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Venise n'est pas en Italie

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Montargis n'est pas dans le Loiret !
Venise n'étant pas en Italie, après tout, il n'y a pas de raison !

Quelle bonne idée a eue la direction du Théâtre Lepic de reprendre ce grand succès des saisons passées !

(On se rappelle que cette pièce fut nommée aux Molières 2017 du meilleur Seul en Scène.)
Ivan Calbérac a adapté son propre roman pour en faire un  bien beau  moment de théâtre. (Et au passage d'en réaliser également une adaptation cinématographique l'an passé, avec notamment Benoît Pœlvoorde, Valérie Bonneton et Nicolas Briançon.)

Montargis, donc.
Emile, qui vit avec sa famille dans une caravane, dans l'une des deux préfectures du Loiret, donc, Emile est en classe de première. Voilà qu'il tombe raide dingue amoureux de la jolie Pauline, en seconde, elle.

 

Pourtant, au départ, rien n'était gagné...

Dame, je voudrais vous y voir, vous, avec une mère qui vous oblige à vous teindre les cheveux en blond...
Premiers rendez-vous chastes, ciné club, après-midi chez les parents, etc, etc...


Un beau jour, Pauline, par ailleurs violoniste, invite Emile à un concert à Venise.

Tout irait pour le mieux, si la famille de celui, à mi-chemin entre branquignols attachants et pieds-nickelés sympathiques, décidait de l'accompagner.

En caravane, forcément...

Va en effet s'ensuivre toute une série de péripéties souvent hilarantes, parfois émouvantes.
Dans cette quête de l'Amour, notre héros va en quelque sorte subir un rite de passage, une initiation.


De vraies formules très drôles émaillent le texte. Celle qui traite notamment de la compassion des Italiens est épatante. Je vous laisse découvrir...


Cette saison, c'est Garlan Le Martelot qui reprend le rôle, mis en scène cette fois-ci encore par l'auteur.

A lui seul, il va interpréter une kyrielle de personnages, dont Emile, bien entendu, mais aussi sa famille, la mère, le père et le frère, Pauline, les parents de celle-ci, sans oublier un serveur de pizza, un copain de lycée, la voisine Christine, une jolie blonde en auto-scooter, des déménageurs, un réceptionniste, j'en passe et non des moindres.

Le comédien ne va pas ménager sa peine. Pour mouiller sa chemise, il va mouiller sa chemise !
Quelle énergie, quelle puissance comique !
Sans aucun décor, avec juste un petit bureau et un banc, il va nous complètement nous plonger dans l'univers d'Emile.

(Je ne vous décrirai pas les judicieux accessoires qu'il va utiliser au fur et à mesure que l'intrigue se déroule. C'est en tout cas de vraies trouvailles...)

Prenant des intonations différentes, des registres de voix très variés, des mimiques et des gestuelles inénarrables, avec des changements parfois au quart de seconde, il n'arrête pas.
C'est un véritable feu follet qui arpente le plateau.

Il va nous faire beaucoup rire.
Certaines de ses répliques sont drôlissimes.
J'ai eu un petit faible pour le père d'Emile, avec parfois des petits clins d'œil Gérard Depardieu.

La Pauline de Garlan le Martelot est également épatante, avec le petit geste récurrent qui consiste à s'entortiller les cheveux...
Nous ne sommes jamais perdus, le comédien sait parfaitement faire en sorte que ses personnages soient immédiatement identifiables.

Certes, il nous fait rire, mais il va également nous émouvoir. Et pas qu'un peu.
Parce que cette quête entre deux ados de condition sociale différente est décrite avec précision, pudeur et un certain romantisme, n'ayons pas peur des mots.

La dernière scène est à cet égard formidable. C'est très réussi.

C'est donc un très joli moment de théâtre qui nous est proposé, l'un de ceux qui vous font rencontrer de vrais personnages, une belle écriture et une histoire épatante.
Sans oublier un excellent comédien !

Quant aux amateurs de Sheila, Ringo et Eros Ramazzotti, ceux-là exultent !

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