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Colette et l'amour : cabaret littéraire

(c) Photo Y. P. -

(c) Photo Y. P. -

Philippe Tesson nous propose dans son fief du Poche-Montparnasse un brillant et délicieux cabaret-littéraire consacré à l'une des plus grandes des auteures françaises : Colette.


Bien entendu, il serait illusoire en heure et quarante cinq minutes d'évoquer complètement l'incroyable vie de Colette.

C'est pourquoi, il a choisi d'observer l'écrivain à travers un prisme ô combien important : l'amour.

Colette et l'amour... Vaste sujet...
D'autant qu'à l'amour, autant appeler un chat un chat, (et pour elle, l'un est indissociable de l'autre), il faut ajouter le sexe.


Autant le dire tout de suite, Tesson éprouve une véritable fascination pour cette icône !
C'est visible, c'est palpable, c'est évident !


Son cabaret-littéraire va prendre la forme d'un échange, d'une brillante conversation entre trois personnes.


Lui, est en quelque sorte le narrateur du trio.
Il raconte la vie amoureuse de son héroïne.
Les faits, rien que les faits, et parfois une certaine mauvaise foi... (On le reconnaît bien là, non?)


C'est manifeste : tour à tour, il jubile, il est ému, il vibre, ses yeux pétillent, puis il est pensif, mélancolique.
Il nous communique comme personne toutes ses émotions et son amour inconditionnel pour la grande dame.


Pour dire les mots de Colette, il a fait appel à une autre très grande dame, du théâtre cette fois-ci, je veux bien entendu parler de Judith Magre.
Elle va nous lire des morceaux choisis par le maître de cérémonie.
De sa voix reconnaissable entre toutes, avec son léger zézaiement, avec un vrai délice et une réelle suavité, elle nous dit Colette.


Mais elle nous fait rire, également.
Oui, l'on rit beaucoup, au cours de ce cabaret littéraire.


Notamment au cours d'un passage où les deux ont mis en scène une passe d'armes verbale.
Ces deux-là n'ont pas la même conception de...
Mais je vous laisse découvrir par vous-mêmes. C'est vraiment très drôle !


Autre moment irrésistible, celui où le patron des lieux à la crinière argentée se lève et interprète le rôle... d'une momie effeuillée par un explorateur lui enlevant ses bandelettes.
Oui, oui, vous avez bien lu, et je n'en dirai pas plus. Irrésistible, donc !


La troisième actrice de ce spectacle est une figure bien connue des téléspectateurs d'Arte, puisqu'il s'agit d'Elisabeth Quin.
Elle aussi va apporter bien des précisions et des éclairages passionnants sur le sujet.
Elle vient souvent tempérer, et même parfois provoquer gentiment « Willyppe », comme elle l'appelle avec beaucoup d'espièglerie.


On l'aura compris, au sein du trio assis derrière la table, règne une vraie complicité, un vrai plaisir d'être devant nous, un vrai bonheur de partager cette conversation, cette conférence littéraire.

Tout comme les trois mousquetaires étaient finalement quatre, un autre acteur du spectacle va assurer les transitions et intermèdes musicaux.
L'excellentissime jeune pianiste Jean-Baptiste Doulcet interprète avec une réelle virtuosité les compositeurs préférés de Colette.
Il nous joue Debussy, Fauré et Ravel. Son interprétation du « Concerto pour la main gauche » est purement et simplement magnifique.

Oui, il régnait hier soir dans la salle un vrai bonheur.
Un vrai bonheur d'écouter de brillants causeurs et comédiens, au service de cette femme de lettres si connue et à la fois si méconnue du grand public.
Un mélange de vraie et bonne pédagogie avec le plaisir des mots, de la conversation et de l'intelligence.
Dites, Monsieur Tesson, vous pourrez nous en faire d'autres, des cabarets littéraires de cette tenue ?

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Au sortir du spectacle, j'ai interviewé Philippe Tesson qui est revenu sur ce beau moment littéraire et théâtral.
Ce sera pour les jours qui viennent.

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