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Les douze travaux d'Hercule (ou presque)

(c) Photo Y.P. -

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Décidément, le Lucernaire semble se spécialiser dans le fait de proposer à son tout jeune public des spectacles qui prennent les enfants pour des êtres doués de raison, et non pas des idiots décérébrés...
Les futurs grands spectateurs de demain, quoi !...


Cette nouvelle pièce, « Les douze travaux d'Hercule (ou presque) » fait partie de ces spectacles-là, ceux-là mêmes qui font confiance à l'intelligence juvénile.


Sous la plume très alerte d'Alexis Consolato et Sarah Gabrielle, vont revivre en chair et en os devant nos yeux ébahis Hercule, (le premier super-héros, en quelque sorte...), le roi de l'Argolide Eurysthée, la déesse Héra, (très barbue, en l'occurence...), le jeune Thésée, sans oublier le taureau crétois de Minos, l'un des oiseaux du lac Stymphale et le célèbre et tricéphale Cerbère.


Ce trépidant spectacle est formidable de drôlerie, de trouvailles scénaristiques et dramaturgiques, épatant de jeux de mots, à-peu-près et autres calembours, sans oublier les formules plus ou moins définitives, à base parfois de gnocchis...


J'ai énormément ri, et je n'étais certes pas le seul, que ce soient les petits ou les accompagnants un peu plus grands...


Nous sommes ici à un carrefour artistique de chemins empruntés par les Monthy Python, les Branquignols et les Nuls.

Du rythme, de l'humour ravageur en permanence et des situations parfois surréalistes et drôlissimes.
 

Ah oui ! Il s'en donne du mal, Hercule !


Alexis Consolato, le co-auteur, joue ce demi-dieu.
Trapu, charpenté, sanglé dans son armure de cuir bouilli, un mince collier de barbe, il est parfait ! (Il m'a fait penser au Khal Drogo de Game of Thrones !)

 

Le comédien est une sorte de matamore bravache, qui va finir par comprendre que dans la vie, la force et la castagne ne sont pas forcément la panacée !
Car ici, non seulement la compagnie du Théâtre Mordoré divertit les têtes plus ou moins blondes, mais elle leur distille également sans y avoir l'air d'y toucher un vrai message humaniste.


Grâce à Thésée, nous allons comprendre en effet que l'intelligence, la pensée et la réflexion sont tout aussi (sinon plus) importants.


Ce Thésée est incarné par la jeune comédienne suisse Joëlle Lüthi, toute en grâce et légèreté.
La comédienne est virevoltante, spirituelle et elle aussi nous fait beaucoup rire avec sa spontanéité et ses réparties.


Jacques Courtès est quant à lui, Héra. La déesse. (Oui oui, vous avez bien lu.)
Un rôle (de composition...) magnifique. Quelle présence, quelle force comique émanent du comédien !
Ce sera lui le préposé aux rôles de méchants de la pièce, ainsi qu'à celui du précepteur de Thésée, sorte de croisement entre Dumbledore et le Père Fouras ivre, toutes proportions gardées...


Alexandre Levasseur, cheveux bouclés et barbe fournie (honte à moi, j'ai pensé à Carlos, embonpoint en moins. Carlos, le fils Dolto, pas le terroriste...), Alexandre Levasseur, donc, est Eurysthée.

Nous sommes en présence d'un personnage-baudruche, imbu de lui-même, suffisant mais pleutre fini, s'enchapeautant parfois.... d'un aquarium. Si si...

Une interprétation très réussie.

Je n'aurai garde d'oublier de faire mention des très beaux costumes que l'on doit à Alice Touvet. C'est vraiment de la belle ouvrage, avec beaucoup de goût, d'invention et de sûreté artistiques.

On l'aura compris, j'ai passé un excellent moment, entouré de jeunes gens qui comme moi ne boudaient pas leur plaisir.
Même si vous n'avez pas d'enfants ou de petits enfants, allez donc faire un tour au Lucernaire, un de ces mercredis après-midi prochains.

Vous ne le regretterez assurément pas !

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