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Les amants de Varsovie

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Dziękuję bardzo, Ewunia za tak piękne przyniesienie nam słowiańskiej i polskiej duszy !
Merci beaucoup, Ewunia, de nous évoquer de si belle façon l'âme slave et polonaise !

Dans un récital empreint de beaucoup d'émotion, Mademoiselle Ewa Adamunsinska-Vouland nous propose de nous plonger dans la beauté et la profondeur de ce qui constitue en partie la spécificité de l'identité polonaise.
L'âme slave...

Le chocolat chaud de chez Wedel, les beignets à la rose que l'on déguste chez le traiteur Blikle, la couleur grise de la ville, une mésange, Chopin, des habitants joyeux...
Voici ce que chante Ewunia dans sa première chanson, Varsovie s'habille de gris.
Bienvenue dans la capitale polonaise.
La chanteuse à la double culture franco-polonaise va nous évoquer la Varsovie qu'elle aime et qu'elle fait revivre au moyen d'un répertoire franco-polonais se situant entre les années 1925 et 1965.

Des chansons dont le mode mineur traduit parfaitement ce sentiment de vague à l'âme, de nostalgie, de joie doucement teintée de tristesse et de folle passion.
Et puis l'amour, bien entendu !

Oui, ces chansons nous parlent d'amour, des amours passionnées, contrariées, fantasmées, tarifées ou encore sans lendemain. Et puis bien entendu, il n'y a pas d'amour sans amoureux.
De sa voix chaude de mezzo à la large tessiture et au timbre clair (qui peut parfois prendre un très joli grain dans les graves), avec de subtiles et colorées nuances, Melle Ewunia nous raconte ces amours-là.
Ses chansons, ce sont des petites histoires, des petits moments de vie. La vie, avec son lot de joies, de peines, de soucis et d'espoirs. 

La chanteuse a ceci de particulier de changer de personnage en un instant, le temps d'une chanson, presque instantanément. En un clin d'œil, elle devient une femme fatale, une fille de petite vertu du bord de la Vistule, une amoureuse délaissée, et même... Je n'en dis pas plus...

William Mesguich, qui la met en scène, a parfaitement su donner un caractère fluide à ce récital.
La vie est là, bien entendu dans les chansons, mais elle est avant tout sur la scène du Studio Marie-Bell.
Melle Adamunsinska-Vouland, en plus de son talent de musicienne, a étudié la comédie. Le metteur en scène a donc pu lui demander d'interpréter pleinement ces histoires.
Elle n'est jamais dans une position statique, elle vit intensément ce qu'elle nous chante.

Il a eu également la judicieuse idée d'utiliser un ou deux accessoires, pratiquement à chaque chanson, pour styliser le personnage.
Comme par exemple, un tube de rouge à lèvres, un boa en plumes rouges, une crécelle, un voile noir, un micro rétro sur pied, des bougies, des feuilles de papier, ou encore, un fil de funambule imaginaire.

Immédiatement, nous sommes à chaque fois captivés par ce que nous racontent les notes et les mots. Généralement, la traduction française commence le titre, et la version polonaise vient conclure la chanson, avec les mots un peu rocailleux et les “r” qui roulent.

Yves Dupuis est au piano. Il est beaucoup plus qu'un accompagnateur.
La complicité entre les deux musiciens est totale et parfaite.
Les accords et les lignes mélodiques viennent envelopper suavement la chanteuse. 

Il me faut mentionner deux autres artistes qui ne sont pas sur scène.
Richard Arselin a créé une très jolie lumière, avec notamment des projecteurs latéraux au fin pinceau, ou encore des contres utilisés à bon escient. Ces lumières renforcent elles aussi le sentiment de vie sur le plateau.

Et puis Matthieu Gallon signe une très belle et très claire prise de son.
La voix amplifiée de Melle Ewunia est rendue avec beaucoup de détails, de profondeur et d'intensité. De la belle ouvrage !

Ne manquez donc pas cette plongée dans les délices et la fièvre de l'âme slave.
C'est un spectacle musical intense et profond, chaud et prenant, passionné et passionnant.

Vous reprendrez bien un peu de Demidoff ultra-premium bio à l'herbe de bison ?
(Avec modération, cela va de soi...)

 

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