23 Septembre 2025
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Margot, Marinette, Hélène, Jeanne, sans oublier Fernande...
Et Georges !
Nicolas Natkin a concocté l’un de ces spectacles qui vous font chaud au cœur et qui vous font beaucoup de bien, l’un de ces spectacles qui vous permettent de retrouver des œuvres définitivement inscrites à notre patrimoine culturel commun.
Et par la même occasion de vous faire sentir que vous appartenez à une communauté d’amoureux des mots.
Oui, les chansons de Georges Brassens seront pour lui le prétexte à la création d’un vibrant hommage au chanteur-poète sétois.
Celui qui en trois minutes savait brosser de formidables et intenses portraits, l’amoureux des mots qui sous couvert de textes et de musiques "simples" seulement en apparence nous faisait rire et réfléchir, en nous parlant de nous, en nous confrontant à notre petite humanité, et nous en parlant de respect sous toutes ses formes envers.
Les mots !
Voici bien ce qui a poussé Nicolas Natkin à créer ce spectacle. En effet, ici, il ne sera pas seulement question d’un simple concert-hommage.
Non. C’est bien plus que cela.
Le chanteur-guitariste-auteur s’est plongé dans les interviews, dans les principaux articles, et surtout dans l’importante littérature consacrée au grand Georges, à commencer par ce livre essentiel qu’est Brassens, homme libre, de Jacques Vassal, dont la toute nouvelle édition est sortie le 17 avril dernier, avec une préface de François Morel.
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Ce sont ces mots qui seront le fil conducteur de cette heure et trente minutes.
Quatre-vingt-dix minutes pour nous rappeler, encore et toujours, l’importance des mots.
Nicolas Natkin va les dire, les faire siens.
Ici, le « je » sera souvent prépondérant. Il adopte la perspective du récit narratif.
Brassens se raconte, se livre, se confie, également. Nous sommes alors au plus près des mécanismes de création des chansons, nous saisissons en quelque sorte ce qui faisait avancer Brassens, pour reprendre une locution verbale en vogue.
Des images d’archives en noir et blanc, ou en couleur pour les dernières, permettent de mettre en perspective le spectacle, et de « voir » en chair et en os celui à qui on rend hommage.
C’est Philippe Nicaud, bien connu des lecteurs de ce sites, notamment pour sa formidable adaptation de Macbeth, qui assure la mise en scène.
L’une des grandes réussites de ce spectacle est en effet la manière d’avoir lié entre elles toutes les chansons qui seront interprétées.
Tout va couler de source, avec humour et passion. On sent en effet en permanence la passion qui anime le plateau.
Tout est fluide, sans temps mort, avec beaucoup de rythme.
Les extraits de textes, particulièrement judicieux, alternent avec les grands « tubes » du papa des demoiselles évoquées dans la première ligne du papier.
Des citations de célébrissimes tirades théâtrales viennent nous dire également l’amour des mots, le fil rouge de la soirée. (Je vous laisse découvrir...)
Car évidemment, cet hommage est musical. Comment pourrait-il en être autrement, je vous le demande un peu...
Sur scène, Nicolas Natkin a recréé le trio originel Brassens/Nicolas/Favreau.
Mauro Talma à la guitare solo, ainsi que Stéphane Caroubi à la contrebasse jouent avec le guitariste/chanteur. (Je rappelle combien je déteste le verbe « accompagner »…)
Une cohésion parfaite règne entre les trois (très bons) musiciens, dont on mesure en permanence combien ils prennent du plaisir à jouer ensemble ces célèbres chansons.
Pour swinguer, ça va swinguer.
C’est l’occasion de se rendre encore et toujours combien la musique de Brassens est influencée par le jazz. Brassens, l’amateur fou de Ray Ventura et de Trénet, eux-mêmes grands jazzophiles.
Faut-il s’étonner qu’un certain Sydney Bechet ait repris avec son alto La cane de Jeanne ?
Faut-il s’étonner que bien des guitaristes de jazz manouche reprennent Brassens ?
Bien entendu, le chanteur s’est approprié les chansons. Il était hors de question de vouloir « singer » Brassens. Impossible et tellement non-souhaitable….
De sa voix claire, à la justesse irréprochable, il reprend ces refrains pour notre plus grand plaisir.
Parfois, ses camarades de jeu se transforment en choristes.
Tout comme les trois transforment l’un des titres les plus connus en un très beau blues.
L’humour est aussi au rendez-vous.
Des interactions entre les trois artistes, des chansons issues d’autres répertoires viennent pimenter le spectacle (n’est-ce pas, Julio?), avec beaucoup d’à-propos.
On sort de la Scène parisienne sur un petit nuage, alors que sur un autre nous regarde probablement Georges, toujours en train de rire et discuter avec ses potes Jacques et Léo…
Il faut assister à ce spectacle évoquant de façon particulièrement réussie les mots de Brassens.
Un magnifique moment littéraire, poétique et musical !
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Pour rester sur le thème de ce spectacle, je ne saurais trop vous conseiller de regarder le très beau documentaire qu'a réalisé Sandrine Dumarais, intitulé Le regard de Georges Brassens.
Nb : L'excellent Akim Omiri ne fait pas partie du spectacle.
Sa photo est automatiquement associée au lien proposé par La scène parisienne, pour les enregistrements de son émission La Riposte, sur Radio Nova.
Qu'on se le dise....
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Après tant d'années à fredonner ses chansons, je me suis plongé dans les interviews, les écrits et les pensées de Georges Brassens. Peu à peu, un fil s'est tissé, non pas pour raconter sa v...
https://www.lasceneparisienne.com/spectacle/brassens-lamour-des-mots/