4 Mai 2019
Quand ils nous prennent dans leurs bras,
Quand ils nous chantent tout ça,
On voit le Théâtre de la Tour Eiffel en rose...
« Ils » se sont cette saison Anaïs Delva et Jacques Pessis, qui nous proposent une délicieuse conférence-biographie musicale consacrée à la Môme Piaf.
On les connaît bien, ces deux-là...
Melle Delva est notamment célèbre pour être la voix française du film La Reine des Neiges, celle-là même qui était si libérée et tellement délivrée.
Jacques Pessis, on ne le présente plus.
Journaliste, auteur, écrivain, producteur, comédien réalisateur, cet homme est une encyclopédie vivante de la chanson française, c'est assurément le spécialiste "hexagonal" de la question.
C'est donc à lui que l'on doit cet épatant spectacle qui est repris cette saison, encore mis en scène par François Chouquet.
Sur la scène, nous avons donc toujours un lampadaire, une fenêtre, des chaises. Au lointain, une photo ancienne du Paris des années 30.
Melle Delva et M. Pessis vont nous raconter un destin.
Car ne nous y trompons pas, l'inoubliable interprète de « Milord », « La foule » et autres tubes populaires connus dans le monde entier, Edith Piaf est probablement l'artiste française qui a eu la plus intense des destinées.
Le duo était accompagné hier par le remarquable accordéoniste Rodrigue Fernandes. (A noter également la qualité de la prise de son, avec les pointes de réverbération aux bons endroits. Bravo à l'ingé-son de Théâtre de la Tour Eiffel.)
Les rôles sont toujours aussi précisément définis.
Jacques Pessis est le conférencier. C'est lui qui va porter l'histoire avec les mots.
Avec le charisme et l'humour qu'on lui connaît, il nous rappelle bien entendu ce que l'on savait plus ou moins de la vie de la Môme, mais il nous livre surtout une multitude d'anecdotes plus vivantes les unes que les autres.
Avec sa faconde inimitable, avec également beaucoup de précision, de rigueur historique, également, il nous raconte.
Mais il chantera, également.
Notamment dans Zidor !
Si si, c'est comme je vous le dis.
Et puis, il y a Melle Delva.
La môme Anaïs.
De sa belle voix claire de mezzo-soprano, elle enchante le public en général, et votre serviteur en particulier.
C'est un véritable régal artistique, tant pour les yeux que pour les oreilles.
C'est un vrai bonheur de l'entendre nous interpréter tous ces titres inscrits définitivement au patrimoine de l'Humanité... La foule, Milord, La vie en rose, Padam, et tant d'autres.
Cette fois-ci encore, il faut être très clair : la demoiselle chante avec sa voix à elle !
Il était hors de question de se livrer à une quelconque imitation de la môme Piaf. D'une, Piaf est inimitable, et de deux, ceci n'aurait eu que peu d'intérêt.
Anaïs Delva interprétera également une remarquable version des Feuilles Mortes, le célèbre « tube » d'Yves Montand.
Ce seront au total dix-huit titres qu'elle nous chantera.
Au passage, j'aurais bien aimé être le spectateur du premier rang qu'elle choisit pour « incarner » Milord...
Elle nous présentera également Cézigue et Séraphine, et je n'en dirai pas plus...
Bien entendu, nous sommes mis à contribution pour accompagner les incontournables refrains, et la salle ne s'en prive pas.
Le duo fonctionne à la perfection, les deux s'amusent énormément sur le plateau, c'est visible à l'œil nu...
A propos, je vous conseille de jeter un coup d'œil à Maître Jacques, lorsqu'il regarde sa camarade de jeu chanter : tout est dit !
Il faut noter que tout le show est sous-titré en anglais, ce qui permet comme hier à beaucoup de touristes étrangers de venir se plonger dans l'univers de la chanson réaliste.
Je n'ai donc rien à changer concernant la conclusion de mon papier de la saison passée : voici un spectacle très joliment et très intelligemment troussé, avec beaucoup de tendresse, de passion et de talent, et qui rend un très bel hommage à ce monument de la chanson française qu'est Edith Piaf.
Avec cette fois-ci, on l'a bien compris, cerise sur le gâteau, l'auteur du spectacle en personne.
C'est l'un de ces spectacles qui filent beaucoup trop vite.
C'est son seul défaut : j'aurais bien aimé qu'il durât trois fois plus longtemps !
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J'ai pu prolonger cette belle heure et demie musicale en interviewant Anaïs Delva et Jacques Pessis, juste après cette Première.
Ce sera pour les jours qui viennent.
À partir du 3 mai 2019 Le vendredi et le samedi à 19h
http://www.theatredelatoureiffel.com/i-love-piaf-lo2677.html