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Sortie littéraire : trois pièces de Vincent Farasse, chez Actes Sud-Papiers

© ACTES SUD-PAPIERS

© ACTES SUD-PAPIERS

Excellente surprise dans ma boîte aux lettres, voici quelques jours !
M'y attendait le tout nouveau recueil de pièces de Vincent Farasse, un ouvrage publié chez Actes Sud-papiers qui sortira en librairie et en édition numérique le 10 juin prochain.

Trois pièces composent ce nouvel opus de l'œuvre de l'auteur-metteur en scène-comédien, qui a déjà été publié deux fois, toujours chez Actes Sud-Papiers. (Cf fin de papier.)

A nouveau, Vincent Farasse dresse un portrait sans concession de la société française actuelle.
Un portrait qui nous renvoie à nos propres questionnements et interrogations, à nos propres visions de notre contemporanéité ou de notre passé très proche.


Avec un humour corrosif, (Ah ! Cette jubilatoire relation entre la vie sentimentale d'un personnage évoqué et le nombre de pièces de logements successifs ! Et non, je n'en dirai pas plus....), dans un style incisif, précis, qui fait mouche et dans lequel l'absurde n'est jamais très loin, ces histoires intimes ou collectives nous racontent le monde actuel et le caractère impitoyable de la réalité sociale, avec toutes les implications et les conséquences associées.

Très vite, j'ai pensé à Michaël Vinaver. Il y a en effet une filitation littéraire et dramaturgique assez évidente entre le grand auteur et Vincent Farasse : les deux nous disent avec une impitoyable acuité le monde actuel tel qu'il ne va pas bien.

« Dans les murs » nous renvoie à la problématique de la crise du logement, la difficulté voire l'impossibilité de trouver de quoi se loger et à quelles conditions, sans oublier le mécanisme infernal des expulsions.
La violence sociale qui découle de tout ceci est omniprésente et finira par être matérialisée.

Dans « Mimoun et Zatopek », Karim, passionné de course à pied et par son héros Alain Mimoun, Karim, donc, fait partie des ouvriers d'une usine automobile qui ont séquestré leur patron, ce dernier voulant définitivement fermer l'entreprise.
Cet homme se souvient de toutes ses luttes syndicales.
Un judicieux parallèle est établi entre ce seul personnage et le champion tchèque Emil Zatopek : les deux hommes ont tous les deux connu de grandes désillusions politiques qui les ont brisés.

Et puis « Les représentants ».
La pièce est composée de cinq tableaux, se déroulant tous un soir d'élection présidentielle.
De 1995 à 2017, l'auteur nous raconte des histoires humaines de passion, d'amour, de famille, de souvenirs. De mort, également.

L'un des points communs de ces trois textes, c'est l'emploi de longs passages où un seul personnage s'exprime.
C'est vraiment un domaine où Vincent Farasse excelle.
Dans ces longues tirades, voire monologue (c'est le cas pour la deuxième pièce qui ne comporte qu'un seul personnage), les phrases sont courtes, voire très courtes, parfois sans verbe, ce qui confère un rythme très enlevé à la narration et à son développement.

Le contraste entre la pulsation, le rythme des mots et la longueur de ces passages est épatant.
Eddy, Karim-Mimoun ou encore « La jeune femme » nous embarquent en trombe dans leurs histoires et ne nous lâchent plus.
L'auteur délivre là une matière à de bien jolis et passionnants moments pour les comédiens qui se les approprieront.

Sous réserve de modifications, la pièce « Mimoun et Zatopek » sera créée et mise en scène Vincent Farasse le 29 septembre 2020 au théâtre du Saulcy, à Metz, et sera reprise en 2021 au Festival d'Avignon, à l'Artéphile.

Quant à « Dans les murs », la création, mise en scène par Denis Girauldon, aura lieu le 17 décembre 2020 au théâtre La Pléiade, à La riche (37).
Puis, le public parisien découvrira la pièce à la Reine-Blanche en janvier-février prochains.

Qu'on se le dise !

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Pour en savoir plus sur Vincent Farasse, et découvrir son parcours et son actualité :


https://www.theatre-contemporain.net/biographies/Vincent-Farasse
 

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