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Stochelo & Mozes Rosenberg trio en concert au Nice Jazz Festival - « The songs of Charlie Chaplin... and more! »

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Roms, uniques sujets de nos applaudissements !

Vous étiez au courant, Vous ?
Vous saviez que Charlie Chaplin avait du sang manouche dans les veines, que le génial créateur du personnage de Charlot avait des origines tsiganes ?

Moi non.
Il aura fallu ce concert des frères Rosenberg pour prendre connaissance de ce documentaire de Carmen Chaplin, sorti l’an dernier et mettant l’accent sur les origines roms de son grand-père.

Au cours de la production de ce film intitulé « The spirit of the Tramp », l’esprit du vagabond, Michaël Chaplin, devait demander à Stochelo Rosenberg de composer un morceau qui figurerait sur la bande originale. Ce qui fut fait.


D’où le tout nouveau projet musical de celui qui est assurément le plus grand guitariste manouche actuel, celui qui continue de porter infatigablement l’héritage de Django Reinhardt, celui qui s’est produit sur les plus grandes scènes mondiales, y compris au prestigieux Carnegie Hall.

 

Il sera donc question ce soir d’interpréter des œuvres composées par Charlie Chaplin, qui, comme chacun sait, n’était pas « que » l’immense scénariste, comédien, réalisateur, producteur de ses films, mais était également un compositeur des plus talentueux.

C’est encore et toujours en trio, la forme qu’il affectionne particulièrement depuis de nombreuses années, que Stochelo Rosenberg se produit.
A ses côtés le petit frère, Mozes, de seize ans le cadet, et Matheus Nicolaiewsky à la contrebasse.


Tout commence avec This is my song, de Chaplin.
Et nous autres spectateurs du Théâtre de Verdure du Nice Jazz Festival d’être immédiatement subjugués…
La grâce, la délicatesse émanent immédiatement de cette musique.

Le talent, la technique, la virtuosité, de cette adaptation manouche du titre nous embarquent chacun sur un petit nuage.

Comment ne pas être par transporté par ces deux frères-là, qui ne cherchent en aucune façon à donner dans la démonstration, à nous jeter de la poudre aux yeux ?
Ici, il sera question de jouer, tout naturellement, sans chercher à convaincre un public de toute façon déjà convaincu depuis bien longtemps. Nous sommes bien au-delà de cette dimension-là…

© Photo Y.P. -

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Stochelo, qui ne sait ni lire ni écrire la musique, nous démontre très vite le lyrisme de son jeu. Ici, les doigts courent « naturellement » sur le manche de sa guitare. Comme un sentiment d’évidence, comme s’il était hors de question de faire autrement. Parce que jouer représente un besoin naturel.

Mozes lui aussi va nous donner ce sentiment-là.
S’il commence en assurant la « pompe » rythmique, il prendra lui aussi sa part de solos et d’improvisations.
Ce sera notamment le cas sur le deuxième titre, la célèbre chanson du film
Limelight, Les feux de la rampe.

Fascinants, les passages de relais entre les deux frères, sur un seul petit regard… Ces deux-là s’entendent comme larrons en foire, et l’on ressent cette cohésion familiale viscérale.
L’articulation thèmes et solos est fascinante.


Le swing est intense, profond, et pour tout dire jubilatoire.
Ici, il est impossible de ne pas avoir envie de bouger de taper du pied en mesure, en accompagnant ce rythme caractéristique de la musique manouche.

© Photo Y.P. -

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Une composition de Stochelo, My song, nous embarque dans ce swing-là, avec des walking-bass impressionnantes du contrebassiste, autre virtuose. (Pour jouer avec les deux guitaristes, je vous prie de croire que le niveau est élevé...)

L’humour sera également de la partie.
La façon qu’a Stochelo Rosenberg de présenter la composition de Mozes,
Flaming toasts, cette façon est très drôle…
Une histoire d’hôtel évacué en raison de toasts trop grillés. On imagine bien la scène...

Le morceau procède d’une marche d’harmonie caractéristique, la célèbre cadence "automnale", qu’on peut retrouver
dans Les feuilles mortes, ou The fox, (vous savez, la lingerie Dim…) de Lalo Schifrin, récemment disparu…
Un autre grand moment du concert…

Avec
Gypsy, voici un magnifique morceau à trois temps, une valse lumineuse, qui laissera la place au swing tsigane pour mieux revenir en guise de conclusion.

© Photo Y.P. -

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Nous ferons connaissance avec la famille Rosenberg dans sa totalité, puisque Stochelo nous présente ses cinq frères, et surtout Sephora, l’unique sœur, pour qui il a composé un morceau éponyme, que les trois musiciens nous interprètent dans la foulée.
On imagine bien l’émotion de la p’tite sœur, recevant en cadeau cette sublime
bossa nova, avec ce thème tellement sensible, si émouvant.
U
ne nouvelle fois, les spectateurs mesurent avec émotion cette fraternité réelle entre les deux guitaristes. Ce qui se passe sur scène provoque un silence absolu dans les gradins de l’amphithéâtre de pierre.

Nuages. Comme une évidence. Le morceau manouche absolu, le titre-phare de Django.
Comment ne pas être ému en entendant la version des frères Rosenberg… Ah ! Ce tiré de corde sur la troisième note du refrain… C’est bouleversant…


Le concert se poursuivra avec Michael, un morceau dédié au fils Chaplin mentionné un peu plus haut, et Mencho, composé par Mozes pour son fils.
Un Funky Chaplin endiablé terminera le concert, évidemment trop tôt pour nous autres.

Nous, nous nous lèverons pour applaudir les trois musiciens, conscients que nous sommes d’avoir vécu un immense moment musical.
Ne les manquez surtout pas, si vos pas se dirigent très prochainement du côté de Marciac ! 

La
Grâce, vous dis-je ! 

© Photo Y.P. -

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