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Michel Fugain en concert à Bobino

© Photo Y.P. -

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Attention Mesdames et Messieurs,

Dans un instant, ça va continuer !

 

Oui, pour continuer, il continue !

Michel Fugain avait pourtant juré ses grands dieux, en 2013, que son  Projet Pluribus serait son dernier album.

Et puis, la passion fut la plus forte. Le trente-deuxième opus de sa carrière sortit fin 2024, onze ans plus tard.

Avec une tournée dans la foulée.

 

C’est donc ce nouvel album, La vie, l’amour, etc... qu’il est venu présenter dans l’une de ses salles fétiches, à savoir, Bobino.

En quelque soixante ans de carrière, il les a foulées plus d’une fois, les planches de ce mythique plateau !

 

C’est un fringant jeune homme qui pénètre à jardin, le micro à la main. La démarche seule ne laisse planer aucun doute : Michel est dans une forme éblouissante !

Bientôt rejoint à cour par son guitariste, il entame le premier tube, Chante.

 

Et pour chanter, il chante !

La voix est toujours là, immédiatement reconnaissable, claire et chaude comme au tout début. Une voix qui n’a pas pris une ride, que les années n’ont en rien altérée. Et pourtant, à l’issue de ce premier titre, il nous annonce que voici deux jours, il était encore aphone.

© Photo Y.P.

 

Durant un peu plus de deux heures, celui qui compte parmi les fleurons de la chanson française, va enthousiasmer tous les spectateurs. On ne peut qu’être captivé par l’énergie, la précision rythmique, le groove de celui qui fêtera en 2025 ses quatre-vingt-trois printemps.

Sans aucune aide numérique de quelque sorte que ce soit, sans prompteur, dans les tonalités et tempos d’origine, Michel Fugain reste Michel Fugain.

 

Si, lors de la dernière tournée, une dizaine de musiciens se trouvaient à ses côtés, c’est dans une forme plus resserrée qu’il se produit aujourd’hui devant nous. Quatre instrumentistes, les excellents Régis Sévignac à la basse, Enrico Mattioli à la batterie (que j’avais découvert aux côtés du trompettiste funk Boney Fields), Yvan Della Valle aux claviers et Bruno Caviglia à la guitare, ainsi que son épouse Sanda aux choeurs, jouent avec lui.

Et pour jouer, ça joue !

© Photo Y.P.

Dans des arrangements à la fois renouvelés et souvent sophistiqués, malgré tout fidèles à l’esprit Fugain, le groupe assure.

D’autant que l’ingénieur du son façade nous offre des conditions optimales d’écoute. On ne perd pas une miette des paroles, tout en savourant les moindres notes jouées. Du grand art et de la très belle ouvrage technique.

 

Il serait impossible pour le chanteur, sous peine d’être lynché en place publique, de passer outre certains tubes définitivement passés dans le panthéon de la chanson française.

Comment priver les fans de La belle histoire, Je n’aurai pas le temps, Fais comme l’oiseau, La fête ou encore Bravo Monsieur le Monde et autres titres qui ont émaillé sa longue et brillante carrière ?

Dès les premières notes des introductions, les applaudissements crépitent pour mieux chanter en chœur avec le créateur du Big Bazar.

 

À ce propos, Fugain reviendra, sans nostalgie, sereinement, avec lucidité, sur cette époque, voici cinquante ans, avec ses utopies, ses excès et cette joie de vivre, cette force de création, qui caractérisaient la jeune troupe.

En effet, durant tout le spectacle, il nous régalera d’anecdotes croustillantes, souvent très drôles, sans prétention aucune. Histoire de rappeler, souvent avec espièglerie, un parcours artistique qui aura marqué plusieurs générations.

 

Michel Fugain est avant tout un musicien. Cette musique qui a changé sa vie dès son plus jeune âge.

Il aura eu la chance de croiser la route de paroliers plus talentueux les uns que les autres. Il leur rend un juste hommage, pour ceux qui nous ont quittés, par l’intermédiaire de photos que présente Sanda. C’est ainsi que nous retrouverons notamment Pierre Delanoë ou encore Maurice Vidalin.

Dans la salle, l’un de ces grands amoureux des mots, Claude Lemesle, était présent.

© Photo Y.P.

 

Les nouvelles chansons sont elles aussi accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Ce sera notamment le cas de Les bourrins, Paris, ou encore la merveilleuse chanson Les chimères.

Il faut noter également que Cool, cool répond, bien des années après, à la chanson Bravo Monsieur le Monde. Et nous de constater qu’en matière d’écologie ou de fracture sociétale, rien n’a changé !

 

Un autre fil rouge de tout le show, c’est l’humour.

Michel Fugain n’a rien perdu de sa malice. Sur scène, on s’amuse énormément.

Piques complices avec les musiciens, clins d’œil rieurs à son épouse, autodérision jubilatoire, plaisanteries sur son âge, tout ceci nous fait beaucoup rire.

 

Un autre moment particulièrement réjouissant concernera la reprise très punk de Je n’aurai pas le temps. C’est très réussi.

Quant à l’anecdote concernant la rencontre avec un certain Robert Charlebois (on se souvient de la dernière prestation, elle aussi très réussie, du cheum québécois), cette anecdote nous est racontée de façon hilarante. Vous connaissiez, vous, la peur panique du vide de Robert ?

 

Ce spectacle est de ceux qui restent longtemps dans les esprits.

Il nous rappelle combien Michel Fugain a compté et continue de compter dans le monde de la chanson française.

Oui, on peut être populaire et exigeant.

On ne vend pas dix millions d’albums sans raison.

On ne dure pas soixante ans sur scène par hasard.

 

Cette tournée qui débute sera à coup sûr l’une des plus importantes de cette année.

Je pourrai dire : « J’y étais ! ».

Et nous de comprendre pourquoi le dernier titre du show s’intitule Pourquoi je chante.

© Photo Y.P.

© Photo Y.P.

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