons assister à la pontée de la passion, du désir entre les trois sommets du triangle amoureux.
Célia Catalifo, Mathilde Libbrecht et Laurent Maurel vont être respectivement les impressionnants Anaïs, June et Henry.


L'enjeu ici est de jouer dans un premier temps les différences, les oppositions, les contrastes existant entre chaque personnage, chaque membre des deux couples qui se constituent.


Avec beaucoup d'engagement, de charisme, les trois incarnent ces très fortes personnalités.
Ils m'ont subjugué par cette présence de jeu qui les caractérise tous les trois, chacun à leur manière.


Wendy Beckett nous montrera subtilement les progressions sensuelles et amoureuses pour arriver à deux scènes d'amour et de sexe très intenses, très réussies.


Un autre comédien incarnera à la fois le père d'Anaïs Nin et son psychanalyste.
Bien entendu, ce parti-pris n'est pas innocent.
Laurent d'Olce est lui aussi épatant, notamment dans la dernière scène où les rôles s'inversent entre le thérapeute et sa patiente. Un magnifique transfert. Et non, je n'en dis pas plus.

Nous comprendrons alors le poids écrasant du père de l'auteure.


Et puis, il y aura un sixième personnage. Et non des moindres.
La littérature. Le besoin d'écrire.
La nécessité vitale de coucher les phrases sur le papier. Plus forte que tout. Et qui aura le dernier mot.


Je n'aurai garde d'oublier de mentionner après le fond de cette pièce, sa forme.
Voici un bon bout de temps que je n'avais vu un aussi beau décor et d'aussi réussis et somptueux costumes. Visuellement aussi, c'est un régal.


Cette évocation dramaturgique de « l'une des vies » d'Anaïs Nin est donc une vraie et incontestable réussite.
Quatre comédiens remarquablement investis nous content cette histoire d'amours. Au pluriel, amours.


Je vous recommande vivement cette pièce qui en plus, cerise sur le gâteau, donne très rapidement envie de relire ces deux importants écrivains.

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