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Rodrigo y Gabriela en concert au festival Django Reinhardt

© Photo Y.P. -

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Mexicooooooooo, Mexi-iiiiiiiii-coooooooooooo !!!

Pour Rodrigo Sanchez et Gabriela Quintera tout a commencé en 2000, à Mexico City, donc, par la création du groupe Tierra Acida.
Un groupe de… Trash metal. Du gros, très gros son, quoi…

Très vite, dès 2001, les deux vont quitter leur Mexique natal, confrontés qu’ils sont au caractère étriqué du climat musical ambiant pour venir en Europe, et notamment en Irlande.
Depuis, leur succès est international, à tel point que Sébastien Vidal, le Directeur artistique du festival Django Reinhardt confiera au public que voici quinze ans pas moins qu’il cherche à les programmer à Fontainebleau.

Le gigantesque plateau. Nu. Vide. Entièrement.
Au lointain, un cyclo représentant un dessin un peu ésotérique, une sorte de ville désertique, peut-être post-apocalyptique. (C’est au passage la reproduction de la pochette du dernier album en date, intitulé In a between thoughts… A new World.

 

Dans un concert de Rodrigo y Gabriela, le régisseur plateau n’a pas trop de tracas à se faire pour savoir où placer les amplis…
Vide, le plateau, vous dis-je.

Avant d’entrer sur scène, pour chauffer le public, est diffusé plein pot le titre The pot, du groupe de metal progressiste Tool.
L’ambiance s’électrise immédiatement.

Et puis, dans une ovation, les deux artistes entrent sur scène, leur guitare en guise d’étendard.
Rodrigo à la magnifique Fender jaguar et Gabriela, à la guitare acoustique.

Durant tout le show, il seront livrés à eux-mêmes. C’est en effet en duo qu’ils vont délivrer leur musique de braise, véritable funk-electro latino en fusion, une sorte de lave incandescente qui s’adresse aux tripes des spectateurs.
L’ingénieur-lights participera lui aussi à cette impression de feu avec de nombreux tableaux rouges vifs et faisceaux lumineux mouvants dus aux projecteurs asservis.

Le format est à chaque fois le même : une bande son les accompagne, une pulsation binaire torride, au fond du temps.
Je défie quiconque de ne pas avoir envie de se lever immédiatement et de danser, en écoutant cette pulsation endiablée, qui électrise véritablement les nombreux fans venus assister à cet événement.

Sur cette bande son, Rodrigo et Gabriela vont donc jouer leur musique, en virtuoses des six cordes qu’ils sont.
Ces deux là se complètement admirablement.

Comme un flamenco électrique.
La technique de la Senorita Gabriela ne laisse planer aucun doute : sans médiator, les quatre doigts de la main droite grattant les cordes, elle délivre une rythmique très hispanique.
Serions-nous dans la dernière bodega ?

Lui, assure la plupart du temps des soli électrifiés, alliant virtuosité et sensibilité.
Les amateurs de saturation, de sons très amplifiés se régalent. Il utilisera de nombreuses autres guitares, dont une magnifique et sombre Gibson.

La musique de Rodrigo et Gabriela a une saveur très particulière et très paradoxale.
Comme un oxymore : une puissante délicatesse, à moins que ce ne soit une délicate puissance.

Ici, la brutalité du gros son côtoie une sorte de sensualité très sud-américaine.
Nous sommes en permanence entre une force sauvage et une subtile douceur sous-jacente.
Ce sera notamment le cas avec des titres qui reprennent des grilles harmoniques presque celtiques (j’évoquais l’Irlande tout à l’heure…) mélangées à la rythmique latine.

Le contraste est permanent.
Des titres plus calmes issus du dernier album en date évoqué plus hauts seront interprétés avec toujours cette maestria et cette virtuosité technique.

La musicienne et le musicien ne ménagent vraiment pas leur énergie. Ils vont beaucoup donner, ce soir.
Ils parviennent en reprenant des gestuelles très rock, à meubler le plateau, à l’occuper et à faire en sorte d’en remplir l'immense vide.

Grâce à une progression savamment dosée, l’ambiance ira crescendo. Le ton monte, le niveau sonore aussi, d’ailleurs...

Nous sortirons de ce concert sous le charme et sous le choc.
Comme une intense secousse tellurique.

Une ovation sera réservée aux deux artistes. Ce ne sera que justice.

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Des photos du concert ici-même :

http://delacouraujardin.over-blog.com/2024/06/portfolio-rodrigo-y-gabriela-en-concert-au-festival-django-reinhardt.html

© Photo Y.P. -

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