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Les sentinelles

© Photo Y.P.

© Photo Y.P.

A deux, c’est souvent pas simple, à trois, ça se complique…

Madame B est en couple avec Madame C.
Madame A vit avec E, son HPI de fille de bientôt 12 ans.
Madame A tombe amoureuse de Madame C.
Tout ce petit monde féminin va finir par vivre ensemble, les trois adultes dans le même lit, même que Madame A ne veut absolument pas dormir à la place du milieu. (c'est quand même fou ce qu'on peut avoir de soucis dans la vie...)

Création donc à l’Opéra Comique de ces Sentinelles, cette œuvre de la compositrice Clara Olivares et de la librettiste Chloé Lechat, qui assure également la mise en scène.

Trois chanteuses et une comédienne irréprochables font ce qu’on leur a demandé de faire.
C’est pour elles qu’il faut aller voir cette création à Paris.

La mezzo Camille Schnoor, qu’on ne voit pas assez en France, est une Madame C qui régente son monde, c’est elle qui prend les devants et les décisions.
Avec sa voix ample et puissante, la soprano nous ravit.

Sylvie Brunet-Grupposo, autre mezzo-soprano, est elle aussi admirable en Madame B.
Quel dommage, ses interventions sont trop peu nombreuses !

Comment on aurait aimé les entendre beaucoup plus souvent en duo !

Quant à Anna-Catherine Gillet, elle campe cette mère avec beaucoup de conviction. Un air où elle crie de rage nous fait frissonner. On rit (un peu), lorsqu’elle fait la folle avec sa fille.

Il est dommage que la partition à la fois très (trop ?) tendue et finalement sans grand relief ne leur laisse pas plus de place. Leurs airs sont pratiquement systématiquement doublés musicalement en permanence.
C’est évident, les musiciens de l’Orchestre national de Bordeaux, tout comme leur cheffe Lucie Leguay font eux aussi sagement ce qu’on leur a demandé…

Et puis Noémie Develay-Ressiguier est E, l’enfant « intellectuellement précoce » en thérapie.
Elle aussi emporte pleinement notre adhésion, de par son jeu tout en intensité et son engagement irréprochable. Nous l’avions rencontrée récemment dans Les consolantes, écrit et mis en scène par Pauline Susini, et dans Banquet Capital, de Sylvain Creuzevault.
La comédienne emporte l’adhésion de tous, on aimerait tellement que son rôle fût davantage développé.

Quant aux messages de l’œuvre, on peut citer en vrac qu'il est dur d'être une comédienne (si si, c'est comme on vous le dit...), qu’il vaut mieux ne pas consommer de la cocaïne devant une enfant, qu’il ne faut pas la gaver cette enfant-là de n’importe quels médicaments, que la vie à trois n’est pas forcément simple, et que tout ceci peut avoir des conséquences potentiellement néfastes.

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