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Brigitte et le petit bal perdu

© Photo Y.P. - La signorina Nadia -

© Photo Y.P. - La signorina Nadia -

Brigitte, un prénom très à la mode…
Non ?

Cette Brigitte-là va nous entraîner dans son monde poétique à elle, fait de souvenirs, de nostalgie, de féérie.
Brigitte, c’est une vieille dame. Une artiste peintre. Elle se souvient…
En compagnie de son vieux chien, à la race assez indécise.

La rencontre avec son amoureux, dans l’Italie natale, le voyage à travers l’océan, direction probable Ellis Island, l’île accueillant les émigrés désireux de tenter leur chance chez l’Oncle Sam.

Nando et Maila nous proposent ce voyage durant un quart d’heure au cours d’un spectacle intimiste, onirique, dans lequel la grâce, le charme se disputent à la délicatesse.

Leur théâtre a la jauge la plus réduite que je connaisse : quatre spectateurs.
Et pour cause : il s’agit d’un tout petit théâtre, avec quatre ouvertures.
Il faut évidemment impérativement réserver.

 

© Photo Y.P. -


C’est Carlos Gardel, qui nous accueille avec dans une toute petite enceinte acoustique son célèbre tango « A media Luz ».
La lumière tamisée. Celle entre deux mondes. Celle ou tout devient possible.

Nous nous penchons dans la petite boîte, tout doucement, et nous découvrons un salon reconstitué de façon minutieuse, avec un luxe incroyable de détails.
Nous avons chaussé un casque, dans lequel nous pourrons écouter de douces valses, ainsi qu'un langoureux boléro.
Un lieu où l’on aimerait bien se trouver, partager un thé au jasmin avec cette mamie qui peint. Nous ignorons le sujet de la toile.

 

© photo Y.P. -


Soudain, la magie opère. Voici que des baleines, des cachalots apparaissent, un monde onirique surgit devant nos yeux ébahis.
Puis, dans un deuxième temps, les toiles murales disparaissent comme par enchantement, pour laisser la place à des ouvertures. Nous allons revivre avec elle sa jeunesse, nous allons partager ses souvenirs.

Tout ce monde onirique est mis en mouvement par une seule et unique manipulatrice.

C’est Nadia, avec son petit chapeau haut de forme sur la tête qui est chargée d’animer objets et personnages.

Ce qu’elle va réaliser représente une réelle performance artistique !
Elle manipule quantité de marionnettes et de figurines d’ombres chinoises en virtuose qu’elle est.
Quel talent, quelle dextérité !

 

© Photo Y.P. -


La poésie est là, la beauté également.
Tout ceci est d’une délicatesse et d’un charme absolus, avec quantité de petits événements tous plus délicieux les uns que les autres.

Bien entendu, en observant cette mamie revivre sa jeunesse, on ne peut s’empêcher de penser à la nôtre, à nos propres souvenirs.
L’empathie, l’effet miroir, la projection identitaire jouent à plein régime.

Le quart d’heure passe beaucoup trop vite, on ne peut que se redresser et quitter notre petit tabouret sous le charme, conscients d’avoir assisté à un spectacle rare.
Un spectacle qui fait du bien, qui peut réconcilier avec le genre humain.
Un spectacle nécessaire.

De ceux qu'il serait dommage de laisser aux seuls enfants.

J’allais oublier : nous saurons ce que peignait mamie Brigitte !

Bravissimo, Signorina Nadia !

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