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Aldebert et Helldebert en concert au Festival des deux rivières

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Né sous le signe des gémeaux métalliques !
Et dire qu’Aldebert avait un frère jumeau et que nous ne le savions pas…
Un certain Helldebert, guitariste émérite endorsé chez Marshell !

Le public pénètre sous le chapiteau du Festival des deux rivières.
Le ton est donné : les enceintes Adamson diffusent du lourd : Shinedown, System of a down ou encore Megadeth
Pas des enfants de chœur !

Nous voici avertis et prévenus : les amateurs de guitares saturées aux lignes anguleuses, de double-pédale de kick ou encore d’index et d’auriculaire tendus en l’air, ce concert sera pour eux !
Surtout s’ils fréquentent encore l’école élémentaire !

Grâce à son dernier album en date, intitulé Enfantillages 666, Guillaume Aldebert nous présente Helldebert, son jumeau maléfique tombé tout petit dans la marmite de potion métallique.
Helldebert, ou le hard-rock expliqué aux enfant.

Nous les verrons tous les deux, d’ailleurs, les deux frangins, au cours du show, et ce grâce au dispositif scénique constitué principalement de deux grands écrans vidéo, à jardin et à cour. Je vous conseille au passage de ne pas partir trop tôt une fois le spectacle terminé. Je n’en dis pas plus...)

Le chanteur natif du Doubs persiste et signe, en s’adressant de plus en plus intelligemment en priorité au public des petits.

Aldebert, celui qui après avoir enchanté les adultes dans les années 2000-2010 avec des titres comme Carpe Diem, Adulescent, Saint’Nitouche ou encore La dame aux Camel Lights, Aldebert s’adresse en priorité maintenant aux petits, de la maternelle au CM2.

Ou comment prendre les enfants pour ce qu’ils sont vraiment, c’est à dire des personnes à part entière, douées de raison et capables de réflexion et d’analyse.
Ou comment les respecter dans leur intégrité intellectuelle, en s’adressant à eux avec beaucoup de respect, d’intelligence et d’humour.
Tout le contraire d’un processus d’abêtissement ou de nivellement par le bas.

Treizième concert de la tournée post-nouvel album, donc, un concert qui va nous plonger dans tous les codes du métal !
Pour notre plus grand plaisir.

Aldebert avait déjà fait une incursion dans le genre, avec Du gros son, inclus dans l’album Enfantillages 2, en 2013.

Onze ans plus tard, il considère à juste titre que les enfants peuvent écouter toutes les musiques, et notamment donc le hard-rock.

Pour l’occasion il s’est adjoint les bons et loyaux services de deux métalleux hexagonaux bien connus du circuit, en l’occurrence du guitariste virtuose Nicolas Alberny (du groupe Gorod), et de l’ex-membre du groupe Dagoba, le batteur-jongleur-pédagogue Nicolas Bastos.
Les deux vont apporter cette coloration particulière à ce style de musique tout au long du concert.

Deux autres musiciens vont compléter le casting du tour 2024-25, les complices de longue date Christophe Darlot (au chapeau très steampunk et aux claviers), et le bassiste Hubert Harel, qui a choisi de se coiffer comme Desireless pour l’occasion (cette année, les converses sont jaunes ! ).

Voici pour la forme.
Une forme au service du fond, toujours aussi réjouissant, jubilatoire et pertinent.

Une majorité de nouveaux titres de l’album sera interprétée. Des nouveaux titres que les fans venus en masse se sont déjà appropriés, si l’on en juge les reprises chantées à pleine voix des refrains.

Cette fois-ci encore, on ne peut qu’être séduit par le caractère à la fois drôle, spirituel des paroles.
Ici, il est question d’un message pour les petits et même leurs parents.
« Si c’est trop fort, c’est qu’t’es trop vieux » nous chante Aldebert, dans ce message sur le temps qui passe qui ne doit pas nous brider, nous empêcher et de nous aller au conformisme ambiant.

L’auto-dérison est présente en permanence.
Le chanteur n’hésite pas à « s’auto-vanner », par le biais de la pseudo-gémellité, mais aussi grâce à de stupéfiantes photos d’archives.

Lui, ce qu’il voulait, en matière d’orientation à la fin du collège, c’est faire guitar-hero !
J’aimerais vraiment vous en dire un peu plus à propos de ces photos, mais il me faut vous laisser le plein suspens !

Ce petit moment du spectacle, cette remontée du temps, serait-il question pour l’artiste de faire un petit retour en arrière, un petit moment d’introspection ?
En tout cas, il s’intègre parfaitement dans le déroulé du show.

Les chansons s’enchaînent, avec une ou deux reprises survitaminées des grands standards maisons.
Bien entendu, une nouvelle super-mamie s’envolera dans les airs.
S’envolera ? Oui oui ! Vous avez bien lu !

On ressort du concert (pas trop vite, j’insiste…) avec un sentiment de vrai bonheur, d’optimisme et d’énergie retrouvée.
Il est des spectacles qu’il serait dommage de laisser aux seules petites têtes plus ou moins blondes.

C’est intelligent, c’est malin, c’est très drôle.
C’est Aldebert !
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Des photos du concert ici :
http://delacouraujardin.over-blog.com/2024/06/portfolio-aldebert-en-concert-au-festival-des-deux-rivieres.html

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