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Anthony Strong & The Barcelona Jazz Orchestra en concert à Jazz in Marciac

© Photo Y.P. -

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In the old fashioned way, Mister Strong !

A l’ancienne, avec un big band aux pupitres tous identiques revêtus du même logo, avec la section de cuivres rutilants, les saxos en rang d’oignon, le piano à queue devant la section rythmique contrebasse-batterie.

Voici ce que nous propose le chanteur pianiste et compositeur anglais dans une réappropriation exaltante de la tradition des crooners accompagnés d’un grand orchestre.

Attention : ici, il n’est pas question de nostalgie déplacée, ou de syndrome du « c’était mieux avant, et en ce temps-là, on savait faire de la musique. »
Non, bien au contraire ! Tout en perpétuant la tradition du chanteur accompagné d’un grand ensemble, Anthony Strong rend un hommage aux grands compositeurs qui ont écrit ces morceaux de jazz entrés dans le patrimoine de l’humanité, arrangés pour ces imposantes formations.

D’ailleurs, le chanteur présentera dans cette heure et quart de concert marciacais des compositions personnelles.
En ce sens, Anthony Strong est un véritable passeur, faisant vivre le passé pour mieux ancrer ce passé-là dans le plus actuelle des contemporanéités.

Un grand ensemble, donc, ici en l’occurrence l’un des meilleurs d’Europe : le BJO, le Barcelone Jazz Orchestra.
Quatre trompettistes, trois trombones, cinq saxos (un baryton, deux ténors et deux altos), un contrebassiste et un batteur.

Treize excellentissimes musiciens catalans et une excellentissime musicienne catalane, (pour la parité, c’est raté…), qui vont nous régaler à interpréter les somptueux arrangements concoctés pour l’occasion par le crooner-pianiste.
Quelle cohésion, quel ensemble, quelle pâte sonore !
Il y a quelque chose qui relève de la jubilation à retrouver ces nappes cossues de sax, ces envolées de la section de cuivres, sans oublier une rythmique qui swingue furieusement.
Les interactions entre les différents pupitres, les dialogues entre les instrumentistes, les soli de certains nous procureront bien de délicieux frissons.

Tout ceci, je le précise sans plus attendre, est mis en valeur de façon magistrale par l’ingénieur du son FOH qui a assuré une prise de son d’une remarquable qualité ! Quelle précision !

Et puis le patron !
Chevelure grisonnante avec une mèche à la Tintin, costume Paul-Smith vert à grands carreaux sur une cravate bleu très clair, chaussettes émeraude, une classe toute british.

Anthony Strong n’est pas le premier venu.
Il a étudié à la Royal Academy of Music de Londres, après être passé par la Purcell School, qui forme de tout jeunes musiciens.

Il a reçu un Bachelor’s degree en jazz Piano, excusez du peu !
Il a enregistré plusieurs albums très remarqués par la critique, dont le dernier en date,  Me and my radio.

Anthony Strong, c’est surtout une voix ! Et quelle voix !
Un timbre à la fois clair et velouté, suave au possible. Un crooner, quoi...
Une voix qui vous procure la plus grande des voluptés ainsi qu’un plaisir et un bonheur qu’il serait vain de feindre ou de dissimuler.
Oui, nous allons entendre des standards, mais ce que nous allons entendre va nous ravir !

Avec un début de concert fulgurant, à savoir une reprise très musclée du célèbre Cheeck to cheeck, le célébrissime tube immortalisé par Ella et Louis…
« Heaven, I’m in Heaven… »
Nous aussi, dans le public, sommes au paradis…

Comme un retour à la source, aux fondamentaux...

Le swing est là, fort, intense, intemporel…
Tout le monde a envie de bouger, de remuer, de claquer des doigts, de battre des mains à contretemps.
Nous serons d’ailleurs invités très souvent à participer activement, ce dont nous ne nous priverons pas.
Sous le chapiteau, ambiance garantie !

Le répertoire sera très éclectique.
Sa chanson The gambling man blues sera très apprécié, (un formidable break après un ralentissement de tempo m’a enchanté…), après l’une de ses propres ballades.
Parfois, Anthony Strong monte dans les aigus, avec presque une voix de tête !

Grosse technique vocale, vous dis-je !

Stevie Wonder ! Higher Ground.

Un titre inhabituel dans un concert de ce genre. Anthony Stong nous prouve que cette chanson a toute sa place ici.

Il enchaîne avec « l’une des plus belles compositions de Franck Sinatra qu’il connaisse », à savoir The night we called a day.
Les spectateurs sont aux anges.

Un boogie woogie, Shake baby skake, déchaîne les spectateurs…
Tout comme le Halleluja I love her so, d’un certain Ray Charles.
La reprise de Too darn hot, du grand Cole Porter est épatante d’appropriation personnelle.

Strong est très fort !

Le rappel L.O.V.E. de Nat King Cole sera également très applaudi.
« Toi, qui n'as peut-être pas compris
Quand je t'ai dit en quittant Paris
Je m'en vais le cœur lourd
Mais je sais bien qu'un jour
Dès que je le pourrai
Dans ton pays je reviendrai 
»

Oui, Anthony Strong, vous qui avez enflammé Marcia, revenez vite en France !
Il est des concerts qui de toute façon, quelle que soit leur durée, sont trop courts !

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