27 Août 2024
Etoiles, mais pas des neiges.
Même au Grand-Bornant.
Avec ce spectacle intitulé « Aux étoiles », embarquement immédiat pour le monde interstellaire, grâce aux membres de la Compagnie Hirsute, qui vont nous attirer dans leurs rets cosmogoniques pour ne plus nous lâcher durant une heure entière.
Ces membres, en tenue d’astronautes, ou presque, nous les découvrons frontalement, dès lors que la scène s’éclaire tout subtilement.
Mathilde Sebald et Damien Gaumet nous font face, et commencent à entamer une petite chorégraphie, comme pour s’échauffer.
Soudain, la magie et la poésie opèrent : Mademoiselle Sebald s’élèvent dans les airs. Elle entre en lévitation, purement et simplement.
Avec beaucoup de grâce, dans des mouvements très poétiques, elle semble sortie dans l’espace.
Nous comprendrons un peu plus tard le comment…
Pour l’heure, nous voici véritablement dans l’espace, nous voici vraiment en état d’apesanteur.
Ces deux-là s’adressent à notre âme d’enfant : « on dirait qu’on serait ci, on dirait qu’on ferait ça ! ».
Comme c’est bon de se dire qu’on garde encore en soi cette capacité à s’émerveiller, à rêver, à partager des émotions qui nous rappellent au final que nous sommes vivants…
Plusieurs séquences circassiennes vont se succéder tout au long du spectacle.
Au centre du plateau, se dresse un imposant dispositif, comme un gigantesque balancier. Nous allons comprendre son fonctionnement et son utilité.
Les deux artistes sont de talentueux équilibristes, qui vont nous émerveiller et nous faire frissonner, il faut bien l’avouer.
Ce qu’ils font est époustouflant, défiant souvent les lois de la gravité et de l’équilibre.
Usant de poids et de contrepoids, variant les distances par rapport au centre du balancier, les deux artistes nous font vibrer.
Et puis, une autre dimension va très vite surgir : celle de l’humour.
Oui, nous allons beaucoup rire.
De par leur jeu, tout d’abord. Ces deux là sont également des comédiens.
Leurs dialogues, leurs interactions sont génératrices de bien des rires dans la salle. Petits et grands allons faire fonctionner nos zygomatiques à plein régime.
Mademoiselle Sebald nous amuse énormément avec la voix de petite fille qu’elle prend, un peu nasillarde, souvent haut perchée.
Ses onomatopées nous ravissent.
Bientôt, d’autres objets font leur apparition, avec notamment des gros ballons.
Là encore, une dimension d’exploration enfantine va très vite survenir : « que pourrait-on faire avec ce gros ballon, comment pourrait-on utiliser toutes ses possibilités d’exploitation ?
Le propos est jubilatoire !
D’autant que parfois, les objets se rebellent !
Ces deux-là possèdent l’art du geste, l’art de pousser le mouvement au paroxysme, dans des situations elles aussi paroxystiques.
Souvent, des acrobaties nous sidéreront !
Et puis, avec l’apparition d’une gyroroue, un monocycle électrique, nous allons basculer dans Tex Avery ou encore Chuck Jones, le créateur de Bip-bip le Coyote.
Poursuites infernales et circulaires, chutes, rebonds, tout ceci est millimétré et très maîtrisé.
Le final sera époustouflant, avec l’apparition d’un petit véhicule qui lui aussi sera propulsé dans les airs.
La poésie reprend le dessus, pour notre plus grand plaisir.
Je n'en dis pas plus !
Une poésie qui est mise en valeur par de subtils éclairages, tout au long de cette heure féérique.
Décidément, les petits et grands spectateurs du festival Au bonheur des Mômes ont beaucoup de chance !
Un spectacle qui vous plonge dans une autre dimension, celle du merveilleux et de la poésie.
Accueil - Festival Au Bonheur des Mômes
Fidèle à sa réputation d'enfant terrible des grands festivals français, Au Bonheur des Mômes fête cette année son 30ème anniversaire !