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Tri Yann - Kenavo tour

© Photo Y.P. -

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Breizh Atao !

« En hani e ankoéha é istoér e gol ur loden ag é inéan ! »
Celui qui oublie ses racines perd une part de son âme !

Ces trois-là, ils ne risquent pas de l'avoir perdue, leur âme...
Ca fait cinquante ans qu'ils jouent ensemble, depuis ce 27 décembre 1970, à Plouharmel, près de Carnac.
Gast ! Des amis de 50 ans !

Depuis, en quelque 1700 concerts, avec 3.600.000 d'albums originaux vendus, ils ont sillonné non seulement leur Bretagne natale, mais également le vaste monde, afin de revendiquer et porter haut et fort leur identité.

Aujourd'hui, dans ce Kenavo Tour, les Trois Jean (Jean Chocun, Jean-Louis Jossic et Jean-Paul Corbineau) nous disent au revoir. Et merci.

Dans la salle du Dôme de Paris, avant leur entrée en scène, impossible de ne pas sentir l'air marin de l'armor et les senteurs de la lande de l'argoat.

T-Shirts des précédentes tournées, maillots floqués de triskells, marinières blanches à manches longues Armor-Lux rayées de bleu marine (avec parfois le masque assorti, si si...), drapeaux aux hermines et bandes noires et blanches, ici, très peu de corses ou de cht'is... (ou alors devenus Bretons d'adoption.)

Le noir finit par baigner la salle.

La voix de Jossic monte des enceintes L-Acoustics.
Elle nous informe que « Bélénos, dans une overdose de muscadet, a décidé de doter les cinq musiciens du groupe de costumes représentant les quatre saisons. ».
Une nouvelle fois, tous endossent les magnifiques costumes de Claudine et Patrick Grey.

Le show peut démarrer.
Que résonnent une nouvelle fois les instruments traditionnels, le dulcimer, le psaltérion, la bombarde, le cromorne, la chalémie, la mandoline, la flûte celtique, entourés de la batterie, des guitares électriques et des claviers numériques !

Les Tri Yann, au XXème siècle dernier, ont fait partie de ceux qui ont décidé d'électrifier la musique bretonne, de lui donner à la fois une légitimité traditionnelle, et une modernité assumée.

Le cocktail détonant fonctionne toujours aussi bien.
Les tubes vont s'enchaîner, nous rappelant toute une carrière, tout un chemin musical et culturel.

Tout le public reprend en cœur les refrains, voire les couplets des titres tellement attendus, comme « Les rives du loch Lomond », « Les marins de l'île de Sein », « Guerre guerre, vente vent », « le soleil est noir », « Pelot d'Hennebont » ou encore « Si mort à mors » et surtout « Les prisons de Nantes ».

Impossible de ne pas avoir des fourmis dans les jambes et de ne pas avoir envie de transformer ce concert en Fest-Noz...

Toujours aussi spirituel, Jean-Louis Jossic assure la fonction de Monsieur Loyal.
Conteur né, dans son habit de lumière, il nous dit la Bretagne, il nous rappelle les légendes, les histoires du coin du feu.

Bien entendu, et ce depuis cinquante ans, aucun nationalisme, aucun prosélytisme de mauvais aloi ne sont portés par le message de Tri Yann.
Ici, il est « seulement » question d'affirmer une identité culturelle, parfois de façon très auto-dérisoire et qui déclenche bien des rires.

Témoin le conte des sept roues à carillon...
Ou encore la légende de la néréide Surimide, qui donna son nom à une saleté à manger...
Quant aux oreilles de M. Trump et Mme Morano, oui, elles ont dû siffler...

Message d'humanisme et de tolérance, également.
J'en veux pour preuve cette chanson consacrée à la croisade de 1096, où « des bretons partirent faire la guerre aux musulmans. […] Ceux qui revinrent avaient côtoyé des frères qui n'avaient simplement pas la même religion qu'eux. »

Les cinq musiciens et les trois chanteurs ne vont pas ménager leur peine.

On les sent toujours aussi heureux de jouer ensemble, de partager leur âme celtique avec nous autres, qui ne sommes pas nés à Lorient, Brest, Plougastel ou encore Quimper.

Les arrangements, qu'ils soient instrumentaux ou musicaux, sont toujours aussi somptueux.
Le côté électrique prend souvent le dessus, et beaucoup d'énergie passe du plateau vers la salle.
Ca pulse, ça vibre, ça cogne !

Les morceaux tendres, plus doux, avec de beaux et subtils plans d'éclairage, procurent beaucoup d'émotion. Et nous font sortir les lumières de nos téléphones portables...

Et puis, il fallut se quitter.
En sachant que ce serait la dernière fois, avec un pincement au cœur.
Pour assister à cette tournée d'adieux, il vous reste encore la possibilité de vous déplacer cette semaine à Rennes, (le 24 septembre), ou à Angers et Nantes, en décembre prochain.

Merci pour tout, vous, les trois Maîtres Jean.
Bon vent ! Kenavo !

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