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La vedette du quartier

© Photo Y.P. -

© Photo Y.P. -

Il suffira d'un cygne ! Mais pas un matin...
D'office, il nous annonce la couleur, le Riton !
Mais oui enfin... Riton... Pas Henri Brabant, ni Limbourg... Riton Liebman !
Un cygne, majestueux en surface.
Mais sous l'eau, ridicule à agiter fébrilement ses petites pattes pour avancer.


Il va se raconter, Riton Liebman. Parce que croyez-moi, il y a matière !

1977. Bruxelles. A 13 ans, le jeune Henri ne pense qu'à faire le pitre dans son collège.


Au grand désespoir de sa mère, il est choisi par Bertrand Blier pour jouer dans son film « Préparez vos mouchoirs », aux côtés de Depardieu, Dewaere et la sublime Carole Laure.
Souvenez-vous... La scène des petites suisses, dans le réfectoire, c'était lui. C'est Riton.


Sur le plateau du Petit Saint-Martin, le comédien raconte dans un premier temps ses débuts dans le monde du cinéma et celui du show-biz.
Il va nous faire hurler de rire. Je dis bien, hurler de rire.


Sa rencontre avec Gérard Depardieu, par exemple, lui faisant sentir ses deux doigts de la main droite (je vous laisse découvrir pourquoi...), cette rencontre est grandiose !


Et le petit de devenir la vedette de son quartier, le titre éponyme du spectacle.
Et lui de continuer à nous raconter la « descente » à Paris.
Avec un accent belge merveilleux, le comédien nous fait prendre conscience de sa désillusion d'ado de quinze ans résidant dans une chambre de bonne, lui qui pensait devenir automatiquement acteur suite à ce premier rôle.


Il nous dira ses rencontres parisiennes, également. Les Blier père et fils... Un prof de théâtre caricatural... Et puis ses copains Charlie, et Florent.


Le Florent en question était assis juste à côté de moi. Vous savez, ce Florent qui chante assez fort, qui vit aussi en Argentine, et qui écoute des jeunes artistes dans un grand fauteuil rouge en appuyant de temps en temps sur un buzzer. Lui aussi était écroulé de rire à écouter son copain...


Et voici les années 80... Les Bains-douches, Prince qui pisse à côté de vous, les démesures en tous genres.
Riton Liebman ne nous cachera rien...
En un instant, un seul, nous passons du rire au plus intense des silences.


La chasse au dragon, avec le papier alu des tablettes de chocolat. On achète la tablette, on jette le chocolat, et dans le papier aluminium on fait chauffer l'héro...
Et puis seront également évoquées les réunions des... Machins..... Anonymes... Avec la prière de la sérénité.


Des anecdotes multiples nous seront racontées. Ah ! La grande Claudia...
Des anecdotes, jusqu'à ce que... je vous laisse découvrir la très jolie pirouette dramaturgique.


Ce seul en scène possède avant tout une grande qualité finalement assez rare : une très belle écriture. Ce spectacle est remarquablement écrit.
On sent bien les mots qui aident, les mots qui sauvent, probablement.
On ne peut qu'être accroché à la parole du comédien,


Souvent, de fulgurantes formules ravissent les spectateurs : « T'as vu, y'a Alain Delon... Mon père, il a dit qu'Alain Delon, il est de droite, alors on s'en fout complètement ! »


Mis en scène par Jean-Michel Van den Eeyden, il enfile devant nous le même pyjama que celui de son premier rôle. Durant une heure et demie, il arpentera la scène figurant un appartement spartiate, allant d'un petit lit à une table avec une bouteille de... Sprite.
Il imitera pour notre plus grande joie Mick Jagger, les Blier, Aldo Maccione, et j'en oublie...

On l'aura compris, cette très belle heure et demie de retour sur soi est faite d'auto-dérision totalement maîtrisée, de vrais rires et de beaucoup d'émotion...
C'est un exercice difficile auquel se livre le comédien qui dévoile ses failles passées, nous faisant alterner de réels fou-rires et des moments où le public n'en mène pas si large que ça...

Je vous conseille vivement ce spectacle très touchant et très drôle.

Ah ! J'allais oublier...
Et sinon, il est sympa, Depardieu ?

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