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Jean-Louis XIV

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

1666. Versailles. Rien ne va plus dans notre beau Royaume de France.
Louis XIV vient de rencontrer Françoise de Rochechouart de Mortemart. La Montespan, quoi !
Il envisage de l'élever au titre de « Maîtresse favorite du roi ».
Hélas pour le royal amant, la Reine veille au grain. La ressortissante espagnole Marie-Thérèse a ses espions. Elle se consume de jalousie.


Une seule solution pour notre auguste Loulou : donner rendez-vous à sa nana Athénaïs dans une auberge du Morbihan, « Au joyeux breton ». Nous découvrirons que cet estaminet est en réalité un établissement... très spécialisé.


Nicolas Lumbreras a concocté une bien réjouissante pochade, une farce hilarante qui déclenche nombre de fou-rires dans la salle. Votre serviteur n'était pas en reste, qui devait par moments s'essuyer les yeux.


Ce qui va se jouer devant nous relève du burlesque le plus abouti.
Le metteur-en-scène-comédien et ses cinq camarades vont nous plonger dans une surréaliste et drôlissime relecture d'un épisode de notre roman national.
Une espèce de vaudeville historique.


Tous les protagonistes vont se montrer véritablement excellents.
Quelle vis comica, quelle force comique les anime, tous !
Au service de l'écriture de l'auteur, ils vont incarner une multitude de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres.


Aux côtés du roi (Serge Da Silva en pleine forme) et de sa doña mégère très peu apprivoisée (Emmanuelle Bougerol dont je reparlerai un peu plus loin), nous ferons notamment la connaissance de Dietmar, un bourreau bavarois à l'accent à couper au couteau (l'excellent Benoît Moret), le tenancier de l'auberge (le magnifique Benjamin Gauthier, je n'en dis pas plus...), la redoutable espionne Tata Régine (Constance Carrelet elle aussi épatante).
Et puis Dieu Tout-Puissant, aussi. Dieu qu'on dirait sorti tout droit du film « La vérité si je mens »...
C'est Nicolas Lumbreras en personne qui s'y colle, impayable sur son nuage motorisé au pot d'échappement italien défectueux.


Ils incarneront bien d'autres rôles, et ce dans des situations souvent complètement déjantées.
Ces six-là maîtrisent parfaitement tous les rouages comiques de la comédie.


Mais ils ne font pas que jouer !
Tous sont des musiciens et chanteurs accomplis.
Le spectacle est truffé en effet de chansons elles aussi hilarantes, avec des paroles qui font fonctionner nos zygomatiques à plein régime.


L'une de ces chansons, pourtant, diffère des autres.
Emmanuelle Bougerol (Molière de la révélation théâtrale 2005) va interpréter de façon remarquable (oui, je pèse cet épithète) une sublime chanson espagnole « Sola ».
Elle m'a alors subjugué. On sent une très solide formation, avec une sacrée technique.
Je donnerais très cher pour disposer de l'enregistrement de ce qu'elle nous a fait entendre hier soir.
Elle est bouleversante, au milieu de cet océan de rires. Quel talent, Melle Bougerol !

Alors évidemment, des « 
coincés du cou », des « urineurs-froid » m'objecteront que parfois, on est au dessous de la ceinture, dans un registre légèrement scato, un peu outrancier.
Et alors ?
A ceux-là, je leur conseille de relire certains textes de mystères médiévaux, certains fabliaux de la même époque, je leur conseille de se replonger dans Villon, Rabelais, sans oublier certaines pièces de jeunesse de Carlo Goldoni...
Et on en reparle !

Les situations proposées dans cette pièce ne font après-tout que décrire avec talent notre pauvre condition humaine, ni plus, ni moins. Du moment que l'on éclate de rire, il faut s'amuser de tout !


Ici, c'est le cas, pas un seul instant de répit ! La mise en scène ne laisse aucun temps mort, ces quatre-vingt-dix minutes passent à toute allure.

Je n'aurai garde d'oublier de mentionner les très beaux costumes de Chloé Boutry et le très astucieux décor de Juliette Azzopardi (je vous laisse découvrir...)

Venez donc lâcher prise, venez oublier le triste quotidien, venez vous esclaffer à suivre les aventures de ces six-là.
Promis, vous ne le regretterez pas !

Vous reprendrez bien un petit morceau de Kouing Amann ?

Jean-Louis XIV
Jean-Louis XIV
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A
j'aime me promener sur votre blog. un bel univers. vous pouvez visiter mon blog (cliquez sur pseudo) à bientôt.
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