14 Juin 2025
Youpi !
Le cri de guerre est lancé, le concert peut commencer.
Nouvelle tournée pour Thomas Dutronc, une tournée qui prolonge la sortie récente de son dernier album en date intitulé Il n’est jamais trop tard.
Bienvenue donc à la Guingette Manouche où nous a donné rendez-vous celui dont on se souvient de ses passionnants duos, avec notamment Bill Gibbons, You Sun Nah ou encore Jeff Goldblum, dans l’album Frenchy, celui qui jouait encore tout récemment avec son Jacques de père.
Tout commence avec Katmandou. Un ton qui s’éloigne un peu du jazz manouche traditionnel des débuts.
Ce dernier album explore en effet des registres un peu différents, s’ouvrant à d’autres styles musicaux et d’autres propos, « des histoires de ruptures » nous dira le chanteur-guitariste.
Bien entendu, un premier solo de sa part nous rappelle, s’il en était encore besoin, le talent de Thomas Dutronc.
L’horoscope. Paroles d’Antoine Laurain.
L’occasion de retrouver deux immenses jazzmen francophones qui vont nous régaler chacun leur tour, Éric Légnini, pianiste et directeur musical de la tournée et l’immense Rocky Gresset à la guitare manouche.
Et nous de savourer chaque note jouée de ces deux premiers moments de grande virtuosité.
Le concert se poursuit avec T’étais belle ce dimanche, avec l’entrée en piste d’une autre virtuose, Aurore Voilqué au violon.
Elle aussi va nous ravir, encore et toujours, de son appropriation personnelle du jazz manouche. Impossible de ne pas penser au grand Stéphane !
Des ronds dans l’eau. Ou comment rendre un magnifique hommage à François Hardy qui chantait Pierre Barouh. Une version toute intimiste, voix-piano qui procure bien des émotions.
C’est alors le moment de se retrouver derrière un petit guéridon où attendaient sagement une bouteille de rouge, des verres à pied ainsi qu’une carafe à décanter.
Éric Legnini est prié de s’occuper du service, alors que les titres s’enchaînent, en commençant par une reprise du célèbre Gentleman Cambrioleur, repris en chœur par tous les spectateurs.
« C’est le plus grand des voleurs, oui mais c’est un gentleman... »… Que de souvenirs….
Dans tes yeux, Je suis pas d’ici et Comme un manouche sans guitare, l’un des premiers « tubes » concluent ce moment intimiste du concert.
Voici venir ensuite un hommage à Aragon.
Un hommage très électro, très sonore et dense composé par David Chiron, l’un des deux autres guitaristes de l’équipe, avec Jérôme Ciosi.
Si l’on est d’abord un peu étonné par la rythmique de plomb assurée par Julien Herné à la basse et Maxime Zampieri à la batterie (rejoignant un groove samplé lancé par le pianiste), on comprend au bout d’un moment l’interprétation musclée des paroles « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ».
On continue avec Larguer les amours, qui, outre le calembour du titre, résonne un peu comme une chanson d’Indochine.
Et puis la chanson que tout le monde attendait, J’aime plus Paris qui fit véritablement connaître le prénom de l’artiste. Dans la famille Dutronc, il faudrait compter avec Thomas, et ce pour notre plus grand plaisir.
Il est temps de passer au rappel avec Demain, un titre presque disco.
Et surtout, Les frites bordel !
Les frites bordel !, un manifeste « politique » pour la réhabilitation du Gras, de la graisse, du saucisson, des plats caloriques, la choucroute, le couscous, les rillettes, j’en passe et non des moindres.
Et puis surtout, l’évocation, l’appel à la rescousse, l’invocation de la saucisse salvatrice, l’entité suprême qui rappelle le crédo désormais affiché de Thomas Dutronc, la seule valeur qui repose sur des choses authentiques : le Gras !!
On espère évidemment pour tous ceux atteints de cholestérol et de problèmes cardio-vasculaires, que tout ceci est à prendre au deuxième voire troisième ou quatrième degré !
Sous le chapiteau du Festival des Deux rivières, tout le monde est conscient d’avoir vécu un très joli moment musical, fait de talent et d’éclectisme stylistique.
Nous retrouverons Thomas Dutronc au tout prochain Festival Django Reinhardt à Fontainebleau pour une spéciale et très attendue carte blanche.
À suivre…
Youpi !