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Paul Lay et Eric Le Lann en concert au Sunset-Sunside

© Photo Y.P. -

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Pas de vacances pour les pianistes !
En tout cas, cet été 2025 sera des plus chargés pour Paul Lay ! Qu’on en juge, avec son agenda de ces deux mois !

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Celui qui nous avait enchanté voici deux années à l’Astrada de Marciac, en duo avec Géraldine Laurent pour un programme-hommage à Antonio Carlos Jobim, celui-ci avait invité hier le trompettiste Eric Le Lann pour un concert des plus enthousiasmants.--
C'était ici :

https://delacouraujardin.over-blog.com/2023/07/geraldine-laurent-et-paul-lay-en-concert-a-l-astrada/jazz-in-marciac.html

Paul Lay, le pianiste polymorphe, le musicien aux multiples facettes.
Élu « artiste instrumental » aux Victoires du Jazz en 2020, le pianiste fait partie des grandes « pointures françaises » du piano, un pianiste reconnu à l’étranger.

Faut-il rappeler qu’il a obtenu de multiples récompenses aux concours les plus prestigieux : Prix de Soliste du Concours de la Défense, Concours de Piano-Jazz de Moscou, Concours Martial Solal, Concours de Montreux, Prix de l’Académie Charles Cros avec son deuxième album « Mikado», Prix Django Reinhardt de l’Académie du jazz.

© Photo Y.P. -

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Par ailleurs, c’est un musicien qui aime particulièrement jouer avec les autres, et notamment en duo.
Paul Lay et Eric Le Lann se connaissant bien, pour avoir déjà travaillé en commun sur deux albums.
En 2018, les deux sortaient Thanks a million, un album consacré au jazz de Louis Armstrong.

Comme un retour aux sources du jazz, comme un pèlerinage chez le grand Satchmo.
Pas courant, un duo piano-trompette, au passage...

En 2015, les deux musiciens s’étaient déjà rencontrés.
Dans son Life on Mars, Aric Le Lann jouait avec le pianiste, ainsi que Sylvain Romano à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie.

© Photo Y.P. -

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Tout ça pour dire que les deux musiciens d’hier soir s’apprécient énormément.
La différence d’âge n’a aucune importance, qu’on ne s’y trompe pas, bien au contraire !
Ici, ce qui compte, c’est jouer. Ensemble.
Partager des émotions, et les faire partager, ces émotions, au public du célèbre club parisien.

De grands moments musicaux nous attendent, avec bien entendu des titres extraits des albums sus-cités.

Et nous d’être admiratifs devant la complicité, la manière d’être en totale osmose, en complète cohésion de ces deux-là.

La relecture des standards est particulièrement élégante.
Le discours musical personnel des deux musiciens est au service d’un seul objectif : faire émerger l’âme de ces morceaux plus ou moins connus, et d’en tirer des réappropriations à la fois originales et pertinentes.
On ne peut qu’être sidéré, au sens noble du terme, par la finesse et la qualité des arrangements qui nous emmènent sur des paysages musicaux on ne peut plus intéressants.

C’est bien entendu Eric Le Lann qui exposera la grande majorité des thèmes. Son discours est d’une subtilité de tous les instants, avec une capacité assez singulière à jouer dans les extrémités de l’ambitus de l’instrument.
Celui qui a produit l’un des plus beaux disques du jazz hexagonal (c’était Night Bird, en 1983) nous prouve encore et toujours sa maîtrise et sa virtuosité.

Mack the Knife, le célébrissime « tube » Kurt Weill, fera partie de ces relectures tout à fait passionnantes.
Ici, nous voici dans une version au tempo lent. La trompette est bouchée.
Les notes du piano jouées avec une certaine force et parfois des dissonances complètement assumées contrastent avec la douceur et la suavité du thème.
Nous retenons notre respiration devant tant de beauté musicale.

© Photo Y.P. -

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Les deux artistes se partagent thèmes et improvisations de façon magistrale.
C’est un vrai bonheur de les voir se lancer un petit coup d’œil, d’esquisser un petit sourire, pour se renvoyer la balle, pour terminer une impro et reprendre le thème.
Du grand art.

Bien entendu, les deux nous joueront leurs propres compositions.
J’ai particulièrement apprécié le morceau du trompettiste intitulé C’est la nuit Lola.
Il expose un thème qui m’a fait penser à Georges Brassens, une petite ritournelle, en apparence toute simple (en apparence, seulement…), que les deux musiciens vont exploiter de manière saisissante.

Deux autres titres retiendront particulièrement l’attention des spectateurs.
Le I fall in love too easily, de Jule Styne, popularisé par Chet Baker, et le célèbre Well, You Needn't, du grand Thelonius Monk.
Chacun défend “son” instrument,
sa chapelle, tout en construisant une progression commune rigoureuse et réjouissante.

 

© Photo Y.P. -

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Paul Lay et Eric Le Lann seront très copieusement applaudis.
Comment pourrait-il en être autrement ?

Nous sortirons du Sunset-Side la tête, le cœur et l’âme pleins de notes bleues.

Ne manquez pas par ailleurs d’aller découvrir, si ce n’est déjà fait, le dernier album en date du pianiste.
Un album consacré à une appropriation de l’Odyssée, le périple d’Ulysse raconté par Homère.

© Photo Y.P. -

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