24 Octobre 2020
Chez les jouets, c'est peluche que c'était !
La révolte gronde : Elisabeth, leur petite propriétaire les maltraite !
Il est en un, de ces jouets, qui ne va pas se laisser faire. Rébellion !
C'est Michka, l'ourson, qui va prendre la décision de sa vie : devant tant de maltraitance, il se sauve de chez sa jeune maîtresse, pour vivre sa vie.
Et surtout accomplir une bonne action, car c'est la nuit de Noël.
Ce conte, écrit par Marie Colmont, et publié en 1941 aux mythiques éditions du Père Castor, ce conte, tout le monde le connaît.
Et surtout les très jeunes enfants venus retrouver sur scène ce véritable héros.
Certains tout petits spectateurs dans la salle avaient juste un peu plus de trois ans, c'était pour eux leur tout premier spectacle.
Oui, il ne sont pas si fréquents que cela, les spectacles pour très jeunes enfants, et surtout les très bons spectacles pour très jeunes enfants.
On pouvait faire confiance à l'équipe artistique de Michka, qui nous avait déjà enchantés avec Marlaguette, toujours d'après Marie Colmont !
Ce sont en effet Thierry Jahn, le metteur en scène, ainsi que Pauline Paris et Simon Bensa, les comédiens, qui nous proposent cette adaptation fort réusie.
A tel point d'ailleurs qu'ils s'agit d'une reprise au Lucernaire.
Michka, c'est Pauline Paris, qui a revêtu un pantalon en velours côtelé rouge vermillon, une chemise à gros carreaux, et surtout deux oreilles bien rondes du plus bel effet.
Impossible de s'y tromper, c'est bien un ourson qui va s'exprimer, parlant, chantant, et jouant du banjo-ukulélé.
Tous les autres personnages seront interprétés par son complice Simon Bensa.
Les personnages du conte, et ceux inventés pour l'occasion et pour notre plus grand plaisir , comme par exemple le journaliste narrateur, Elisabeth (M. Bensa est alors magnifique en chemise de nuit et en perruque blonde...), les oies, ou encore Joël le renne.
Et quel renne, avec un bonnet de cuir et des lunettes d'aviateur du édbut du XXème siècle !
Les deux artistes ont en effet eu la bonne idée de concocter d'épatants saynettes qui permettent d'illustrer ou de faire avancer l'action, et ce de façon souvent burlesque.
Ces moments-là sont également souvent musicaux.
Ces chansons sont suffisamment parlantes, explicites pour que tous les petits comprennent de quoi il retourne.
Il ne leur faut pas longtemps à chaque fois pour accompagner les artistes en tapant à qui mieux-mieux dans les mains.
De vraies scènes de comédie provoquent les rires de tous les spectateurs, petits comme grands, et notamment celle, loufoque, de l'arrivée du renne sur le plateau recouvert pour l'occasion de « neige ».
Les thèmes du conte sont eux aussi bien assimilés par les petits : le refus d'accepter d'être maltraité, le refus de subir, mais aussi le besoin d'empathie et de venir en aide à son prochain, quitte à sacrifier son désir d'accéder à une autre condition.
Devenu humain, comme un certain Pinocchio, Michka redeviendra un jouet, afin de guérir un petit garçon malade.
Au cours de ces quarante-cinq minutes, les petits ne bougent pas d'un pouce, sauf pour taper dans les mains, sauf pour chanter eux aussi.
C'est long, quarante-cinq minutes, pour des petiots de trois ans...
Cette attention soutenue, cette participation active est un signe qui ne trompe évidemment pas quant à la qualité de ce spectacle.
Cette réjouissante et très réussie adaptation permet donc à tous de passer un excellent début d'après-midi.
Un très joli moment de théâtre fait de charme et d'humour.