Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Concerts parisiens à venir de Marion Rampal

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Si vous êtes parisien, ou tout du moins francilien, ne manquez pas d'aller applaudir Marion Rampal, qui donnera deux concerts très attendus.
Lors du premier, dans le cadre du Paris-Jazz-Club à Saint-Denis, elle se produira lors d'un set intimiste avec le pianiste Pierre-François Blanchard.
Ce sera le lundi 16 décembre prochain.


Puis, en janvier prochain, le 10 pour les amateurs de précision, elle viendra présenter à l'Athénée-Louis-Jouvet son concert consacré au dernier album en date "Oizel".
 

 

Voici ce que j'écrivais en octobre dernier, lors d'une rencontre avec la chanteuse au festival de jazz de Tourcoing.
Je terminais mon papier par "Un concert à ne pas manquer". Vous savez ce qu'il vous reste à faire !

-----------------------------

La grâce ! Encore et toujours la grâce !
Une nouvelle fois Marion Rampal a plongé une salle de fans de jazz dans un bonheur de tous les instants, présentant pour l’occasion son dernier album en date, Oizel.

Les fidèles lecteurs de ce site le savent : je fais partie des inconditionnels de la chanteuse, prix de l’Artiste vocale aux Victoire du Jazz 2022, que j’avais laissée cet été à Marciac, participant à un très bel hommage à Claude Nougaro concocté par Fred Pallem.

Oizel, donc.
L’oiseau qui s’envole sous la plume délicate et poétique d’une artiste inspirée qui continue de tracer son chemin avec une cohérence et une détermination parfaites.
Ici, pas de concession, aucune facilité tant entendues ici et là.
Sur le précédent album, Tissé, Marion Rampal terminait avec le titre Still a bird. Déjà.
L’oiseau symbole de liberté, l’oiseau chanteur, l’oiseau moqueur parfois (Elle est dotée d’un vrai sens de l’humour…), l’oiseau capable de voler tout seul, alors que nous autres pauvres êtres humains ne le pouvons pas.

La voici donc bien entourée par trois musiciens, des complices de longue date, Matthis Pascaud à la guitare, Simon Tailleu à la basse électrique et à la contrebasse, ainsi que Raphaël Chassin à la batterie.

Le spectacle commence avec A volé. Lui aussi extrait du précédent album. C’en était le premier titre.
Un titre empreint d’une douceur toute ternaire, propice à poser l’ambiance du concert.
Si l’oiseau chante au loin c’est moins que du drame

Où t’as volé? Où t’as volé?

Oh tu l’as pris mon coeur

Oh tu l’as volé !

© Photo Y.P.

Et nous de retrouver tout ce qui fait que je considère Marion Rampal comme l’une des plus importants "jazz-vocalist" de l’hexagone.
Un timbre on ne peut plus clair, un ambitus et une tessiture impressionnants, une technique vocale irréprochable de maîtrise vont nous plonger une nouvelle fois dans le plus grand des ravissements.

Ici, pas d’effets à la mode, pas de fausse sensualité, pas de salissures plus ou moins volontaires, pas de growl malvenu et superfétatoire : une impression de pureté domine en permanence.
Oui, la pureté d’un chant ensorcelant.
Mademoiselle Rampal nous embarque dans son monde avec une élégance toute personnelle, elle nous propose un voyage certes peut-être en altitude, en compagnie de ses oiseaux, mais un voyage surtout intérieur.

Oizeau suit, plus enlevé, avec une pulsation swing réjouissante.
Ce sera l’occasion pour Matthis Pascaud de nous régaler avec un premier solo, de sa guitare au son un peu saturé.
On retrouvera par la suite des moments où la distorsion de la guitare met en valeur la pureté du timbre de Mademoiselle Rampal. Comme un contraste, comme une complémentarité.

© Photo Y.P.


Une chanson de Bob Dylan suit : Don’t think twice. Raphäel Chassin s’empare de ses balais métalliques. Il a délaissé ses traditionnels balais-brosses. (si si…)
Simon Tailleu nous délecte lui aussi de son talent, avec notamment un solo comportant de délicats glissandi.
It’s allright !

 

Gare où va : Marion Rampal s’est emparée de sa guitare, la contrebasse est remplacée par la basse électrique.
Une chanson qui nous pose un question fondamentale, ainsi qu’un conseil avisé : "Gare où tu vas ma belle !"

Les mots
suivent.
Un titre très blues. Par certains aspects, Marion Rampal me fait penser à la regrettée Colette Magny, blueswoman française. Même si la voix est assez différente, on retrouve cette douce puissance, cette puissante douceur, cette urgence et ce besoin de nous les dire, ces mots-là.
« 
oui, c’est beau, les mots... »

Le concert se poursuit avec le premier titre de
Oizel : Tangobor.
La chanteuse nous captive avec cette chanson qui nous parle d’abandon, de limite, de figures un peu borderlines… Ca tangue au bord de la marge…
Ses notes, les volutes de sa voix, ses vocalises impressionnantes nous envoûtent.

Avec
Au jardin, elle nous parle de sa grand-mère Madeleine, celle qui lui a appris tant de choses.
La progression musicale du morceau est passionnante, la très jolie ballade du départ se colorant d’une force intense, notamment grâce à la guitare de Matthis Pascaud.

D’où l’on vient l’hiver, Canards, Coulemonde suivent.
Avec
Maudire, le bourdon à l’archet de Simon Tailleu et la distorsion de la guitare (dont le premier accord surprendra la chanteuse, qui réagira avec beaucoup d’humour) contrastent une nouvelle fois avec la voix si claire.

 

© Photo Y.P.

Summer of Songs nous rappelle que Melle Rampal voulait devenir chanteuse de rock, étant petite.
Une ryhmique très blue-grass nous donne envie de nous lever et danser.

Le dernier morceau arrive, trop tôt, bien entendu : Pendant que les champs brûlent, une reprise très habitée et ô combien d’actualité de Niagara.
Le public retient son souffle.
Nous voici invités à chanter une petite ligne mélodique, et nous ne nous en privons pas. Marion Rampal nous quittera d’ailleurs en nous laissant la chanter.

 

© Photo Y.P.

Une standing ovation s’organise. Quoi de plus normal.
Nous chanterons à nouveau avec
Calling the Forest.
Votre serviteur ne s’est pas fait prier.

Ce merveilleux concert aura donc été de ceux qui vous transportent ailleurs, dans un monde onirique et éthéré, avec la voix pour amie et guide.
Un monde dont on a bien besoin en ce moment.

Au risque de me répéter, Marion Rampal nous aura véritablement envoûté, tous autant que nous sommes, hier soir à Tourcoing.


Si vous êtes parisien, elle sera notamment au TGP St Denis le 16 décembre prochain, et se produira à l’Athénée-Louis-Jouvet le 10 janvier 2025.
Les autres dates figurent ici :

https://www.infoconcert.com/artiste/marion-rampal-34157/concerts.html

Qu’on se le dise !
Un concert à ne surtout pas manquer !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article