8 Octobre 2025
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Voyage voyage…
Il est des voyages géographiques qui sont surtout des voyages intérieurs.
Pauline Caupenne nous invite à un tel voyage.
Elle peut nous en parler en connaissance de cause : c’est le sien. C’est son histoire.
La comédienne nous propose donc dans cette autofiction de nous raconter ses propres aventures dans ce pays fascinant qu’est l’Inde.
A 20 ans, Pauline décide de tout quitter. La France, sa famille, ses études…
Partir. Ailleurs. Loin.
Une sorte de quête identitaire, se chercher soi-même et espérer donner du sens à sa vie.
Le hasard, le destin, (les Dieux et Déesses Vishnu, Brahma, Saraswati et Lakshmi réunis ? ) vont lui faire rencontrer une agent artistique.
Elle la fait poser pour des marques de bières et de lessive, puis lui fait tourner des publicités et des séries.
Ce qui devait arriver arriva.
On sait que le cinéma indien est le cinéma le plus productif au monde, avec quelque mille films tournés par an.
Voici que Pauline réussit un casting : elle tourne donc dans un film Tollywood.
Tollywood ? Oui, oui, Tollywood. తెలుగు సినీపరిశ్రమ, dans la langue Telougou.
Le mot est la contraction du cinéma Telougou et Hollywood.
Tollywwod, c’est le cinéma tourné dans la grande ville de Hyderabad, capitale de l’état indien du Telengana.
Le film intitulé Viahri, réalisé par R.Tulasi Kumar dure un peu plus de quatre heures, et Pauline, rabaptisée Polin Misha, devient une actrice en vue.
De nouveaux contrats sont en vue, mais voilà…
L’exil suffit-il à se réinventer ?
Dans ce spectacle d’une grande fraîcheur, avec beaucoup plus de fond qu’il n’y pourrait paraître au premier abord, Pauline Caupenne nous entraîne dans cette quête et ce voyage initiatique.
Ici, il est également question de s’interroger sur la place de l’Autre en « terre étrangère », de ce que l’exil voulu ou forcé implique en terme de positionnement sociétal.
Quel regard portent alors les citoyens d’un pays sur ceux qui arrivent chez eux ?
Le thème n’a jamais été autant d’actualité, provoquant ici et là (suivez mon regard du côté vendéen…) des débats souvent outranciers…
Et puis des problématiques sociétales indiennes sont également abordées.
Dans un pays où des maris jaloux défigurent encore leur épouse, la place des femmes dans la société indienne, mais si des progrès ont été réalisés, est encore un sujet préoccupant.
Le travail des enfants, le rappel du système de castes, encore présent, ces thèmes sont aussi évoqués.
De noir sobrement vêtue, la comédienne joue bien entendu son propre rôle, mais elle va interpréter également une foultitude d’autres personnages, avec pour seul accessoire un petit flight-case sur roulettes.
La comédienne excelle à passer de l’un à l’autre, ses parents, l’agent artistique, un réalisateur plutôt entreprenant, une prof de yoga, j’en passe et non des moindres.
La mise en scène de Grégoire Leprince-Ringuet est vive, rythmée, sans aucun temps mort.
Mademoiselle Caupenne investit le plateau avec une présence et un charisme indéniables.
A jardin, une sorte de petit autel avec des représentations des principaux Dieux évoqués un peu plus haut, à cour un petit carnet qui servira au cours de la représentation. Je vous laisse découvrir.
Au lointain, seront projetés des extraits du film Viahri.
Ces projections provoquent en nous une sidération, au sens noble du terme.
Nos avons du mal à croire que les deux comédiennes, celle du plateau, et celle qui se baigne dans l’océan indien, ne sont qu’une seule et même personne.
Et pourtant, c’est le cas.
Pauline Caupenne danseuse.
Sur la chorégraphie de Georgia Ives et la création sonore et musicale de Elsa Daynac, la comédienne nous ravit en nous démontrant son talent, dans des danses inspirées de la tradition indienne, avec ou sans Sari pour accessoire.
On sort de ce spectacle intelligent au possible sur un petit nuage de bonheur, conscients d’avoir assisté à un spectacle rare, à la fois témoignage d’une expérience vécue, et seul en scène maîtrisé de bout en bout, emmené par une comédienne on ne peut plus investie portant haut et fort son propre texte.
Et l'on n'oublie pas : l'important, dans le yoga, c'est d'aligner le périnée et le haut du crâne !
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Vihari review. Vihari Telugu movie review, story, rating - IndiaGlitz.com
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