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Tu connais la chanson ?

© Photo Y.P. -

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Vous reprendrez bien un petit vers ?

Au fait, d’où viennent-ils ces vers qui forment ces petits morceaux de vie de trois minutes et quelques que sont les chansons ?

D’où ça part, une chanson ?

Pourquoi elles existent, les chansons ?

 

Trois questions apparemment simples, voire simplistes…

Dans ce spectacle musical, festif, interactif, malicieux, drôle, mais surtout empli d’une réelle érudition, Louis Caratini nous fait prendre conscience que la réponse aux questions ci-dessus est tout sauf évidente.

 

Vous aimez jouer ? Vous allez jouer.

Afin de tenter d’apporter de l’eau à son moulin musical, le comédien-musicien nous propose un « blind test live », avec des règles on ne peut plus strictes.

 

Lui, interprète une chanson au piano, à la guitare ou au toy-piano Schoenhut.

Nous, devons en retrouver l’auteur-interprète. Celui qui trouve lève le doigt à la fin de la chanson et gagne un point.

Ici, ce qui compte, ce sont les mots. Ces mots agencés avec minutie, finesse et poésie sur une musique, ces mots qui génèrent en nous tant d’émotions.

 

Les titres qu’il nous propose de reconnaître ne sont pas choisis au hasard. Il va s’agir d’établir une sorte de classification intelligente quant au processus d’écriture et de création.

Louis Caratini maîtrise en effet son sujet. Ce qu’il nous donne à entendre relève à la fois d’un vrai sentiment pédagogique et d’une volonté de partage de connaissances.

Le procédé est très habile et permet une vraie dynamique dans ce spectacle au rythme endiablé et sans aucun temps mort.

Un spectacle mis en scène avec une joyeuse exubérance et une pertinence de tous les instants par Charlotte Adrien.

 

S’il apparaît dans un costume que je me garderai bien de vous dévoiler et dont il joue avec espièglerie, c’est pour mieux interpréter des chansons composées par des auteurs et des autrices. Il règnera d’ailleurs avec certains titres une volonté d’un féminisme de bon aloi.

Là encore le procédé fonctionne à la perfection.

 

Plusieurs chapitres serviront à détailler différents processus de création. Pour ce faire, il n’hésite pas à aborder une multitide de styles et d’époques.

C’est ainsi que chanson réaliste, rap, raggamufin, chanson à texte, chanson engagée et variété se côtoient dans un melting-pot musical poétique et réjouissant.

 

Une autre partie très intéressante du spectacle aborde le problème du plagiat. Nous allons découvrir, toujours sous forme de jeu, qu’il existe trois formes de plagiat. La démonstration sera on ne peut plus convaincante.

 

Le comédien Caratini sait jouer avec un public.

Ses adresses aux spectateurs sont jubilatoires. On rit énormément, nous sommes amenés à participer en permanence en proposant nos réponses, mais aussi en chantant. En effet, nous donnerons de la voix et nous pousserons la chansonnette sans nous faire prier.

Certains spectateurs se permettront même des petites « vibes », d’autres se feront rabrouer gentiment : le spectacle est certes interractif mais point trop n’en faut ! La séquence était drôlissime.

 

Le chanteur-pianiste n’hésite pas à donner de sa personne et à prendre des risques dignes d’un cascadeur au mieux de sa forme. Heureusement, les sièges du Funambule-Montmartre sont d’une solidité à toute épreuve !

Il n’hésite pas non plus à vanner tel ou tel spectateur en fonction des paroles du moment ou encore à s’asseoir sur les genoux d’un autre. Là encore, les fou-rires fusent.

 

Le musicien Caratini est talentueux. Très !

Sa maîtrise pianistique et vocale force le respect. Durant presque une heure et demie, il nous démontre sa capacité à jouer et chanter quantité de styles différents. On sent évidemment une solide culture musicale et l’étude et la pratique du piano et, dans une moindre mesure, de la guitare.
Le chanteur qu'il est nous ravit également grâce notamment à un timbre particulier, à la fois suave et un peu éraillé.

J’en profite pour rappeler qu’il est le fiston de Patrice Caratini, l’immense contrebassiste, compositeur, ex-directeur musical de l’Orchestre National de Jazz.

Le poète Louis Caratini nous réserve deux belles surprises.
Il interprétera deux de ses propres chansons, dont une consacrée à un certain Molière. Deux autres moments du spectacle qui ravissent tous les spectateurs.
Et puis, il nous fera découvrir l’auteur-compositeur-interprète québecois Alexandre Poulin, dont j’ai hâte d’aller écouter toutes les chansons.

 

Il me faut mentionner le son irréprochable et la belle création-lumières, qui participent pleinement à la réussite du spectacle.

Alors me direz-vous, y aura-t'il un gagnant par soir ?
Il y en aura plusieurs, et pas forcément ceux qu’on pourrait croire… N’insistez pas, vous n’en saurez pas plus !

Ne manquez surtout pas ce spectacle étonnant, plein de vitalité, d’érudition, de bonne humeur, d’humour, de poésie et de musique.
Un hommage à tous ces habiles et inspirés assembleurs de mots qui font en sorte que leurs chansons résonnent au plus profond de nous.

© Photo Y.P. -

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