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Cassavetes

(c) Photo Y.P. -

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And... Action !


Qui donc a décrété que cinéma et théâtre ne faisaient pas bon ménage ?
Certainement pas Florian Choquart, qui nous propose une bien belle évocation d'une légende, d'un mythe du septième art, John Cassavetes.


Une sacrée gageure !
Comment réussir à raconter, à montrer, à dire les mots du réalisateur de merveilles cinématographiques comme « Gloria », « Meurtre d'un bookmaker chinois » ou encore « Husbands » ?
Le jeune comédien de vingt-huit ans répondra de façon magistrale à cette question-là.


Durant ces soixante-cinq minutes, Florian Choquart va nous faire partager la vision, les parti-pris, les choix artistiques et politiques (au sens noble du terme) de ce cinéaste, comédien, auteur, scénariste et homme de théâtre.


Le spectacle commence par un énorme éclat de rire, un rire clair, franc et massif !
Côté jardin, le jeune homme est derrière une machine à écrire.
A cour, une petite étagère, surmontée d'un poste à radio d'époque et d'une bouteille de whisky. Forcément...


Et nous voici plongés dans les méandres de la création. Une création sans compromis.
Nous allons comprendre rapidement la volonté esthétique et peut-être surtout éthique de cet homme sans concessions.


Florian Choquart est John Cassavetes.
Chemise blanche, cravate, costume sombre très années 60.


Il va nous dire les mots du réalisateur extraits des entretiens accordés au magazine Les cahiers du Cinéma.
Choisis par ses soins, ainsi que par ceux des deux co-metteurs en scène Vanessa Lhoste et Alain Choquart. (Oui, c'est une entreprise à la fois artistique et familiale.)


Le jeune homme est passionné par son sujet. C'est évident dès les premières minutes du spectacle.
Il est Cassavetes !


Grâce également à des extraits de films judicieusement choisi eux-aussi qui viennent corroborer les interviews, il nous fait comprendre de façon on ne peut plus limpide les motivations de son « héros ».
Ils nous dit la passion du réel, du vrai, du pur, ainsi que le besoin, la nécessité de faire des films, coûte que coûte. « Bon ou mauvais, peu importe. Il faut que ce soit possible ! », nous assène-t-il.
Sur le plateau, cette passion est tangible.
(Tous les étudiants de la FEMIS devraient se précipiter au Lucernaire...)


Bien entendu, une réflexion sera proposée quant au statut de l'acteur. Pour Cassavetes, il était impératif d'être au plus près des acteurs et de ce qu'ils donnent, de les mettre en valeur.
A cette occasion, Florian Choquart s'emparera d'une petite caméra Arriflex, qu'il portera à l'épaule, afin de recréer les mouvements que le cinéaste à dû réaliser pour filmer ce qui est projeté sur la scène sur un grand écran. On voit bien comment sont mis en valeurs le visage et le corps de Gena Rowlands, Peter Falk ou encore Ben Gazzara.
La scène est très réussie et fonctionne remarquablement bien.

Le comédien insistera également à raison et sans aucun doute à dessein sur les difficultés rencontrées par le cinéaste pour monter ses films, pour trouver les financements tout en restant indépendant.
Le microcosme des producteurs et des distributeurs est évoqué.
Comment ne pas faire un parallèle avec le monde du théâtre !...

On l'aura compris, c'est un spectacle rare.
Il n'est pas courant non seulement de parler cinéma sur un plateau de théâtre, mais d'en parler d'une façon si passionnée et si limpide.
C'est une véritable déclaration d'amour à un cinéaste hors du commun, par un gamin qui n'était pas né en 1989, date du décès de Cassavetes.
Chapeau !

And... Cut !

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Au sortir de la pièce, j'ai posé deux ou trois questions à Florian Choquart.
Cette interview webradio sera diffusée dans les jours qui suivent.
A ne pas manquer....

(c) Photo Y.P. -

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