Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La grande affabulation

© Photo Y.P.

© Photo Y.P.

© Photo Y.P.

© Photo Y.P.

Et le Prince se pinça.. Il avait du mal à réaliser que sa Princesse était si belle...

Oui, « c’était un temps tellement ancien que les téléphones étaient reliés à la terre par des grands fils... »

Salle Favart, quatre-vingt-trois jeunes membres de la Maîtrise populaire de l’Opéra Comique nous ont donné un délicieux spectacle, d’une fraîcheur, d’un humour, mais surtout d’une réussite et d’un talent de tous les instants.
L’un de ces spectacles qui vous remontent le moral et vous font sentir vivants lorsque vous sortez d’un théâtre.

Ou comment quatre-vingt-trois maîtrisiens âgés de 10 à 25 ans, des jeunes gens bien ancrés dans leur contemporanéité, se sont brillamment approprié la musique baroque et celle de compositeurs du XXème siècle.
Tel était le propos du metteur en scène et auteur du livret Benjamin Lazar de créer cette passerelle entre tous ces jeunes, et les œuvres du 16 et 17ème siècle.

© Photo Y.P.


Durant un peu plus d’une heure trente, nous allons assister à une passionnante appropriation d’airs et de chants choisis, qu’il s’agisse par exemple des œuvres de Guillaume Costeley (1530-1606), Roland de Lassus (1532-1594), Henry Purcell (1659-1695), Monteverdi (1557-1643), Claude Le Jeune (1528-1600), Clément Janequin (1485-155), ou bien des plus récents Benjamin Britten ou Terry Riley.

Au fond, il ne faut jamais oublier que même la musique baroque a été un jour une musique contemporaine.
Et nous allons nous en apercevoir, grâce à ces jeunes gens, qui vont l’interpréter avec une vitalité, une fougue et en même temps une délicatesse de tous les instants.

 


Il règne à chaque concert de la Maîtrise une joie, une envie manifeste de chanter, de danser, une ingénuité et une sorte d'espièglerie également qui ravissent le public en général et votre serviteur en particulier.


Ces gamins, plus ou moins âgés, sont à leur aise (c'est en tout cas l'impression qui ressort, même si le trac doit bien être là, quelque part...), on voit bien qu'ils s'amusent, on sent un vrai bonheur d'être sur scène, une envie de donner du plaisir, du bonheur, ainsi qu'un réel besoin de montrer ce qu'ils savent faire !

Et ce qu’ils savent faire est impressionnant.
Bien qu’évidemment centrée sur l’apprentissage vocal, la formation que reçoivent ces jeunes est multidisciplinaire.
Chant lyrique, donc, mais également danse et comédie, avec notamment la chorégraphe Gudrun Skamletz.

© Photo Y.P.


J’ai été particulièrement bluffé cette année par la magnifique cohésion du chœur, dirigé par Clara Brenier.
Dans ces pièces vocales pas si évidentes que cela à interpréter, les jeunes chanteurs nous offrent une formidable cohésion, ainsi qu’une pâte sonore qui pourrait servir d’exemple à certains…
il savent chanter, certes, ils savent également s’écouter les uns les autres !

Quelle chance pour eux de chanter avec l’excellent ensemble baroque Les cris de Paris, dirigé par Geoffroy Jourdain.
L’osmose est parfaite entre les artistes du plateau et ceux de la fosse d’orchestre, dotés d’instruments anciens.
Là aussi, on mesure combien la formation est poussée, et la pédagogie adaptée.

Le livret est articulé en cinq scènes.
Tout commence par une répétition de la Maîtrise, avec une jeune chanteuse inquiète. En proie à des cauchemars récurents, elle va être entraînée dans un monde féérique.
Nous découvrirons une assemblée de sorciers et d’oiseaux parleurs, penseurs et « murmureurs », puis dans une forêt mystérieuse où l’attente est très longue, nous découvrirons le beau chevalier au bois dormant, et puis tout se terminera dans un monde marin peuplé de monstres effrayants.

 

© Photo Y.P.
© Photo Y.P.


Le livret nous permet donc de découvrir des airs plus ou moins célèbres, interprétés avec enthousiasme, conviction et surtout grand talent.
Le tout s’articule avec fluidité et le rythme de tout ceci ne souffre d’aucun temps mort.

Les petits ont bien entendu pu compter sur les grands.
Les professionnels de la maison ont une nouvelle fois conçu une magnifique production.

Les décors que nous découvrons au fur et à mesure, ainsi que les costumes d’Adeline Caron, les très belles lumières de Christophe Naillet, fournissent un formidable écrin à ce spectacle.

© Photo Y.P.
© Photo Y.P.

En cette matinée à l’Opéra Comique, de nombreux élèves de primaire et de secondaire étaient dans la salle.
Je me suis évidemment joint à leur incroyable ovation finale, afin de saluer et surtout de remercier ces jeunes artistes.
Des jeunes artistes que nous retrouverons à n’en pas douter ici et là, dans quelques années, en tant que professionnels et ce sur des plateaux prestigieux.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article