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Le nectar des Dieux

© Photo Y.P. -

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Un nectar d’un seul tenant !

Ou comment faire sien ce fameux dicton que l’on retrouve chez Pline l’ancien, un Pline qui savait exactement de quoi il retournait : In vino veritas !

Cette vérité, outre celle que l’on peut donc trouver dans ce liquide chéri des Dieux, on peut aller l’applaudir au Funambule Théâtre, où vient de débuter la reprise de cet objet théâtral on ne peut plus original et maîtrisé, un spectacle consacré à l’histoire du vin.

Une histoire de pas moins de 10.000 ans qui va être déroulée devant nos yeux, nos oreilles et aussi nos papilles alléchées, il faut bien l’avouer, par deux comédiens et leur metteur en scène qui nous entrainent dans une ode à Bacchus et Dionysos réunis.

C’est d’ailleurs notamment Georges Brassens qui ouvre le bal, alors que le rideau est toujours fermé, avec sa chanson Le bistrot, dans lequel le nectar d’ici nous dépasse.

François Piel-Flamme, Hugo Klein et Lucas Gonzalez nous ont concocté une heure de pur régal. Cette histoire du vin, cette épopée œnologique, ce sera un moment très drôle, parfois fort déjanté, mais un moment toujours éminemment pédagogique.

Ces trois-là font preuve à la fois d'une vis comica certaine, mais également d’une érudition tout aussi réelle : les trois auteurs connaissent leur sujet de fond en comble. Tout ce qui nous sera dit relèvera d’une vrai maîtrise du sujet. Il est impossible de les prendre en défaut !

La qualité de l’écriture de ce spectacle est l’une des principales réussites de cette pièce.
Au fond, Messieurs Pier-Flamme, Klein et Gonzalez sont les dignes héritiers de feux les regrettés Branquignols de Robert Dhéry, ou encore ceux de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault dans Les z’heureux rois Z’Henry, ou les Maudits rois fainéants.

Sur une trame historique on ne peut plus réelle et vérifiée, le trio d’auteurs manie la dérision, l’humour corrosif ou encore les anachronismes, qui permettent de mieux ancrer le propos.

Nous sommes en permanence dans un registre débridé, qui permet de dérouler un propos sérieux et véridique.

Le filtre de la drôlerie se charge de délivrer une conférence à la fois certes humoristique au plus au point, mais didactique au possible.
Le mélange des genres, toujours maîtrisé à la perfection, rend ce spectacle très réussi.

Autre intérêt qui découle du point précédent : nous nous rendons souvent compte à quel point l’histoire de notre pays côtoie et surtout dépend de l’histoire de nos crus plus ou moins grands !

Et puis, bien entendu, les deux comédiens-auteurs vont s’en donner à cœur joie.
Et ce, pour notre plus grand plaisir.

Dans un décor évoquant habilement une sorte de chais, fait de caisses en bois pyrogravées du nom de prestigieux châteaux et de bouteilles diverses et variées, les deux compères vont incarner une multitude de personnages.

De narrateurs, ils peuvent se transformer en un instant en personnalités plus ou moins célèbres ou encore en gueux anonymes, comme un certain Michel.
Oui oui, en Michel, car toute cette heure est dédiées à un pote à eux, un certain Michel, tombé au champ d’honneur, en l’occurrence celui sur lequel il périt en débouchant une bouteille de Gamay.

On verra par-là les inconvénients de ce cépage, qui en prend pour son grade… Je n’en dis pas plus, à vous de vous faire votre propre opinion en assistant au spectacle.

Devant nous, dans des imitations au second degré, le susnommé Pline l’ancien, Marie-Antoinette, César Jules, le Bourgeois non pas gentilhomme mais bordelais ou encore Philippe le Hardi prenne vie et corps de façon souvent délirante.

Des runing-gags viennent ponctuer cette heure qui passe beaucoup trop vite, avec notamment la mise en relief du concept de « naissance de traditions ».
Là encore, je vous laisse découvrir...

Un jeu avec l’actualité du moment vient parfois nous ramener à notre contemporanéité. Pas vrai, Madame Rachida ?

Tout ceci est intelligent et très malin. On rit, on s’amuse énormément tout en apprenant beaucoup de choses.

Vous avez jusqu’au mois de septembre pour découvrir (ou redécouvrir) ce spectacle vif, brillant et gouleyant au possible.
Un spectacle qui mérite sans conteste un vin sur vin !

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