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Alexia Waku et Martin de Marneffe en concert au Music Village de Bruxelles

© Photo Y.P. -

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Une voix ! Et quelle voix !
A la fois puissante et feutrée, rauque dans les graves, cristallines dans les aigus, avec une tessiture impressionnante.
Cette voix magnifique, c’est celle d’Alexia Waku, invitée par le pianiste Martin de Marneffe, dans le cadre d’une carte blanche au Music Village de Bruxelles.

Ces deux-là se connaissent de longue date.
La complicité entre la chanteuse qui fut entre autres hauts faits d’armes l’une des choristes de Mylène Farmer et le pianiste de jazz formé notamment au Berkley Music Collège, cette complicité est manifeste et évidente.

Durant les deux sets de ce concert, nous allons réviser nos classiques, en matière de black music, en matière de soul, de rhythm and blues, avec un hommage appuyé à la musique du continent noir.

L’Afrique. Là où tout a commencé.
Alexia Waku est en effet originaire du Congo, même si elle est née en Suisse.

Croyez-vous que n’importe qui peut commencer avec le célèbre titre A natural woman, d’Aretha Franklin ?
Oui, vous avez bien lu, c’est par cette sublime chanson de la Queen of Soul que Miss Alexia ouvre le show.

Et nous de tomber immédiatement, dès les premières notes, sous le charme, le charisme de la chanteuse.
La voix est impressionnante, de celles qui vous procure quantité de frissons, qui vous scotche dès les toutes premières mesures.

Ici, pas de trucages et autres effets de mode : la technique vocale est irréprochable, l’interprétation est à la fois puissante et subtile.
L’appropriation de cet immense standard par la chanteuse et ses guys nous plonge dans un tout premier moment de bonheur.

D’autre grands moments vont se succéder durant tout le spectacle.

Comme cette reprise de Pata pata, le succès planétaire de Miriam Makeba, sur un rythme plus lent que l’original.
C’est une première occasion de remarquer les subtils arrangements de Martin de Marneffe.
Au piano Yamaha ou au clavier Nordlead, le musicien met tout son talent au service du propos musical de la soirée, sans jamais chercher à tirer la couverture à soi.
Celui qui a joué avec Esperanza Spalding a l’humilité d’être le sideman de la chanteuse.
Des complices, vous dis-je !

Occasion également d’apprécier la section rythmique de la soirée, assurée par les talentueux Octave Agbekpenou à la batterie et Philip Kanza (« La force tranquille », dira Alexia Waku), à la basse.
Pour groover, les deux musiciens groovent,, assurant une pulsation de braise, grâce à une complémentarité sans faille.

Une magnifique version de la chanson Sodade, de Cesaria Evora, va également ravir la salle.
La chanteuse a chaussé ses lunettes pour suivre les paroles, elle qui ne parle pas le portugais.
La performance n’est est que plus méritoire.
Sa voix se glisse à merveille dans le sillon de la grande chanteuse cap-verdienne.
Voici venir Ain’t no sunshine, de Bill Withers, un autre tube mondial…
Ain't no sunshine when she's gone
It's not warm when she's away

Ici, pas de souci, Alexia Waku sait faire monter la température. Elle parvient à s’approprier tous ces standards, pour en faire des moments très personnels, à la fois fidèles aux originaux et empreints de toute sa sensibilité.

Martin de Marneffe va prendre la parole musicale en nous proposant une réjouissante version de Saint-Thomas, de Sonny Rollins.
Et nous d’apprécier sa grande et belle technique pianistique, assise parfois sur le fait qu’il est gaucher. (Je vous rappelle que Bill Evans l’était également).

Sans oublier un toucher très délicat, subtil et d’une précision sans faille.
La petite ritournelle, popularisée chez nous par un certain Claude Nougaro, la petite ritournelle, avec le break final, permet aux trois garçons de beaucoup s’amuser sur scène.

Je vous conseille au passage l’écoute de cet album de Martin de Marneffe, Wake Up, disponible ici-même :

https://www.deezer.com/fr/album/14534852

Alexia Waku reprend le micro, avec sa magnifique version de Besame mucho, de Consuelo Velasquez, démontrant ainsi qu’elle se sent à l’aise également dans ce répertoire hispanisant.

Puis, une composition de Martin de Marneffe, sur une mesure à cinq temps, Give me V (Pesa Pesa), sur laquelle la chanteuse a posé des paroles.

Voici maintenant qu’est appelé à la barre des débats le Patron, Marvin Gaye, pour la reprise du mythique What’s going on.
Miss Alexia est toujours aussi impressionnante.
Comment ne pas avoir envie, en entendant ce quartet, de se lever, de danser, de bouger ? Au fond de la salle, certains ne se font pas prier.

Un déchirant My funny Valentine, de Rodgers and Hart conclura le concert. L’émotion saisit une dernière fois chaque spectateur.
Alexia Waku, Martin de Marneffe, Octave Agbekpenou et Philip Kanza seront vivement et chaleureusement applaudis par un public conscient d’avoir assisté à un grand concert.
Un magnifique moment musical.

Les verra-t-on en France un de ces jours ?

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