24 Novembre 2017
Votre attaché de presse préféré vous appelle et vous dit :
« Viens voir ce spectacle de claquettes, tu vas te régaler, c'est vraiment bien ! »
Bon... Les claquettes... Soit....
Les claquettes, vous voyez bien à quoi ça ressemble, quelques souvenirs de vieux films, les chaussures bicolores, et vous y allez, sans plus d'enthousiasme que ça...
Or, le spectacle commence, et immédiatement c'est.... l'émerveillement !
Oui, l'émerveillement pur et simple...
Les yeux et les oreilles grands ouverts pendant une heure et quart !
C'est l'exacte aventure qui m'est arrivée hier soir, au Studio-Hébertot, avec le prodigieux artiste claquettiste qu'est Fabien Ruiz !
Ce que cet homme arrive à faire est tout simplement hallucinant !
Est-il régi par la même loi de la pesanteur que vous et moi ?
Aurait-il des ailettes invisibles ? C'est à se demander !
Très tôt dans le spectacle, je me suis rendu compte qu'en plus de la dimension « danse », il y avait également dans cet art une dimension « musicienne ».
En effet, grâce à ses chaussures ferrées et un sol adapté, il est à lui tout seul un instrument rythmique. Un véritable percussionniste !
Et si c'était lui qui accompagnait le talentueux pianiste qui se tient à ses côtés, j'ai nommé Michel Van der Esch ?
Certes, j'exagère un peu...
Les deux complices (comme c'est visible, sur scène ! ) se complètent à la perfection.
Quel plaisir de retrouver ces standards de jazz, tels que « Cheek to cheek » ou « Autums leaves » !
Mais le spectacle est beaucoup plus qu'un seul récital de chorégraphies.
Fabien Ruiz est un véritable passionné. Par ses claquettes, évidemment, mais également par le cinéma.
Ainsi, va-t-il nous parler de son idole absolue, je veux bien entendu parler de Fred Astaire.
Informations bien choisies, anecdotes, il sait se rendre passionnant pour tous et compréhensible par chacun.
M. Ruiz, qui enseigna pendant trois mois les rudiments des claquettes à Jean Dujardin et à Bérénice Béjo pour les besoins du film «The Artist », M. Ruiz est également un sacré pédagogue !
Entre deux moments dansés, il nous explique les principes de base de son art, à savoir les pas codifiés qu'il faut maîtriser.
Avec démonstration à l'appui.
Et là, on comprend très vite qu'en quinze ans de cours assidus, on n'arriverait pas à réaliser le quart de ce que lui accomplit !
Mais ce n'est pas tout. Il est également un fin musicologue.
Lors de l'une de ses interventions au micro, il analyse de façon on ne peut plus pertinente l'origine et les racines des claquettes. (Je vous laisse découvrir...)
Son parallèle entre l'apparition des claquettes dans les années 30' et celle du hip-hop dans les années 80' est on ne peut plus judicieuse !
Idem pour son approche de la danse africaine et la danse occidentale.
C'est un excellent moment du show, qui donne beaucoup à réfléchir.
Mais bien entendu, c'est un spectacle dans lequel on rit énormément.
Le duo Ruiz/Van der Esch est par moment vraiment comique, les deux s'en donnent à cœur joie.
Le pianiste ne restera pas toujours devant ses quatre-vingt huit notes.
Impossible de rester de marbre.
On le voit, j'ai passé une excellent soirée, et ce d'autant que ce fut une réelle surprise pour moi, une heure et quart de pur et inattendu ravissement.
Oui, décidément, c'est un spectacle exécuté de pied de Maître !
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J'ai pu rencontrer à la fin du show les deux artistes, qui ont bien voulu se prêter à l'exercice de l'interview webradio.
A suivre...
Studio Hébertot Théâtre Paris Lieu d'expression contemporaine