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Ah tu verras !

(c) Photo Y.P -

(c) Photo Y.P -

Sur la scène noire de ses nuits blanches,

Lui, il se fait son « Ah tu verras ! »

 

Lui, c'est Didier Gustin, qui, au théâtre Trévise dans le cadre du festival Musical'In, rendait hier un bien bel hommage à Claude Nougaro.


Un lien fort unissait les deux artistes : le chanteur toulousain, le petit taureau, fut l'un des premiers spectateurs et fan de l'imitateur.


Pour cet hommage,Didier Gustin aurait pu jouer la carte de la facilité : il aurait pu chanter une vingtaine de chansons de Nougaro en prenant sa voix.
Trop facile !
Non. Son spectacle a un fil conducteur : cinquante artistes se retrouvent invités chez le papa de Cécile, chez qui aurait jailli une source miraculeuse. Dans ce pèlerinage, les chanteurs vont interpréter les chansons du grand Claude.


Autre solution de facilité ; prendre les voix des invités et chanter sur les play-backs originaux.
Trop facile, une nouvelle fois !
La vraie trouvaille de ce spectacle, la voici : les arrangements vont correspondre au style musical de chaque vedette imitée. (Il faut mentionner d'ailleurs à cet égard le remarquable travail de Hugo Dessauge, également aux claviers, qui a adapté et arrangé tous les titres dans le style musical des invités.)


C'est ainsi par exemple que -M- , Mathieu Chédid, chante par le biais de Didier Gustin « La pluie fait des claquettes », dans son style funk-pop qui lui est propre.
Ca fonctionne à merveille, c'est vraiment de la belle ouvrage.


Gustin est impressionnant.
A la différence de nombre de ses confrères, il ne va jamais annoncer qui il imite. Au bout de deux secondes à peine, nous savons qui est en face de nous.
Les imitations sont impressionnantes de réalisme. Ca en devient parfois troublant.
Son Bashung interprétant « Le cinéma » m'a procuré bien des frissons.


Les voix sont là, mais aussi les mimiques, la gestuelle, les accessoires et l'allure générale.
L'homme chante très bien, très juste.

Beaucoup plus juste au passage que certains des imités. (Je ne balancerai personne, mais vous pouvez me croire sur parole...)
Pas un seul temps mort, les titres s'enchaînent à la perfection.


Bien entendu, nous allons beaucoup rire.
De grands moments, parfois surréalistes, nous sont proposés, comme par exemple Patrick Sébastien chantant « Cécile ma fille » sur un arrangement proche de « Tourner les serviettes ».
Les zygomatiques du public sont alors mis à rude épreuve.


Nous sont montrés également des duos improbables mais drôlissimes, comme Joey Starr et Vincent Delerm interprétant « Sing Sing », ou encore Marc Lavoine et Régis Laspallès dans « Les dom Juan ». Des moments irrésistibles.


Tout comme ceux durant lesquels les invités assurent les transitions et les liaisons : Lucchini parodiant Nietschze dans « Le coq et la pendule » ou Jean-Claude Vandamme évitant sur scène une attaque de photons lumineux grâce à sa maîtrise du karaté. (Si si...). Là encore, c'est hilarant !


Beaucoup d'émotion se dégage, également, comme par exemple lorsque Bernard Lavilliers s'empare de « Bidonville ».
Sans compter la dernière chanson interprétée avec la voix du Maître.


Au final, dans cette salle du Trévise, qui se prêtait admirablement à ce show, j'ai passé une excellente soirée. De celles qui ne durent vraiment pas assez.


Durant cette heure trois quarts, Didier Gustin a su allier talent, humour et émotion. 
Dans ce spectacle, rien n'est jamais lourd ou de mauvais goût. Au contraire, il se dégage une une impression de vrai bon goût, de légèreté. C'est très spirituel.


M. Gustin, si vous aviez l'idée d'un autre hommage à une autre de vos idoles, ne vous gênez surtout pas.
Votre concept musical est vraiment épatant !

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A la sortie du spectacle, j'ai rencontré Didier Gustin qui a répondu à mes questions.
Cette interview radio vous sera proposée dans les jours qui viennent.
A suivre...

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