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Macha Gharibian en concert au Tourcoing jazz festival

© Photo Y.P.

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Macha Gharibian. La grâce !

Oui, avec ce premier concert du festival de jazz de Tourcoing, Macha Gharibian a plongé les spectateurs de la Maison Folie espace d’Havré dans un véritable moment de grâce.
L’un de ces concerts qui, par les temps qui courent, vous font beaucoup de bien.

Un concert intimiste, épuré, dans une formule trio, et ce, pour la première fois sur scène.
Macha Gharibian, que les fidèles lecteurs de ce site ont déjà rencontrée à l’Athénée, au cours du spectacle de Simon Abkarian Hélène après la chute, ou encore à l’Astrada de Marciac avec Sarah Lenka, Macha Gharibian donc, nous présentait son dernier album en date, Phenomenal Women, en version « acoustique », sans batteur ni bassiste.

© Photo Y.P.

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Hier, c’étaient donc les voix qui étaient mises en valeur.
La sienne évidemment, mais également celles de la musicienne suisse Lea Maria Fries et de sa camarade suédoise Linda Oláh.
Trois voix qui vont nous emmener loin. Très loin.
Un voyage musical passionnant, délicat, éthéré, un
périple artistique évoquant les racines, la fraternité, l’amour, aussi.
Voyage géographique, voyage intérieur.

Les femmes.
Phenomenal Women est avant tout un poème de la poète, romancière, dramaturge et militante des droits Afro-américains Maya Angelou. Nous l’entendrons, ce poème.
Des femmes qui vont nous chanter les femmes.


Mesdemoiselles Fries et Olah pénètrent sur scène.
Un son un peu sourd, un bourdon grave, était diffusé dans la salle depuis quelques minutes déjà.
Les deux s’emparent de leurs machines électroniques et lancent des sons un peu étranges. Des sons d’ailleurs.
Bruits blancs plus ou moins colorés...

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Et puis Macha Gharibian s’assied devant le clavier de son piano.
De sa voix pure, claire, à la tessiture impressionnante, elle entame
Ya dirati, une puissante mélopée en arabe, « mon pays », une reprise hommage à la chanteuse syrienne Amsahan, morte tragiquement à 31 ans.

Et nous de ressentir une puissante émotion.
Cette voix, et ces quelques accords au piano nous bouleversent, nous sommes cueillis d’entrée de jeu par la force et la délicatesse oxymoriques de ce que nous entendons.

Les mots s’envolent, les volutes musicales s’élèvent dans la salle, les notes résonnent en nous.
C’est d’une beauté rare. 

© Photo Y.P.

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Tout le concert sera à l’image de ce premier titre, dans une rigueur toute poétique, dans un foisonnement vocal subtil, magnifique et délicat, d’une précision technique admirable.

Les trois voix vont nous procurer beaucoup de bonheur et de plaisir.
Quelle cohésion vocale, quelle pâte sonore, quelle maîtrise !
Les trois artistes, mises admirablement en valeur par le grand ingénieur du son Olivier Lude, (à qui un certain -M- doit tant…) nous ravissent et nous impressionnent.
Comment ne pas être sidéré, au sens noble du terme, par ce
sentiment de beauté

De grands moments nous attendent.

Nare Nare, Sari Siroun Yarn « piqués à mon père », nous dira Macha Gharibian.
Des chansons arméniennes, à la fois tristes et joyeuses, mélancoliques et sereines.

L’amour, encore et toujours, celui qui rend heureux, vous transportant sur un océan de nuages immaculés, ou celui, plus compliqué, comme dans la chanson
Yare Martou Yara Gouda : « J’aurais préféré tomber dans un désert plutôt que tomber amoureux »…

Une petite ritournelle sifflée, au rythme chaloupé,
Mana mana. Avec tout plein de double-croches que nous aussi devrons chanter, avec plus ou moins de réussite.
Sur scène, les trois artistes s’amusent, c’est évident. La complicité permanente est là, évidente.

Macha Gharibian nous démontre une nouvelle fois ses talents pianistiques.
Une solide technique, un toucher à la fois
précis délié et puissant sont là, et bien là.

© Photo Y.P.

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Voici un autre hommage. Bouleversant.
Hermeto Pascoal, le musicien brésilien protéiforme, récemment disparu.
Voici
Sao Jorge, rebaptisé pour l’occasion Sao Jorgina. Les femmes, je vous le rappelle !
Les vocalises dans les extrêmes aigus de Mesdemoiselles Fries et Oláh nous procurent bien des frissons.

Nobreza, la reprise du chanteur brésilien Djavan. Une rencontre entre deux hommes.
Oui, ce concert et cet album vont véritablement, 
eux, à la rencontre du monde.

Survoler la lune, Petite Zibeline.
Des chansons en Français, avec encore ces chœurs de trois voix féminines magnifiques, dans une osmose totale, formant un ensemble musical d’une cohérence parfaite. 

© Photo Y.P.

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On termine avec Celebrate et Phenomenal Women, le titre éponyme, la célébration de ces femmes engagées, fières, combatantes et combatives, à l’image de Maya Angelou.

Les trois musiciennes seront ovationnées, le public se lève. Quoi de plus normal !

Elles devront revenir deux fois sur le plateau, avec notamment une magnifique chanson Anoushes, destiné aux « petites filles » : Ecoute ce qui te fait rêver !

N
ous aussi, durant cette heure et demie, nous aurons écouté et rêvé, voguant sur la douce et poignante vague musicale des chansons de Macha Gharibian.

La grâce, vous dis-je ! 

© Photo Y.P.

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