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Ibrahim Maalouf

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

« Vous êtes en forme ? Nous aussi !
Je vous présente cette nouvelle équipe avec qui je vais passer deux ans en tournée.
Et ça commence maintenant !
 »
Voici les premiers mots que va lancer au public Ibrahim Maalouf.
Juste après un premier morceau.


Une magnifique pièce musicale dans laquelle le trompettiste franco-libanais nous rappelle immédiatement s'il en était encore besoin quel grand musicien il est.

Impossible de ne pas frissonner en entendant le son velouté, de sa trompette, avec ce petit souffle et les volutes « quart-de-tonales », voire micro-tonales d'une gamme orientale, le tout agrémenté d'une réverbération qui donne un côté éthéré, lyrique, à ce que nous entendons.

Une sourde pulsation viendra bientôt renforcer ce côté onirique.


Les innombrables projecteurs robots-lyre asservis nimbent la scène de lumières bleutées que la fumée intensifie, un bleu bientôt remplacé par des coloris ocre et cuivre.
Les couleurs de la mer méditerranée et du sol oriental ?
Certes, mais pas que...

Il faut dire que personne ne sait trop à quoi s'attendre, en ce début de tournée.
Un nouvel album, certes, qui va sortir très bientôt, le 27 septembre prochain, (pour l'instant deux titres sur DEEZER), un album intitulé S3NS, (le 3 est voulu, ce n'est pas une faute de frappe, nous dira Ibrahim Maalouf).

Un album qui se voudra un « hommage à la capacité de créer quelque chose à partir de rien ».

Un album pour rappeler combien nous avons besoin et peut-être plus que jamais de trouver du sens à ce que nous faisons.

Et nous allons immédiatement comprendre que ce concert est un immense moment de partage.


Avec le public, bien évidemment, mais également un partage de cultures.
L'Orient et l'Amérique du Sud. « Mon cœur est depuis longtemps divisé en deux... » nous dit-il.

Partage également avec d'autres musiciens.
Les siens, bien entendu, avec notamment une somptueuse section de cuivres : trompettes, sax, trombones, et un soubassophone.
La rythmique est assurée par les compères bien connus des fans, dont l'indispensable Stéphane Galand à la batterie.

Le percussionniste cubain, Abraham Mansfarroll, derrière ses bongos, congas et autres instruments, s'active pour le moment aux timbales latines.

Partage aussi avec d'illustres invités.
Un concert d'Ibrahim Maalouf sans invités n'est pas un vrai concert d'Ibrahim Maalouf.


Vous avez dit Amérique du sud ? Vous avez dit Cuba ?
Voici venir Roberto Fonseca au piano, le grand pianiste de jazz né à La Havane (il s'est produit cet été notamment à Marciac), et la jeune violoniste cubano/suisse Yilian Canizares.


Et c'est parti pour une fabuleuse salsa de Cuba.

Les cuivres s'en donnent à cœur joie, (chaque membre de la section prendra son solo tour à tour), Fonseca improvise de son toucher si précis, si puissant, reconnaissable entre tous, La Senorita  Canizares est aux anges, faisant courir sensuellement son archet sur les quatre cordes de son instrument.
Impossible de ne pas avoir envie de bouger, de remuer, de danser.
Le groove de cette salsa est impressionnant !


Grosse ambiance latino-américaine à l'Olympia, avec un gigantesque drapeau cubain matérialisé par les projecteurs en fond de scène. (Un système de grands 24 pans coupés mobiles avec des barres LED créé de très belles atmosphères visuelles.)
C'est très beau !

Puis, le patron va interpréter quelques incontournables.
Nous sommes invités à « faire comme à Bercy, mais en mieux ! »
Nomade Slang, Red and black Light... « On se rappelle... », nous dit-il...
Désormais, plus besoin de faire répéter le public. Tout le monde suit Monsieur Ibrahim.
Les voix des spectateurs montent en chœur dans les cintres de l'Olympia.
Il fait chanter en solo une spectatrice à la belle voix de mezzo. C'est magnifique !

Et toujours cette merveilleuse capacité à installer un climat intimiste en début de certains morceaux pour progresser et délivrer ensuite un torrent de lave en fusion...

Une autre petite séquence « physique » : il nous faudra danser, nous accroupir, nous relever lentement. Et alors, on peut être trompettiste et chorégraphe, non ?

Voici maintenant un titre avec les adolescents de son action « Orchestre-Ecole ». Des classes de collège où l'on joue de la musique en groupe. Pour partager, justement...
C'est leur premier concert ! Une vraie réussite !
Un moment très touchant ! Notamment avec ce jeune au xylophone, avec ses béquilles, et saluant le public en sortie de scène comme un pro.

Ce sera également un concert au cours duquel un artiste se penche sur sa carrière, actuelle et passée.
Sur le temps qui passe...
Il nous rappellera les albums déjà enregistrés, les différents concerts, les moments marquants...
Sur son enfance aussi...
Avec de nombreux moments où le trompettiste viendra s'asseoir au clavier du piano à queue Yamaha..
Il nous dira ses essais de reproduire tout petit les mélodies, nous écouterons La lettre à Elise, un peu de Chopin...

Il nous parlera de sa grand-mère... Des souvenirs, des voix, des mots qu'on n'oublie pas, tout ce qui fait que l'on devient ce que l'on est...

Alors oui, Ibrahim Maalouf parle toujours beaucoup dans ses concerts.
Beaucoup. Trop ?
Des « Joue ! », des « Just play ! » fusent de la salle...
Ce à quoi il répond à un moment « Tais-toi, c'est mon concert ! »
Parler pour partager ? Sans aucun doute. Là encore.

Un dernier invité et non des moindres viendra le rejoindre : un autre grand pianiste, découvert par Quincy Jones himself, à savoir Alfredo Rodriguez. Encore un cubain.
L'école pianistique de l'île n'est plus à vanter. El senor Rodriguez nous le prouve.

Et puis, une petite surprise. Tournée générale de rhum, cubain lui aussi, à tous les musiciens et les membres de la production exécutive du concert.
Sans oublier de verser un peu de liquide ambré sur la scène de l'Olympia. « Pour les esprits... » !

On l'aura compris, Ibrahim Maalouf continue son chemin musical, imperturbablement.
Composer, partager, donner du plaisir, du bonheur !
Sans se soucier de l'éternelle question le concernant : jazz ou pas jazz ?
Qu'importe les étiquettes, qu'importe le flacon de rhum, en l'occurrence, pourvu qu'on ait l'ivresse cubaine...

Je n'aurais garde d'oublier de mentionner l'excellent son, (une prise de son forte sans toutefois dépasser les 102 dB légaux, mais très précise) de ces presque deux heures et trente minutes. Chapeau à l'ingé-son FOH !


Ce premier concert d'une nouvelle tournée a été un véritable succès, salué comme tel par les spectateurs, qu'ils soient dans la fosse ou dans les gradins de l'Olympia.

Un dernier souhait : pourvu qu'un album live soit tiré dans quelque temps des nombreux concerts à venir !
Ne manquez pas la venue de Monsieur Ibrahim s'il vient à passer près de chez vous !

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L
C etait en effet aussi beau que ce que vous dites mais si je suis dans l attente d un album live il faudra faire beaucoup de coupes parce que c est vrai il cause notre cher Ibrahim à la trompette de velours qui nous emmène si bien en voyage...quels cuivres et les lumières !!a tant couper le spectacle d anecdotes...l ambiance retombe un peu....dommage parce que ca chauffe avec tous ces musiciens et l impressionnante section de cuivres !!
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