8 Juin 2025
Ce soir, elle sera la poubelle…
Une poubelle gros modèle alors ! Même qu’il faudra qu’elle aille demander de l’aide à un spectateur pour amener le container bleu sur le plateau du Centre National des Arts du Cirque, à Châlons sur Marne.
Elle, c’est… On ne connaît pas son nom, encore moins son prénom.
Avec son « kaddish » empli d’un fourbi assez phénoménal, de bouts de sacs, de ficelles, elle fait furieusement penser à Zézette, la célèbre SDF, dans le film Le Père Noël est une ordure.
C’est elle qui débarque sans crier gare.
La clown. A la recherche de Stek. Nous, nous ne comprenons pas l’objet de sa quête.
Elle a faim, elle veut manger ?
Nous n’allons pas tarder à comprendre.
Dès lors que le gros bac à ordures bleu aura fait son apparition.
Dans ce bac, qui remue…
La compagnie Intrépidus Squad nous propose un spectacle de clown à la fois « urbain » et trash.
Ou comment créer un chaos jubilatoire en quelques instants.
Intrépidus Squad, ce sont quatre commère et compères qui se sont connus étudiants au Centre municipal des Arts du Cirque le Lido à Toulouse.
Mario de Jésùs Barragàn Marinez est Mexicain, Ottavio Stazio Italien, Léo Morala Macias Français et Analia Vincent Ceppi est Uruguyenne.
Le spectacle Stek est avant tout une mise en abyme des relations entre les quatre personnages, les quatre clowns.
Ici, les quatre circassiens s’inspirent de leurs grands aînés, et revisitent le répertoire clownesque, avec notamment les chutes en cascade, les bagarres, les coups, avec parfois une bonne dose de violence assumée.
Mais Intrépidus Squad, c’est beaucoup plus.
L’idée est de se servir de cette poubelle, et différents accessoires « urbains », je vous laisse découvrir, afin de créer un véritable et jouissif chaos !
L’un de ces chaos furieux, frénétiques et drôles.
Au fond, ici, avec tout ces objets de récupération, à commencer par ce grand container bleu, nous sommes dans le monde de l’enfance : on dirait qu’on ferait ci, on dirait qu’on ferait ça... »
Les clowns eux ont bien compris qu’ils avaient le pouvoir de retomber dans cette enfance-là, et de nous faire retrouver la nôtre.
Les quatre ne ménagent ni leur peine, ni leur énergie. Règne en permanence cette impression de furie grotesque et burlesque.
Ils parviennent finalement à nous raconter une histoire, qui met en scène notamment la mort de l’un d’entre eux, une idée qu’il serait peut-être possible de pousser un peu plus loin, dans une déclinaison qui pourrait apporter un peu de subtilité au propos, alors que le passage témoigne d’une petite baisse de régime.
Le concept de « nouveau clown » est également mis en œuvre, avec du rap et du hip-hop, et un passage de jonglage avec une puis trois massues.
On passe un très bon et très joyeux moment avec Intrépidus Squad.
Les quatre artistes reçoivent une salve d’applaudissements très méritée.